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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort
Autoren: Caroline Roe
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regarda de part et d’autre dans la rue. Il leur fit signe. La chaude nuit d’octobre bourdonnait de rires, de cris et de voix.
    — La fête des moissons commence tôt cette année, murmura Jordi. C’est bien pour nous, señor, ça nous donne une raison d’être dehors.
     
    Derrière Jordi, ils avançaient lentement dans les rues sombres et escarpées.
    — Où allons-nous ? demanda Arnau.
    — Je connais un paisible jardin dont s’occupe un ami, répondit Jordi. Près de la rue des Templiers. Son maître est vieux et sourd, il dort profondément et le portail ne sera pas fermé. On y trouvera trois vieux manteaux pour nous tenir chaud et des coussins pour nous reposer. Nous pouvons rester là jusqu’à ce que la foule arrive pour le marché : nous quitterons alors la ville sans nous faire remarquer. Si Madame n’y voit pas d’objection, nous regagnerons le château dans une charrette à légumes.
    — Peu importe la façon de rentrer, dit dame Johana, ce qui compte, c’est d’être en sécurité.
    Soudain un cri éclata derrière eux.
    — Il est là. Droit devant. Mort au traître !
    La voix résonnait entre les murs des hautes maisons. Il s’y ajouta bientôt le bruit d’une cavalcade.
    Jordi se retourna.
    — Ils sont quatre, dit-il, armés de gourdins. Señor, madame, enfuyez-vous. Je vais les retenir.
    — Viens donc, espèce de fou, ordonna Arnau en le tirant par le bras.
    — Je vais trop lentement, dit Johana. Partez, ils ne me feront pas de mal.
    — C’est ridicule !
    Arnau voulut tirer son épée et ne trouva rien à son flanc. Il regarda autour de lui, trouva une bûche posée près d’une porte et s’en saisit.
    Johana se glissa dans la pénombre d’une ruelle étroite.
    Les deux hommes faisaient front, Jordi armé d’un poignard et d’un maillet, Arnau d’un gros morceau de bois. Un de leurs adversaires se fondit dans l’ombre d’une porte ; les autres marchaient toujours sur eux. Avant que ne tombent les premiers coups, Arnau et Jordi se séparèrent, esquivant pour plonger leurs opposants dans la confusion. Malgré leur vivacité, ils ne pouvaient espérer tenir longtemps contre trois brutes munies de gourdins. Un coup coïncida avec un craquement sinistre : le poignard de Jordi tomba à terre, et son bras se mit à pendre, inutile.
    L’homme se jeta sur le poignard et plongea, mais Jordi se retourna et reçut le coup à l’épaule droite tandis que, de la main gauche, il lui écrasait son maillet sur le crâne. L’agresseur s’effondra et ne bougea plus. Les autres n’étaient plus que deux, les défenseurs un et demi.
    Le choc et la douleur vinrent à bout de Jordi, qui tomba à son tour, laissant Arnau et sa bûche affronter deux gourdins. Un coup vicieux l’atteignit au poignet. Ses doigts gourds lâchèrent le gros morceau de bois, puis un lourd objet s’abattit sur sa nuque, et il ne sentit plus rien.
     
    — Señor, aidez-moi, je vous en supplie, dit Johana.
    — Je suis toujours prêt à venir en aide à une jolie femme, répondit le gros homme appuyé aux arcades.
    — Ils étaient quatre, dit-elle d’une voix haletante, les mains posées sur son ventre. Ils ont attaqué mon époux et son serviteur. Je vous en prie. Un homme à mes côtés les fera peut-être s’enfuir. Je vous récompenserai. Aidez-moi, s’il vous plaît.
    — Vous avez des difficultés, señora ? demanda une forte voix derrière elle. Dans ce cas, vous ne vous adressez pas où il faut.
    Elle se retourna et découvrit une forme noire qui portait une torche devant elle.
    — Je vous en conjure, señor, dit-elle avant de raconter une fois encore toute son histoire.
    — Bien sûr que je vais vous aider, fit le premier personnage en ramassant un gros bâton. Que pourrait faire un prêtre contre quatre marauds ? Où sont-ils ?
    Johana lui indiqua la direction.
    — Et moi je vous protégerai, ajouta le prêtre qui leva haut sa torche et s’avança derrière le gros homme.
    — Tant que la garde ne se montre pas, reprit celui-ci. Je ne pourrais pas rester. Je suis portefaix, vous comprenez ? La nuit, je suis censé dormir sur mes deux oreilles pour être prêt à reprendre le travail au matin. Par là ? demanda-t-il et, sans attendre la réponse, il s’engagea dans la direction d’où venait le bruit.
    Ils entendaient s’abattre des coups de poing et de bâton.
    — Vite, dit Johana, avant qu’ils le tuent !
    Les deux hommes, prêtre et porteur, étaient grands
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