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Vikings

Vikings

Titel: Vikings
Autoren: Patrick Weber
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part et d’autre de la route semblait ne pas connaître de limite. Le taxi roulait à douce allure et seul le bruit du moteur rappelait que l’homme avait marqué cette terre de son empreinte. Des images de Joséphine se mêlaient aux feuillages qui déroulaient leur couleur tendre au fil du chemin. Ce voyage, il le faisait d’abord pour elle. Depuis leur rencontre, il avait promis d’aller au bout de sa quête et aujourd’hui, plus que jamais, il était déterminé à tenir sa promesse. Le Bihan soupira. Il contemplait cette immensité verte comme s’il la découvrait pour la première fois. Étrangement, il ne se souvenait pas de son premier voyage en Norvège. C’était un peu comme s’il s’agissait de deux pays différents ou qu’une éternité séparait ces deux séjours.
    Le taxi tourna à gauche et s’engagea sur une petite route de gravier. Au bout de quelques centaines de mètres, la voiture s’arrêta devant la stavkirke de Nore, une jolie petite église de bois debout. Son pignon était orné de têtes de dragons à la manière de ceux qui décoraient jadis la proue des drakkars. Ses toits posés avec élégance les uns sur les autres et pourvus d’extrémités pointues évoquaient quant à eux davantage une pagode asiatique qu’un édifice nordique. Le Bihan régla la course, salua le chauffeur et sortit du véhicule. Il contempla l’édifice et songea à tous ceux qui avaient payé de leur vie la volonté de découvrir le secret. Il poussa prudemment la porte et s’engagea dans la travée centrale de la petite église. Les croisillons de bois aux fenêtres laissaient pénétrer une belle clarté qui contrastait avec l’obscurité qui baignait la plupart des églises en France. Tout en observant le mobilier sculpté, l’historien se dirigea vers le maître-autel qui était surmonté d’un coffre évoquant les châsses de cuivre du Moyen Âge occidental. Délicatement, Le Bihan ouvrit le petit coffre, puis il soupira.
    — Vous avez donc fini par accomplir votre quête, dit une voix derrière lui. Vous sentez-vous mieux à présent ?
    Le Bihan se retourna et découvrit une longue silhouette chauve, a priori le pasteur de la paroisse. L’historien devait avoir une expression de frayeur puisque son hôte tint à le rassurer.
    — Rassurez-vous, jeune homme. Nous sommes ici, certes loin de tout, mais nous sommes proches de Dieu. Je suis certain que vous vous demandez comment un tel trésor est laissé en évidence dans cette église, simplement posé sur l’autel. Sachez d’abord qu’il y a très peu de visiteurs ici, grâce à Dieu, nous sommes loin des circuits touristiques. D’autre part, ma hiérarchie est parfaitement consciente de ce que nous conservons entre nos murs. Toutefois, elle me laisse tranquille, car elle sait bien qu’il est des secrets qu’il ne fait pas bon ébruiter. Mais je sens que vous en brûlez d’envie... Allez-y, sortez-les, regardez-les bien.
    Le Bihan ne se fit pas prier. Il sortit les deux bijoux du coffret. La Croix du Christ et un somptueux Marteau de Thor gravé de runes. « L’Arme de Dieu », songea Le Bihan qui n’avait toujours rien dit.
    — Le christianisme a bel et bien gagné la bataille contre les dieux païens, continua le pasteur, mais la guerre n’est pas finie pour autant. À vrai dire, ce genre de combat ne connaît jamais de fin. Nombreux sont ceux qui, au fil du temps, ont voulu ranimer les braises de la lutte, mais il s’est toujours trouvé des sages pour les en empêcher. Dans la vie, l’équilibre est un élément primordial, il ne faut jamais y toucher, sous peine de réveiller d’anciens et redoutables démons. Nous risquerions de voir le Crépuscule des Dieux déferler sur terre.
    — Parmi ces sages, il y eut Rollon ? demanda Le Bihan qui sortit enfin de son mutisme.
    — Oui, sourit le prêtre, le sage Hròlfr le Marcheur... Même l’ambitieux Skirnir le Roux n’a pas réussi à ruiner son oeuvre.
    — Pas plus que les SS... ajouta Le Bihan.
    — Dans leur détestation du christianisme, les SS étaient convaincus du pouvoir destructeur de l’Arme de Dieu qu’ils appelaient l’Anticroix. Il s’en est fallu de peu qu’elle tombât entre les mains des sbires de Himmler et qu’elle accomplît la sombre prophétie, soupira le pasteur. Néanmoins, nous nous réjouissons de sa réunion avec la Croix qui nous a rejoints à la fin de la guerre. J’espère que vous ne nous en voulez pas trop d’en avoir
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