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Vie et Paroles du Maître Philippe

Vie et Paroles du Maître Philippe

Titel: Vie et Paroles du Maître Philippe
Autoren: Alfred Haehl
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vent la flamme dévorer à
demi le bois de l’allumette ; puis, comme s’il eût été dans une chambre,
il alluma posément sa pipe. Je n’en croyais pas mes yeux. La flamme avait
résisté au vent comme si celui-ci n’avait pas existé pour elle.
    Je compris alors que le Maître n’avait pas besoin de mon chapeau
pour protéger cette flamme, mais que mon chapeau avait besoin de ma main pour
ne pas s’envoler de ma tête, tellement le vent était violent.
     
    Un jour il faisait une chaleur torride dans la salle des
séances. Quelqu’un dit qu’il faudrait que la salle soit transportée à
Bellecour. « En effet, répondit M. Philippe, la salle pourrait être
transportée à Bellecour ; seulement cela exigerait bien des dérangements.
Mais on peut faire venir ici de l’air de Bellecour ». Et, au même moment,
un tourbillon d’air léger pénétré de soleil passa dans la salle.
     
    Un jour qu’il y avait foule et que de nombreuses personnes
étaient debout, M. Philippe écoutait les doléances d’un malheureux à un bout de
la salle, lorsque brusquement un paysan se leva et se précipita vers la porte
qui avait été fermée à clef par M. Philippe. Ne pouvant l’ouvrir, il la secoua
vigoureusement, à tel point que M. Philippe l’interpella
: « Eh ; tu veux donc démolir la maison ; - Non, répondit l’autre, mais il faut que
j’aille au petit coin. - Dans ce cas tu
n’as qu’à dire à la porte : Ouvre-toi ! et elle s’ouvrira. - Porte, ouvre-toi ; cria le paysan.
Instantanément les deux battants de la porte s’ouvrirent tout grands. Les plus
proches regardèrent qui avait pu ouvrir ; le vestibule et l’escalier
étaient vides. L’étonnement était général et un bon rire secouait les
assistants. Mais tous étaient dans l’admiration des pouvoirs du Maître, qui
commandait à la matière inerte, et aussi de la foi du paysan en sa parole.
     
    Autrefois un vieillard accompagnait souvent le Maître dans ses
courses. On l’appelait le père Galland. Une nuit le Maître et le père Galand
furent obligés de traverser un bois très obscur ; ils le traversèrent sans
peine bien que le sentier qu’ils suivaient fût mal tracé. Le lendemain le père
Galland racontait à une personne de sa connaissance les impressions de son
voyage, sans oublier le passage sous bois. Cette personne lui fit part de son
étonnement de ce qu’ils avaient pu traverser le bois par une nuit aussi
obscure. Le père Galland lui dit :
    « Avec Philippe on traverse sans difficulté les forêts les
plus sombres par les nuits les plus noires. Ainsi hier, lorsque nous fûmes sous
bois, un rayon de lumière nous accompagnait afin de nous faciliter la
traversée ».
     
    Bou Amama était le devin du village arabe à l’Exposition
universelle de 1900 à Paris. Papus lui avait parlé de M. Philippe et il avait
exprimé le désir de se rendre à Lyon pour le voir. Il avait, disait-il, beaucoup
de choses à lui dire. Je fus chargé de recevoir et de piloter ce vieil Arabe
puis de le conduire à la séance au jour que M. Philippe avait fixé. Là il resta
un moment devant le Maître et je fus étonné de voir qu’il ne lui parlait pas.
La séance terminée, nous descendîmes l’escalier, lui et moi, et nous allâmes
nous asseoir sur un banc dans la cour où M. Philippe devait nous rejoindre. Là
nous eûmes pendant vingt minutes une conversation générale, puis M. Philippe
nous quitta. Et, comme j’exprimais à Bou Amama mon étonnement qu’il n’ait pas
posé à M. Philippe les nombreuses questions dont il désirait l’entretenir, il
me répondit :
    « Je lui ai tout dit, et il m’a répondu ». Je lui
demandai alors : « Que pensez-vous du Maître Philippe ; »
Il dit, levant l’index de la main droite : « Il est grand, il est
très grand, il est le plus grand. »
     
    Un jour que, dans la salle d’attente de la gare Saint-Paul, je
prenais congé de M. Philippe, un ami du Maître m’aborda et me demanda si je ne
l’avais pas vu. Il avait, disait-il, un besoin urgent de lui parler.
Embarrassé, puisque M. Philippe était là, debout, à côté de moi, je répondis à
cet ami : « 0rdinairement il prend le train à cette heure-ci ; vous
pourrez peut-être le voir ».
     
    Le docteur Lalande lorsqu’il revint de Russie où il avait
accompagné M. Philippe me dit : « Un jour le Maître était assis dans une
voiture à côté de la tzarine, pendant une revue. Un des grands-ducs,
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