Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Robin

Robin

Titel: Robin
Autoren: Stephen R. Lawhead
Vom Netzwerk:
pourrais. » Le
jeune homme ne fit pas montre de la moindre hésitation.
    « Votre offre est tentante,
c’est certain, convint prudemment le baron en posant sa coupe. Mais qui
êtes-vous pour me la faire ? »
    À ces mots, le frère aux jambes
arquées prit la parole. « Vous avez devant vous Bran ap Brychan,
l’héritier légitime de l’Elfael. Moi, je m’appelle Aethelfrith, pour vous
servir. »
    Neufmarché fixa le jeune homme
devant lui. La manière dont des événements imprévus venaient continûment aider
ses plans à se réaliser ne cessait de le surprendre. Dans le cas présent, il
n’avait même pas levé une main et le gros lot lui était simplement tombé tout
cuit dans le bec. « L’héritier légitime est mort, rétorqua-t-il en
feignant l’indifférence. Du moins est-ce ce que j’ai entendu dire.
    — À mon grand soulagement,
répliqua Bran, ce n’est qu’une rumeur. Qui n’est pas inutile, cependant.
    — En temps voulu, ajouta
Aethelfrith, nous ferons savoir qu’il est en vie. Son peuple se ralliera alors
à lui et renversera les usurpateurs.
    — En échange de votre promesse
de me restituer mon trône, poursuivit Bran, je vous ferai allégeance. L’Elfael
retrouvera alors la paix. »
    Le baron souriait à présent.
« Vos paroles ont éveillé mon intérêt, plus que vous ne pouvez le
croire. » Il se leva et se rendit au fond de la tente.
« Prendrez-vous un peu de vin ?
    — Ce serait un honneur,
répondit Tuck. Nous avons beaucoup à nous dire.
    — Un instant, s’il vous plaît,
dit le baron. Je vais vous faire apporter des coupes. » Sur ce, il
disparut dans la pièce que ses serviteurs utilisaient pour préparer ses repas.
« Remey ! Du vin pour mes hôtes ! » Le chambellan, qui
revenait de la tente servant de cuisine avec un tranchoir garni de saucisses,
répondit aussitôt à son appel. Se portant en hâte à sa rencontre, le baron posa
un index sur ses lèvres pour l’inciter au silence et lui chuchota :
« Va me chercher quatre chevaliers armés et prêts à se battre. Qu’ils
viennent immédiatement. »
    Le front de Remey se plissa de
confusion. « Sire ? Quelque chose ne va pas ?
    — Pas le temps de t’expliquer,
mais les deux Gallois doivent être faits prisonniers. En tout cas, ils ne
doivent pas quitter cet endroit vivants. Compris ? » Le vieux
sénéchal inclina la tête en signe d’assentiment. « Vas-y, ajouta
Neufmarché en lui prenant le tranchoir des mains. Je vais les occuper jusqu’à
ton retour. »
    Remey tourna les talons et repartit
à pas feutrés. Le baron retourna dans sa salle d’audience avec les saucisses,
qu’il déposa sur la table en invitant ses invités à se servir.
« Asseyez-vous, je vous en prie. Bon appétit ! dit-il avec chaleur.
Le vin va arriver dans un instant. Dans l’intervalle, j’aimerais en entendre
davantage sur ce que vous avez prévu pour causer la défaite de De
Braose. »

CHAPITRE 46
    Mérian était d’humeur pensive en ce
dernier jour de conseil. Bien que résignée à l’idée qu’elle allait repartir,
non pas à Caer Rhodl, mais au château de Neufmarché à Hereford, elle n’en était
pas moins inquiète. Un séjour parmi les Ffreincs dans la maison du baron ?
En son for intérieur, la perspective la fascinait – elle accueillait même
celle de passer l’hiver en Normandie avec bienveillance. Malgré tout, elle ne
pouvait s’ôter de la tête l’impression de se comporter comme une espèce de
traîtresse. À quoi ? À sa famille ? À son pays ? À ses propres
opinions sur les Ffreincs ?
    Elle ne parvenait pas à se décider.
    Son père lui avait ordonné d’y
aller, ou tout comme. Sa propre mère lui avait dit : «  Tu devras
bien te comporter à la cour du baron, Mérian. Il t’apprécie, et pour l’heure
nous avons besoin de son amitié. » Bien que ne l’ayant pas avoué
franchement, Anora lui avait clairement fait comprendre qu’en gagnant les
faveurs de Neufmarché, la jeune femme aidait sa famille à survivre. En résumé,
elle n’était guère plus qu’un otage du bon plaisir du baron.
    Elle se disait que le fait d’être
ou pas assignée à la cour du baron ne ferait pas de différence pour le Cymru.
Que selon toute probabilité, sa mauvaise opinion des Ffreincs se fondait sur
des ouï-dire et l’ignorance, et que tout ceci allait lui donner une chance de
découvrir la vérité. Bien sûr, elle considérait toujours les Ffreincs comme
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher