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Révolution française Tome 1

Révolution française Tome 1

Titel: Révolution française Tome 1
Autoren: Max Gallo
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seul
puisse le juger.
    « Je dois à mon honneur, a-t-il écrit, je dois à ma
famille, de ne point souscrire à un jugement qui m’inculpe d’un crime que je ne
puis me reprocher, en conséquence de quoi je déclare que j’interjette appel à
la nation elle-même du jugement de ses représentants. »
    Mais la Convention a refusé de prendre en compte cette
requête. Et le bourreau Samson pousse Louis Capet, ci-devant roi de France, vers
l’escalier qui conduit à la guillotine.
    Louis trébuche, puis repoussant toute aide il gravit les
cinq marches de l’échafaud.
    Les tambours battent plus fort, crevant la couche grise et
glacée qui recouvre la place.
    Louis est sur la plate-forme. Il répète les phrases qu’il a
dictées le 25 décembre 1792, dernier Noël de sa vie, il le savait, et qui
composent son testament.
    « Je laisse mon âme à Dieu, mon créateur, dit-il. Je Le
prie de la recevoir dans Sa miséricorde…
    « Je meurs dans l’union de notre Sainte Mère l’Église
catholique, apostolique et romaine…
    « Je prie Dieu de me pardonner tous mes péchés. J’ai
cherché à les connaître scrupuleusement, à les détester et à m’humilier en Sa
présence…
    « Je pardonne de tout mon cœur à ceux qui se sont faits
mes ennemis sans que je leur en aie donné aucun sujet…
    « Je prie Dieu particulièrement de jeter des yeux de
miséricorde sur ma femme, mes enfants et ma sœur qui souffrent depuis longtemps
avec moi…
    « Je recommande mes enfants à ma femme. Je n’ai jamais
douté de sa tendresse maternelle…
    « Je prie ma femme de me pardonner tous les maux qu’elle
souffre pour moi…
    « Je recommande à mon fils, s’il avait le malheur de
devenir roi, de songer qu’il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens,
qu’il doit oublier toute haine ou tout ressentiment et nommément tout ce qui a
rapport aux malheurs et aux chagrins que j’éprouve…
    « Je pardonne encore très volontiers à ceux qui me
gardaient les mauvais traitements et les gestes dont ils ont cru devoir user
envers moi…
    « Je finis en déclarant devant Dieu, et prêt à paraître
devant lui, que je ne me reproche aucun des crimes qui sont avancés contre moi… »
    Louis, maintenant, est face à la guillotine et domine la
foule sur laquelle roulent les battements de tambour.
    Il se dégage d’un mouvement brusque des mains du bourreau et
de ses aides.
    Il crie, tourné vers la foule :
    « Peuple, je meurs innocent ! Je pardonne aux
auteurs de ma mort. Je prie Dieu que le sang que vous allez répandre ne retombe
jamais sur la France. »
    Samson se saisit de lui, le tire en arrière.
    Il dit encore aux bourreaux :
    « Messieurs, je suis innocent de ce dont on m’accuse. Je
souhaite que mon sang puisse cimenter le bonheur des Français. »
    Samson hésite. Louis se débat. On le pousse. La planche
bascule :
    « On entend un cri affreux que le couteau étouffa. »
Samson prend la tête de Louis par les cheveux, la brandit, la montre au peuple.
    Des cris s’élèvent :
    « Vive la nation ! », « Vive la
république ! », « Vive l’égalité ! », « Vive la
liberté ! ».
    Des farandoles entourent l’échafaud. Quelques hommes et
quelques femmes s’approchent de la guillotine, cherchent à tremper leurs
mouchoirs, des enveloppes, dans le sang de Louis Capet, ci-devant roi de France.
    Ils agitent leurs trophées rouges.
    Mais la foule se disperse rapidement, silencieuse et grave.
    Sur la place de la Révolution, dans les rues, les échoppes, les
estaminets où l’on boit du vin chaud, on commente moins la mort du roi que
celle du conventionnel Le Peletier de Saint-Fargeau.
    Il avait voté pour l’exécution immédiate de Louis Capet.
    On l’a assassiné dans la nuit, au moment où il sortait de
souper au restaurant Février, place du Palais-Égalité, ci-devant place du
Palais-Royal.
    C’est un ancien garde du corps du roi, Pâris, qui lui a
donné un coup de sabre au bas-ventre.
    Et le corps du conventionnel sera exposé nu jusqu’à la
taille avant d’être accompagné au Panthéon par toute la Convention et un long
cortège populaire.
    La mort du ci-devant roi de France paraît aux yeux du peuple
« sans-culotte » venger Le Peletier de Saint-Fargeau et tous les « martyrs »
de la Révolution.
    « Le sang des hommes fait gémir l’humanité, le sang des
rois la console », écrivent les citoyens membres de la Société des Amis de
l’Égalité et
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