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Voyage en Germanie

Voyage en Germanie

Titel: Voyage en Germanie
Autoren: Lindsey Davis
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Et alors ? La plupart des hommes qui rédigent des rapports en savent encore moins. Qu’est-ce que tu dis de ça : La Quatorzième Gemina Martia Victrix est une légion de terrain digne de confiance, qui requiert toutefois un commandement plus ferme que celui dispensé par la dernière instance en place. La nomination d’un nouveau légat doué d’une solide aptitude à l’autorité est indubitablement une nécessité. Il semble possible de déplacer la Quatorzième pour l’implanter de façon permanente, ou semi-permanente, en Germanie, option qui permet de contrôler plus étroitement les hommes qui la composent, et autorise en outre une pleine exploitation de leur expérience considérable avec les peuplades celtiques, laquelle se révélerait particulièrement adaptée au climat politique tendu qui règne dans le corridor du Rhenus…
    — Mais c’est de la foutaise ! coupai-je.
    — Tout juste. Précisément ce qu’une administration souhaite entendre.
    Je la laissai à son rapport. Helena s’estima capable de crépir et assembler plusieurs pages du même verbiage prétentieux d’ici à mon retour. Son écriture était plus lisible que la mienne, du reste.
    J’aurais aimé emmener Helena avec moi, mais Augusta Treverorum se trouvait à cent trente kilomètres de là, et j’allais devoir cravacher dur si je voulais être de retour à Moguntiacum à temps pour l’anniversaire de l’empereur et le défilé prévu.
    L’homme qui voyage a besoin d’un compagnon, cependant ; aussi emmenai-je quelqu’un d’autre. Xanthus, qui aimait tant voir du pays, était le candidat idéal.

63
    Augusta Treverorum, capitale de la province de Belgique.
    La ville avait été fondée par Auguste, qui choisit un emplacement désert situé à un carrefour stratégique de la rivière Mosella et érigea d’abord un pont, comme tout homme de bon sens. Son pont était un bel ouvrage, composé de sept piliers de moellons reposant sur des piles. Il s’agissait d’une structure de très grande envergure, car le fleuve est changeant à cet endroit-là. La ville observait un plan bien pensé. Des vignobles récents commençaient tant bien que mal à s’implanter, ainsi que des cultures céréalières, mais l’économie régionale florissante se basait sur deux activités : la poterie et la laine. Les moutons approvisionnaient des fabriques romaines produisant des tissus pour les uniformes de l’armée, et la poterie rouge se fabriquait également sous contrat avec les légions. Je ne fus donc pas étonné de constater que les gros richards d’Augusta Treverorum avaient réussi à se dénicher quelques-unes des villas les plus grandes et les mieux équipées que j’aie vues depuis mon départ d’Italie. Cette ville devait éveiller l’intérêt de quiconque avait appris à apprécier la vie romaine sous ses aspects les plus civilisés – fortune et étalage. Quelqu’un comme un Batave romanisé de haut rang, mettons.
    Le temple de Mars Lenus honorait à la fois notre dieu à nous et son équivalent celtique, Tiw. Ce n’était pas Mars le guerrier, mais Mars le guérisseur – son corollaire naturel, le dieu des soldats ayant également besoin de soigner leurs blessures s’il veut les réexpédier sur le champ de bataille le plus vite possible. Mars dieu des jeunes gens – jeune chair à combat – était lui aussi représenté.
    Le temple était le centre d’un sanctuaire prospère destiné aux malades. On y remarquait une haute densité de tavernes mal famées et de malodorantes chambres à louer, plus boutiques et échoppes où des vendeurs d’amulettes et de babioles tâchaient tant bien que mal de s’enrichir eux aussi avant que leur pratique ne meure littéralement. On voyait là les habituels mornes traîne-savates vendant des représentations sacrées de tous les éléments anatomiques, depuis les organes sexuels – des deux sexes – jusqu’aux pieds – gauche et droit – en passant par les oreilles – indéterminées –, plus toute la gamme des apothicaires, charlatans spécialisés dans la chirurgie dentaire ou la médecine, diététiciens, diseuses de bonne aventure et changeurs d’argent. Ces personnages affluaient tous au sanctuaire, caressant espoirs et désespoir en proportion égale, tout en faisant main basse sur leurs habituels pourcentages prohibitifs. De temps à autre, je repérais quelqu’un de vraiment malade ou infirme, mais on dissuadait ces gens-là de se montrer. Les mines
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