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Un espion à la chancellerie

Un espion à la chancellerie

Titel: Un espion à la chancellerie
Autoren: Paul C. Doherty
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présentez et l’enverrait au gibet. S’il faut que cela soit, alors que cela se fasse vite ! ajouta- t-il, la voix durcie.
    À son appel, un garde apparut à la petite porte menant au palais et s’approcha du roi qui lui chuchota ses instructions à l’oreille. L’homme eut l’air stupéfait, mais Édouard réitéra ses ordres avec véhémence. Le garde salua et s’éloigna rapidement.
    Ils attendirent ; le souverain restait assis, l’air sombre, et regardait au loin tandis que Corbett repassait dans son esprit, une dernière fois, les preuves qu’il avait accumulées. Le roi avait raison, l’homme était un traître et méritait la mort, mais Corbett redoutait, néanmoins, l’entrevue qui allait avoir lieu. Sir Thomas Tuberville apparut dans le jardin et le monarque lui fit signe de s’asseoir sur le muret en face de lui.
    — Sir Thomas, décréta le roi, vous allez arrêter le traître.
    Tuberville eut l’air surpris.
    — Je croyais que c’était chose faite, Sire. Le clerc Waterton est emprisonné à la Tour.
    — Non ! Non ! rétorqua le roi. Waterton a été libéré. Il n’est pas plus coupable de traîtrise que Corbett, ici présent.
    — Alors, qui est-ce ?
    Corbett vit Tuberville plisser les yeux et blêmir Le monarque étendit simplement la main et lui tapota doucement le genou :
    — Vous le savez, Sir Thomas. C’est vous ! C’est vous, le traître !
    Tuberville bondit instantanément sur ses pieds, portant rapidement la main à l’épée qui pendait à son baudrier.
    — Non, Sir Thomas ! s’écria le roi. Ne faites pas cela ! Si vous regardez les fenêtres qui ouvrent sur ce jardin, vous verrez des arbalétriers postés à chacune d’entre elles. Ils ont ordre, non pas de vous tuer, mais de vous blesser au bras ou à la jambe, et je vous jure que cela ne serait que le début de vos souffrances.
    Tuberville leva les yeux, imité par Corbett. Le roi avait dit vrai. À chaque fenêtre, à chaque ouverture, ils aperçurent l’éclat métallique et la tache de couleur qui révélaient la présence d’un arbalétrier émérite, dont l’arme redoutable était pointée droit sur Tuberville.
    Celui-ci se laissa retomber sur le muret, prostré. Corbett en eut presque pitié. De fines gouttelettes de sueur étaient apparues sur son visage livide et il faisait de son mieux pour maîtriser les tremblements de son corps.
    — Vous n’avez aucune preuve ! s’exclama-t-il d’une voix sourde. Je vous ai bien servi en Guyenne, Sire ! Vous le savez !
    — Nous avons toutes les preuves nécessaires, rétorqua le roi. C’est Corbett qui les a rassemblées.
    Ce dernier recula devant le regard haineux que lui décocha Tuberville.
    — Je n’ignorais pas que vous étiez très dangereux, Corbett, dit le chevalier d’un ton âpre. Mais pas à ce point-là ! Si vous pensez que je suis le traître, démontrez-le !
    — C’est très simple, répliqua Corbett. Je ne sais pas pourquoi vous êtes devenu un traître, Sir Thomas, mais je sais comment. À votre retour de Guyenne, vous avez signé un pacte confidentiel avec le roi Philippe et la cour de France, vous engageant à leur fournir des renseignements. Les Français savaient que vous étiez un chevalier de la Maison royale et aviez accès à des secrets d’État. Ils ont probablement accru leurs exigences en apprenant que vous étiez nommé capitaine de la garde chargée de protéger la salle du Conseil.
    — Précisément ! s’écria Tuberville triomphalement. Ma fonction consistait seulement à garder la salle, et non à m’y trouver pour écouter notre souverain et ses conseillers discuter des secrets d’État !
    — Mais, contre-attaqua Corbett, à la fin des conseils, Sir Thomas, c’était vous qui nettoyiez la pièce ; vous aidiez même Waterton à trier et ranger les bouts de parchemin, les notes..., et, bien sûr, Waterton, qui avait autre chose en tête, n’était que trop heureux de vous laisser achever ces tâches, pendant que lui s’échappait du palais et fuyait l’éventuelle animosité du comte de Richemont. Car, continua impitoyablement Corbett, vous connaissiez le secret de Waterton. Vous étiez devenus bons amis. Il vous avait révélé son amour pour la fille du comte et l’hostilité de ce dernier envers lui. De votre côté, vous lui aviez offert votre protection. Les réunions du Conseil achevées, Waterton était chargé de retranscrire au propre et dans leur totalité les brouillons des
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