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11 Septembre... 1973

11 Septembre... 1973

Titel: 11 Septembre... 1973
Autoren: Héctor Pavón
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septembre [58] .
Soudain, quinze hommes et dix femmes armés de mitraillettes, de grenades, de
fusils et de lance-roquettes tirent sur le convoi. Ils sont dirigés par le
"Commandante Bernardo". La garde du dictateur est prise par surprise.
Tout a été prévu, sauf le dysfonctionnement de deux roquettes lancées contre le
véhicule de Pinochet, qui n'explosent pas. "Le tyran est resté caché à
l'intérieur de sa voiture blindée, raconte le Commandante Bernardo. Il a été
sauvé par la défaillance de deux fusées qui lui étaient destinées. Il fuit,
affolé, sans se soucier du sort des membres de son escorte, en direction de son
repaire de El Melocoton."
    La chance de Pinochet est la cause de bien des
lamentations dans les foyers chiliens. Le général l'attribue à la protection de
la Vierge, dont il affirme avoir aperçu l'image dans les éclats de verre de sa
voiture, à l'endroit où s'est écrasée l'une des roquettes. Les représailles
sont terribles. Il y a des arrestations, des tortures et des assassinats.
    Pinochet est toujours vivant. Mais son temps au
pouvoir est compté. Le général arrive au terme du mandat de huit ans qu'il
s'est conféré en 1980. La Junte s'était alors engagée à désigner un président
civil, dont la candidature devait être ratifiée par le biais d'un plébiscite.
En 1988, la Junte choisit... Pinochet, qui n'est pas un civil, comme candidat
au poste de président pour la période 1989-1997.
    En février se forme la Concertation des partis
pour le "non", qui doit affronter Pinochet lors du scrutin. Elle
réunit la Démocratie chrétienne, le Parti socialiste du Chili, le Mouvement
d'action populaire unitaire, le Mouvement d'action populaire unitaire ouvrier
et paysan, le Parti radical de Silva Cimma, le Parti radical de Fernando
Luengo, la Gauche chrétienne, le Parti social-démocrate, le Parti démocrate
national, le Parti humaniste, l'Union socialiste populaire et l'Union libérale
républicaine. La campagne pour le "non" commence en mars et culmine
en octobre avec un rassemblement qui réunit près d'un million de personnes à
Santiago.
    Le 5 octobre, le "non" l'emporte par
54,7% des suffrages, soit 3.967.579 voix, contre 43,01%, soit 3.119.110 voix,
pour le "oui" à Pinochet. Des élections doivent être organisées
l'année suivante. Le dictateur appelle les Chiliens à voter contre le candidat
de l'opposition, afin d'éviter que le pays ne "retombe entre les mains de
ceux qui l'ont détruit". Il insiste sur le fait qu'après avoir quitté le
pouvoir, il "continuera à servir la Patrie" depuis son poste de
commandant en chef des armées et le siège de sénateur à vie que lui garantit la
Constitution.
    Mais le 11 mars 1990, Pinochet doit abandonner sa
charge de président à Patricio Aylwin, dirigeant de la Démocratie chrétienne et
candidat de la Concertation des partis pour le "non", qui a battu
avec 54% des voix le candidat de Pinochet, Herman Büchi, ancien ministre des
Finances. Le Chili peut renaître.
     
     

Chapitre 4
: La dictature chilienne échec ou triomphe ?
     
    Après treize années de démocratie, le Chili
conserve le goût amer de la dictature. Outre les blessures des violations des
droits de l'homme qui ne se sont jamais refermées, des chemins se sont ouverts
que personne n'a pu ni peut-être voulu détourner. La refonte de l'économie et
sa restructuration par le néolibéralisme, qui avait commencé à se développer
d'une façon moins radicale dans le reste de l'Amérique latine, n'ont pas été
remises en cause. Le laboratoire du néolibéralisme chilien s'est mis à
fonctionner le 11 septembre 1973 et ne s'est jamais arrêté, sans économiser le
sang versé, sans se soucier de la pauvreté qu'il engendrait, avec pour seul
horizon le "miracle chilien".
    En surface apparaissent des succès, des réussites,
des courbes ascendantes, une certaine stabilité économique qui peut être perçue
comme une conséquence positive du projet que la dictature avait mis en place.
Un projet qui s'accorde, de surcroît, avec les politiques qu'impose la
globalisation financière partout dans le monde.
    Après avoir appliqué jusque dans ses moindres
détails la Doctrine de la sécurité nationale enseignée à l'École des Amériques,
visant à éliminer l'ennemi marxiste, le Chili pouvait passer au chapitre néolibéral [59] .
    Tous les points du Consensus de Washington ont été
appliqués : la privatisation des entreprises et des services publics (dans
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