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Sachso

Sachso

Titel: Sachso
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
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Houdart est un des retardataires qui se présente le 27 mai à Lunebourg et est rapatrié directement par avion. Depuis son transfert de Schwerin à l’hôpital de Saxberg le 3 mai au soir, que de souffrances supplémentaires ! Dans cet hôpital où son voisin de lit est un Parisien, Guy Lehac, il note tout de suite que la nourriture est maigre et les soins minimes : « En revanche, des jeunes filles de salle rient comme des folles en balançant des cadavres nus à travers les couloirs.
    « Quelque temps après, Guy interpelle un Américain sous nos fenêtres. Il nous promet des vivres. Le lendemain, guettant son retour, nous voyons une infirmière allemande l’intercepter. Ils s’installent tous deux sur la pelouse et dégustent, sous nos yeux, les douceurs promises…
    « Je suis séparé de Guy… Je suis contagieux… Typhus !
    « 27 mai : depuis trois semaines j’ai repris un peu de force. Ma jambe a été vidée de ses abcès à coups de bistouri, à froid : j’ai encore mal à la mâchoire d’avoir serré les dents.
    Il me faut partir, car il se passe de drôles de choses ici (j’apprendrai plus tard en France par les journaux qu’un tribunal a condamné à mort plusieurs membres du personnel accusés d’avoir assassiné de nombreux malades).
    « N’ayant rien pour me vêtir, je découvre un uniforme vert très grand et, péniblement appuyé sur une branche, je prends le chemin de Schwerin, où, m’a-t-on, dit, il y a un centre d’accueil français à la caserne Adolf-Hitler.
    « Je longe la grand-route sillonnée par des convois américains. L’auto-stop n’a pas de succès. Il me faut une bonne partie de la journée pour arriver en ville (trois kilomètres environ), puis au centre d’accueil. Là, des Français s’occupent de moi, me gâtent. Ils s’approprient une ambulance qu’on leur avait refusée et me transportent avec d’autres retardataires à Lunebourg, en zone anglaise, où il y a un aérodrome. Nous y parvenons trop tard pour le dernier vol du jour. Des personnes de la Croix-Rouge m’habillent enfin proprement. Après une nuit encore troublée par la dysenterie, un appareil m’emporte le 28 mai vers Lesquin, vers la France. »
    Parce qu’ils connaissent justement la confusion qui règne en Allemagne et les difficultés des déportés malades à se signaler et à rejoindre des centres de regroupement, les premiers rapatriés de Sachsenhausen ne manquent pas de s’en préoccuper. C’est ce que font à Paris, à la fin mai, Charles Désirat, Roger Guérin, André Hureaux et d’autres pour qui la solidarité du camp doit continuer à se manifester. Roger Guérin reçoit de ses camarades une importante mission. Il doit retourner sur place afin de faciliter la recherche et le retour des déportés d’Oranienburg-Sachsenhausen et de ses kommandos restés à la traîne dans la marche d’évacuation. Les difficultés commencent dès ses premières tentatives parisiennes : « C’est en fin de compte auprès des services de l’armée de l’Air que j’obtiens satisfaction. Avec un mandat signé de Charles Tillon, le ministre de l’air, je m’envole pour Lunebourg. Ce centre où je suis passé une quinzaine auparavant a été transféré par les Anglais aux Américains. Le lieutenant-colonel d’Argenlieu, le frère de l’amiral d’Argenlieu, y commande la mission française de rapatriement. Je me présente d’abord à lui, sans grand succès. Je dois dire que j’ai une drôle d’allure. J’arrive les cheveux coupés à ras, avec le costume des rapatriés distribué à l’hôtel Lutétia, qui ne brille pas par son élégance et qui déteint à la moindre pluie. Mais l’adjoint du lieutenant-colonel d’Argenlieu, le capitaine Montalon, un ancien F. T. P., me prend en charge. Il me prête un de ses pantalons militaires et un jeune major me fournit un de ses battle-dress de lieutenant. J’opère dès lors avec la mission de rapatriement sous l’aspect d’un médecin-major et rayonne jusqu’à Lübeck, Hambourg, Haguenow, sans toutefois pouvoir retourner à Schwerin même. Je retrouve des déportés français en plusieurs endroits.
    « Un jour, piloté par la fille du grand écrivain François Mauriac qui servait dans les auxiliaires féminines de l’armée et conduisait ma voiture, je découvre ainsi des déportés de Sachso très malades. Je les fais transporter d’urgence à Lunebourg, d’où six avions DC 6 français évacuent
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