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Révolution française Tome 1

Révolution française Tome 1

Titel: Révolution française Tome 1
Autoren: Max Gallo
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nouvel
ambassadeur autrichien Mercy-Argenteau, qui veut d’abord servir Vienne.
    Il écoute les uns et les autres, hésite entre deux anciens
ministres, Machault et Maurepas, l’un de soixante-treize ans, l’autre de
presque soixante-quatorze !
    Il choisit d’abord, sur le conseil de ses tantes, Machault, puis,
cédant à d’autres influences, il opte pour Maurepas, exilé par Louis XV dans
son château de Pontchartrain. Là, Maurepas reçoit tout ce que Paris compte d’esprits
éclairés, proches de cet « esprit des Lumières », ouvert à l’économie,
aux idées que le « parti philosophique », Voltaire, l’ Encyclopédie défendent et répandent.
    Cet homme-là pourrait être son conseiller.
     
    Il lui adresse donc la lettre qu’il avait d’abord écrite à
Machault.
    « Monsieur, dans la juste douleur qui m’accable et que
je partage avec tout le royaume, j’ai pourtant des devoirs à remplir.
    « Je suis roi : ce seul mot renferme bien des
obligations, mais je n’ai que vingt ans. Je ne pense pas avoir acquis toutes
les connaissances nécessaires. De plus je ne puis voir aucun ministre, ayant
tous été enfermés avec le roi dans sa maladie. »
    Les risques de contagion imposent qu’il ne les consulte pas
avant neuf jours.
    « J’ai toujours entendu parler de votre probité et de
la réputation que votre connaissance profonde des affaires vous a si justement
acquise. C’est ce qui m’engage à vous prier de bien vouloir m’aider de vos
conseils et de vos lumières.
    « Je vous serais obligé, Monsieur, de venir le plus tôt
que vous pourrez à Choisy où je vous verrai avec le plus grand plaisir. »
     
    La lettre est déférente, presque humble. Elle touche et
flatte le vieux courtisan qu’est Maurepas.
    Dès le 13 mai, il est à Choisy. Il voit Louis XVI, comprend
que le jeune roi ne veut pas d’un premier ministre mais d’un mentor, et le rôle
convient à Maurepas.
    « Je ne serai rien vis-à-vis du public, dit Maurepas. Je
ne serai que pour vous seul. »
    Les ministres travailleront avec le roi et lui, Maurepas, offrira
son expérience.
    « Ayons une conférence ou deux par semaine et si vous
avez agi trop vite, je vous le dirai.
    « En un mot je serai votre homme à vous tout seul et
rien au-delà. »
    Et Maurepas ajoute :
    « Si vous voulez devenir vous-même votre premier
ministre, vous le pouvez par le travail… »
     
    Le premier Conseil se tient le 20 mai 1774 au château de la
Muette situé en bordure du bois de Boulogne.
    Louis XVI écoute les anciens ministres de Louis XV.
    Dans ce Conseil et les suivants, on lit les dépêches sans
les commenter. Le roi s’ennuie, n’intervient pas, quitte brusquement le Conseil
sans même qu’on ait fixé la date du suivant.
    Seule décision : le roi renonce par un édit du 30 mai
au « don de joyeux avènement », et la reine à un autre impôt, tous
deux destinés à célébrer l’accession au trône d’un nouveau souverain.
     
    Quand, dans le bois de Boulogne, le peuple aperçoit Louis
XVI qui se promène à pied sans gardes du corps parmi ses sujets, puis la reine
qui vient à sa rencontre à cheval et que les deux jeunes gens s’embrassent, « le
peuple bat des mains ».
    « Louis XVI semble promettre à la nation le règne le
plus doux et le plus fortuné », peut-on lire dans les gazettes.

     
     
    3
    Ces acclamations, cette ferveur populaire spontanée, autour
du château de la Muette, ces hommes et ces femmes qui s’agenouillent sur son
passage, qui veulent baiser ses mains, ou simplement toucher ses vêtements, rassurent
Louis XVI.
    Il embrasse de nouveau Marie-Antoinette, et la foule crie :
« Vive le roi ! Vive la reine ! »
    Tout brusquement paraît simple, évident comme un ciel qui s’est
éclairci.
    Les sujets aiment leurs souverains. Le roi incarne le
royaume et l’ordre du monde, les Français le savent et l’acceptent.
    Il faut être bon, juste et ferme avec eux, les rendre
heureux, soulager leurs misères, diminuer autant qu’on le peut les impôts qu’ils
paient, et donc réduire les dépenses exorbitantes, le « vain luxe », ainsi
que le disait l’abbé Soldani. Sinon ce sont les flambées de colère, ces émotions
paysannes que suscitent, comme en 1771, et même l’année dernière en 1773, les
récoltes déficitaires. La rareté des grains provoque l’augmentation du prix du
blé, et donc de la farine et du pain. Et voici l’émeute.
    Comment éviter
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