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Robin

Robin

Titel: Robin
Autoren: Stephen R. Lawhead
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nettement l’aristocratie militaire de la masse des paysans,
chaque Gallois était prêt à se battre sur-le-champ – même les femmes
portaient des armes et savaient s’en servir.
    Au terme des deux mois que durèrent
la bataille d’Hasting (1066), William le Conquérant et ses barons, les nouveaux
seigneurs normands, avaient soumis quatre vingts pour cent de l’Angleterre.
Dans les deux ans qui suivirent, ils l’avaient entièrement subjuguée.
Cependant, et cela me paraît significatif, cela leur prit plus de deux cents
ans de conflit presque continuel pour assujettir définitivement le pays de
Galles, et même alors la question demeurait de savoir si celui-ci avait
vraiment été conquis.
    En fait, William le Conquérant,
capable de reconnaître un ennemi implacable et guère enclin à passer le reste
de son existence embourbé dans une guerre qu’il ne pourrait jamais gagner,
laissa sagement les Gallois tranquilles. Il mit en place une zone tampon
baronniale entre l’Angleterre et les Bretons belliqueux – un territoire
connu sous le nom de Marches. Par la suite, la politique de tolérance du
Conquérant allait être remise en question par son brutal rejeton,
William II, qui cherchait à remplir d’impôts ses coffres vidés par ses
mœurs dépensières et les guerres dispendieuses qu’il menait en France. Le pays
de Galles et ses vastes territoires inexploités paraissaient être un fruit mûr
à cueillir, et c’est dans ce contexte historique (en l’an de grâce 1093) que
j’ai choisi de situer Robin.
    Une localisation galloise m’a
également été suggérée par la nature et les paysages de la région. Le pays de
Galles à la frontière des Marches était une forêt primitive. Alors que celles
d’Angleterre étaient depuis longtemps devenues des terres bien gérées où chaque
bois s’était transformé en véritable usine, le pays de Galles en conservait
toujours d’énormes étendues intactes, ne servant qu’à la chasse ou à se cacher.
La forêt des Marches était encore une terrible région sauvage quand celles de
l’Angleterre ressemblaient déjà à des réserves ou à des jardins bien
entretenus. Il aurait été extrêmement difficile pour Robin et sa bande de
hors-la-loi de se cacher dans la forêt toujours plus réduite de Sherwood, alors
qu’il aurait pu vivre pendant des années dans celle des Marches sans jamais
être découvert.
    Cet article de la chronique
galloise connue à l’époque sous le nom de Brenhinedd Y Saesson, ou Les
Rois des Saxons, a le mérite de la clarté :
     
    Anno Domini MLXXXXV (1095). En cette
année le roi William Rufus réunit une gigantesque armée pour écraser les Cymry.
Mais les Cymry s’en remirent à Dieu et placèrent leurs espoirs en Lui. Ils Le
prièrent, jeûnèrent, firent pénitence et l’aumône. Et ils harassèrent leurs
ennemis au point que les Ffreincs n’osèrent plus s’aventurer dans les bois ou
les endroits sauvages. Ils s’épuisèrent à traverser les campagnes et
retournèrent chez eux les mains vides. Ainsi les Cymry défendirent leurs terres
avec joie.
     
    Voilà, à mon sens, les germes de la
légende de Robin des Bois. Désavantagés en terrain découvert, les courageux
Bretons investirent la forêt et s’en servirent pour mener une guérilla contre
les Normands, les frappant à volonté depuis la sécurité relative des
bois – une tactique de long terme qui allait perdurer des générations
entières avec un succès considérable. Voilà certainement la graine à partir de
laquelle le chêne centenaire de la légende a grandi.
    Pour finir, nous avons l’expertise
bretonne en matière de tir à l’arc. Alors qu’on peut lire toute une série de
comptes rendus sur celle des Anglais, on se rappelle rarement, en dépit des
nombreux documents disponibles, que ce sont les Gallois qui ont enseigné aux
Angles et aux Saxons le maniement de cette arme. À n’en pas douter, les
envahisseurs ont appris à la dure à craindre et à respecter l’arc avant de
s’approprier son remarquable potentiel.
    Ainsi que l’a fait observer
l’historien militaire Robert Hardy, « les Gallois sont le premier peuple
des îles Britanniques à avoir utilisé des arcs, Ils en sont devenus des experts
et s’en sont servis avec une grande efficacité au cours des batailles qui les
ont opposés à l’envahisseur anglais. » En 1055, ils repoussèrent Ralph, comte
d’Hereford, grâce à leurs arcs. Il existe une histoire à
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