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Vikings

Vikings

Titel: Vikings
Autoren: Patrick Weber
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chercher à être ironique.
    — D’après mes dernières informations, ils se sont même séparés pour mener à bien leur mission. Prinz ne fait plus partie du voyage. Le jeune SS Storman est déterminé à aller jusqu’au bout, même s’il doit s’opposer à sa hiérarchie pour y parvenir.
    — Pour qu’un SS désobéisse, répondit le pape, il faut vraiment que l’enjeu soit à la hauteur de ses espérances. Or, nous connaissons encore mieux que lui l’importance de cette découverte.
    Pie XII se leva et ôta ses lunettes pour se passer la main sur les yeux. Son geste lent révélait une grande fatigue. En quelques instants, il venait de perdre tout l’allant qui était le sien quand il avait commencé à travailler. Il se leva et alla contempler une descente de croix qui ornait le mur de son bureau. Comme son regard errait sur la toile, il murmura :
    — Fasse Dieu que ce diable d’Allemand ne parvienne pas au but. Et prions pour que le jeune Français ne paie pas de sa vie le prix de sa curiosité...
    Le souverain pontife se retourna et regarda son visiteur avec une bienveillance teintée de fatalisme.
    — Merci de m’avoir informé, Monsignore. Hélas, pour l’heure, nous ne pouvons plus rien faire sinon solliciter la bienveillance de la Providence. Nous avons agi comme nous avons pu. Les Allemands me font penser à un fauve blessé. Ils savent que la partie est perdue, mais ils sont déterminés à la jouer jusqu’au bout de leurs forces. Et vous n’ignorez pas que c’est toujours dans ces moments-là qu’ils sont les plus dangereux.
    Battisti inclina la tête. Il frissonna en pensant à ce que pourrait devenir ce monde si Storman parvenait à ses fins.

Chapitre 40
    C OMBIEN DE TEMPS avait duré la scène ? À vrai dire, Storman aurait bien été incapable de le dire. Il n’avait pourtant rien laissé au hasard. La fuite des Pays-Bas, le voyage à travers le Danemark, la traversée de la mer du Nord et finalement l’arrivée en Norvège dans la vallée de l’Uvdal, au pied des monts de Hardangervidda. La discrétion dont il avait preuve pour échapper aux partisans jusqu’à cette course haletante à travers la forêt plongée dans la nuit nordique.
    Exalté, l’Allemand songeait aux récits épiques et glorieux que l’on avait coutume de raconter à l’Ahnenerbe. Il était convaincu qu’il était le digne héritier de ces guerriers germaniques qui couraient les forêts et les vallées pour mener leur combat. Il était l’un de ces chasseurs infatigables qui n’avaient pas encore été corrompus par les mirages faciles de la vie moderne et du confort. Storman sentait le danger comme le chien flaire l’adversaire. Il avait pris la précaution de laisser Le Bihan à l’intérieur de la voiture, solidement entravé. Il craignait qu’il ne fît tout échouer à la dernière minute. De toute façon, il n’avait plus besoin de lui et il n’avait aucune envie de partager avec son rival la découverte extraordinaire qu’il allait faire.
    Accompagné par ses hommes, il avait couru jusqu’à perdre son souffle pour atteindre son Graal. Et arrivé au terme de sa course, il avait fini par le trouver. Le fameux tumulus était là, devant lui. Un oeil non averti n’aurait pas pu discerner cette masse de terre d’une autre, mais pour Storman, aucun doute n’était permis. Il pouvait enfin le contempler de ses yeux. Et ni Le Bihan, ni Prinz, ni Haraldsen n’avaient accompli cet exploit. C’était lui le vainqueur. Il sentit un tremblement de joie le parcourir : il était bel et bien le plus fort ! Il représentait la meilleure preuve de la supériorité de la jeunesse SS.
    Les hommes avaient sorti leurs pelles et commencé à creuser. Il n’y avait pas un instant à perdre. Il y avait eu ce bruit, ce « toc » qui lui laissait entrevoir une découverte extraordinaire. Le rythme de son coeur s’était emballé. Il ne savait pas combien de temps au juste toute cette effervescence avait duré, mais c’était bien fini. Il y eut d’abord les phares dans les yeux. Puis, tout ce monde autour de lui. Et enfin les ordres criés en norvégien. Le loup des forêts était parvenu à son but, mais il venait de trébucher. C’était la fin de sa course.
    Storman n’eut pas le temps de réfléchir, mais il prit plusieurs décisions. Il n’écrasa pas la capsule de cyanure dont il ne se séparait jamais. Le SS était toujours aussi résolu à aller jusqu’au bout de sa quête. Il ne
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