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Tragédies Impériales

Tragédies Impériales

Titel: Tragédies Impériales
Autoren: Juliette Benzoni
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c’était un avant-goût du paradis.
    Hélas ! il fallut bien finir par rentrer à Laxenbourg, seule d’ailleurs, car des manœuvres retinrent François-Joseph en Bohême. Mais Sissi trouvait moins de plaisir, depuis quelques jours, à ce voyage. Elle éprouvait une lassitude sournoise, de vagues dégoûts…
    Cela déboucha, naturellement, sur ce que l’on imagine : le 29 juin, l’archiduchesse Sophie écrivant à son fils l’informait que l’impératrice attendait un heureux événement. Mais fidèle à ses chers principes, elle en profitait pour faire savoir à l’empereur qu’il eût, dans les semaines à venir, à « ménager » sa jeune épouse. Quant à celle-ci, elle devrait elle aussi réformer sa conduite sur un autre plan.
     
    «  Je crois , écrivait fort sérieusement Sophie, qu’elle ne devrait pas tant s’occuper de ses perroquets : quand, dans les premiers mois, une femme regarde trop les bêtes, les enfants risquent de leur ressembler. Elle devrait plutôt se regarder dans la glace et te regarder toi. C’est là une contemplation que je ne saurais trop encourager…  »
     
    Toujours les bonnes intentions, ces bonnes intentions dont Sophie, sans l’imaginer le moins du monde, pavait pour sa belle-fille le petit enfer quotidien ! Et quand, le 5 mars 1855, Sissi mit au monde une petite fille, ce fut sans enthousiasme qu’elle accepta qu’on lui donnât le nom de l’archiduchesse qui allait être sa marraine. Comme si une seule Sophie ne suffisait pas !…
    Hélas, à mesure que passerait le temps, le fossé, d’abord peu profond, existant entre l’archiduchesse et sa belle-fille, allait se creuser jusqu’à devenir un abîme impossible à combler.
    Les points de vue des deux femmes, touchant ce que devait être une impératrice d’Autriche, étaient par trop divergents, car Sissi aurait souhaité n’être, peut-être, qu’épouse et mère, tout en faisant montre d’une dangereuse propension à réclamer une liberté incompatible avec son rang. Or, il lui fallut se résigner à voir les enfants – il y en eut quatre – passer presque sitôt leur naissance dans les appartements de leur grand-mère. Seule la dernière, Marie-Valérie, demeura auprès d’Élisabeth, au terme d’une lutte épuisante, qui fit naître chez la jeune femme, très nerveuse, une véritable haine pour celle qu’elle considérait comme sa Némésis personnelle.
    Peu à peu, Sissi, que sa santé avait obligée à un séjour dans l’île de Madère, retrouva en elle le goût des voyages qui avait été le péché mignon de son père, le duc Max. Enchaîné à son bureau impérial, François-Joseph en souffrit puis, petit à petit, se résigna, se contentant des merveilleux moments qu’il vivait lorsque sa bien-aimée Élisabeth consentait à rester quelque temps auprès de lui. Elle savait être alors une femme tellement exquise, tellement séduisante, que son charme s’en allait frapper tous ceux, grands ou petits, qui avaient le privilège de l’approcher…
    Peut-être en eut-elle trop conscience par la suite et même en abusa-t-elle. Mais ils étaient si nombreux ceux qui ne demandaient qu’à adorer…

« Sissi » et le shah de Perse
    Jamais Vienne n’avait connu pareille agitation, ni pareilles foules, que durant la belle saison de 1873. Jamais non plus les souverains autrichiens n’avaient été soumis à si rude épreuve, singulièrement l’impératrice Élisabeth, qui éprouvait pour le protocole et les fêtes officielles une sorte d’horreur sacrée et, à l’égard de la foule, une crainte dont elle ne devait jamais se départir. Pourtant, jamais elle n’avait été plus belle, jamais elle n’avait à ce point attiré l’admiration et la curiosité du public. Jamais non plus, elle n’avait été obligée de se trouver si continuellement en « représentation »…
    Tout commença le 20 avril, par le mariage de sa fille aînée, Gisèle, avec le prince Léopold de Bavière, son cousin. Ce fut une grande fête, car il s’agissait d’un mariage d’amour. Fiancés depuis plus d’un an, les deux jeunes gens avaient eu beaucoup de peine à supporter cette année d’attente imposée par Élisabeth qui estimait, se souvenant de sa propre expérience, qu’à seize ans, sa fille était trop jeune pour se marier.
    Mais si la mariée, charmante sous sa couronne et ses voiles blancs, attirait naturellement les regards, c’était sa mère que l’on regardait le plus et qui
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