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Révolution française Tome 2

Révolution française Tome 2

Titel: Révolution française Tome 2
Autoren: Max Gallo
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d’août
1792 à soulever les départements de Bretagne et du Poitou, pour sauver le roi, meurt
d’une « fièvre cérébrale » en apprenant l’exécution de Louis XVI. On
saisit des papiers dans le château de La Guyomarais – Côtes-du-Nord – où le marquis
s’était réfugié, et ses proches sont arrêtés.
    Avec la mort de La Rouerie, il n’y a plus d’organisation
royaliste ni dans l’Ouest ni dans le reste de la France.
     
    Mais le danger est aux frontières.
    Mercy-Argenteau, l’ancien ambassadeur autrichien, écrit :
    « Ce ne sont ni une ni plusieurs batailles gagnées qui
réduiront une nation, laquelle ne peut être gagnée qu’autant que l’on
exterminera une grande portion de la partie active et la presque totalité de la
partie dirigeante. Faire main basse sur les clubs, désarmer le peuple, détruire
cette superbe capitale, foyer de tous les crimes, de toutes les horreurs, provoquer
la famine et la misère, voilà les déplorables données de l’entreprise à remplir. »
    Et le directeur général des Affaires étrangères de Vienne, le
baron von Thugut, ajoute qu’il est « essentiel qu’il y ait des partis en
France qui se combattent et s’affaiblissent mutuellement »…
    Ils existent, et donnent libre cours à leur haine réciproque.
    Pourtant Maximilien Robespierre, le 5 février, en appelle à
la mesure :
    « Ne perdons jamais de vue que nous sommes en spectacle
à tous les peuples, que nous délibérons en présence de l’univers. Nous devons
nous tenir en garde contre les écarts même du zèle le plus sincère. »
    Mais lui-même, après cet éloge de la mesure, attaque avec
violence les Girondins, et ceux-ci dans le journal de Brissot, Le Patriote
français, lui répondent, se moquant de cet « Incorruptible », qu’ils
décrivent, en quelques vers, arrivant au Paradis :
    Suivi de ses dévots
    De sa cour entouré
    Le Dieu des sans-culottes
    Robespierre est entré.
    Je vous dénonce tous, cria l’orateur blême
    Jésus ! Ce sont des intrigants :
    Ils se prodiguent un encens
    Qui n’est dû qu’à moi-même.
    Maximilien n’oubliera pas ces blessures d’amour-propre, d’autant
plus vives qu’elles aggravent les divergences politiques profondes qui séparent
Montagnards, Girondins et Enragés.
    Robespierre s’oppose à Brissot, à Roland, à Buzot, cet
avocat d’Évreux élu par le tiers état et qui fut proche de Robespierre au temps
des États généraux. Mais que 1789 paraît loin ! Buzot est tombé sous le
charme de Manon Roland.
    Lors du procès de Louis XVI, il a voté pour l’appel au
peuple, et pour le sursis. Il est l’ennemi déclaré de Marat, dont il demande l’expulsion
de la Convention : « Marat, cet homme impur ; dans nos
départements on bénira le jour où vous aurez délivré l’espèce humaine d’un
homme qui la déshonore… »
     
    Ceux des citoyens qui ne sont pas enrôlés dans l’un ou l’autre
camp regardent avec inquiétude, et même effroi, cette guerre qui déchire ceux
qui jadis étaient unis.
    « Nous avons maintenant deux sortes de Jacobins et de
patriotes qui se haïssent aussi cruellement que les royalistes et les Jacobins
originaux », constate, amer et accablé, Ruault ce libraire qui précisément
fut jacobin, dès les débuts du club.
    « La dernière espèce de Jacobins s’appelle Girondins ou
brissotins ou rolandistes. Mais la haine va toujours croissant entre les deux
partis. »
    À Paris, explique Ruault, « la faction des anciens
Jacobins paraît la plus forte. Elle entraîne avec elle tout le menu peuple, pour
ne pas dire la populace qui est aujourd’hui un mot proscrit et imprononçable
publiquement. »
     
    Dans chaque section, une « réserve soldée » – payée
par la Commune – d’une centaine d’hommes, toujours les mêmes, fait la loi. Ils
sont quatre ou cinq mille « tape-dur », dans la capitale. Plus d’un
millier d’entre eux se retrouvent dans les tribunes de la Convention, et
ponctuent les discours de leurs menaces, orientant les débats, pesant sur les
votes des députés.
    Un témoin anglais – Moore –, effaré et effrayé devant cette
situation, conclut que l’égalité entre les départements n’existe pas.
    Par la pression de l’émeute, Paris fait la loi à la
Convention et à toute la France.
    Le « peuple souverain » se réduit bien souvent à
ces « milliers de tape-dur », dont on soupçonne qu’ils sont « dirigés
secrètement par un petit
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