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Remède pour un charlatan

Remède pour un charlatan

Titel: Remède pour un charlatan
Autoren: Caroline Roe
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Et maîtresse Raquel. De troubler votre repas. Sans aucun doute vous avez veillé tard cette nuit. Je sais ce que c’est. Et je ne vous dérangerais pas si je n’étais aussi inquiet, messire, et ma femme est folle d’inquiétude et de chagrin, alors je lui ai dit : je vais parler au médecin, Esther, ma mie, et il saura quoi faire. Que du thé à la menthe, c’est tout, et rien d’autre – on ne peut vivre de ça, n’est-ce pas ?
    — Mossé, mon ami, dit Isaac, qui est malade ?
    — C’est Aaron, maître Isaac. Et il…
    — Dites-moi exactement ce qui s’est passé ce matin qui a plongé votre femme dans l’inquiétude.
    — Oh, fit-il d’un air vague, il ne s’est pas levé. Il a dit qu’il ne se sentait pas bien.
    — Comment cela ?
    — Euh…
    Mossé hésita en lançant un regard vers Raquel et Judith.
    — Il n’a pas bien dormi la nuit dernière.
    — Viens, Raquel, dit Judith. Il est tard et il y a beaucoup à faire. Excusez-nous, maître Mossé. Nous finirons de manger dans la cuisine tout en travaillant.
    — Oui, acquiesça Raquel. Vous ne trouvez pas qu’il fait un peu frais ici, maman ?
    — Naomi ?
    La voix de Judith résonna dans toute la maison.
    — Viens nous aider à débarrasser !
    Et Naomi arriva pour remporter tout ce qui venait d’être apporté.
    Isaac attendit qu’elles fussent parties.
    — Allons, Mossé, asseyez-vous et dites-moi ce qu’a eu Aaron. Encore ces terribles cauchemars ?
    — Pis encore, maître Isaac. Il y a trois nuits, je l’ai vu qui marchait, les yeux grands ouverts mais sans rien voir. Et les cauchemars n’ont pas cessé. Il saute en l’air de terreur en entendant des bruits imaginaires et voit des gens dans les ombres du mur. Il ne mange pas et crie après sa mère et sa sœur jusqu’à les terroriser.
    — Qu’avez-vous fait pour lui ?
    — Esther lui donne du thé à la menthe, de la camomille et d’autres herbes pour dormir, mais cela ne sert à rien. Je le sais.
    Le boulanger se pencha jusqu’à ce qu’Isaac sentît son souffle sur son visage.
    — Mon fils a un ennemi, ou c’est moi qui ai un ennemi. Quelqu’un a ensorcelé mon fils, quelqu’un qui cherche à me chasser de notre quartier. C’est une position importante, on pourrait même dire sacrée, que d’être boulanger, n’est-ce pas, maître ?
    — C’est vrai, Mossé, et vous êtes aussi un très bon boulanger. Mais avant de parler de sorcellerie, je crois que nous devrions en savoir plus sur les maux qui tourmentent votre fils.
    — Venez avec moi. Examinez-le, parlez-lui. Vous pourrez ainsi découvrir quels sorts lui ont été jetés.
    — Il peut y avoir d’autres raisons au comportement d’Aaron, dit Isaac. J’en vois quelques-unes.
    — C’est de la sorcellerie, fit Mossé avec fermeté. Je le sais.
    — Pourquoi en êtes-vous si sûr ?
    Mossé regarda autour de lui d’un œil soupçonneux.
    — Parce que cela m’a affecté, murmura-t-il. Ils veulent tuer mon fils, mon héritier, mais cela ne marche que si je ne puis avoir d’autre garçon. Et ils m’ont jeté un sort – pour m’empêcher d’engendrer encore une fois.
    — Il peut y avoir d’autres raisons à cela également, Mossé, dit doucement Isaac.
    — J’ai d’abord cru que le Seigneur me punissait parce que j’ai envoyé mon premier-né chez mon beau-frère Ephraïm, quand son fils est mort de la peste noire.
    — Le Seigneur ne punirait pas un homme pour avoir aidé le frère de sa femme.
    — Mais je ne l’ai pas fait par générosité, balbutia Mossé.
    — Vous voulez dire qu’il vous a payé ?
    Chacun savait que Mossé avait reçu une bourse bien remplie pour avoir permis à son beau-frère de s’occuper de son aîné. Seul Mossé croyait que c’était un secret.
    — J’ai vendu mon fils. C’est un grand péché. Mais Daniel héritera d’un beau commerce et sera un homme riche. Je l’ai aussi fait pour lui.
    — Mais surtout pour vous, dit Isaac.
    — Oui. Et je suis puni. J’aurais dû lui envoyer Aaron, mais je croyais qu’Aaron serait plus facile à tenir et à éduquer. Tout est allé de travers.
    — Une fois encore, qu’est-ce que vous attendez de moi ?
    — Je veux que vous leviez les sorts que l’on a jetés à Aaron et à moi-même et que vous les renvoyiez au scélérat qui a fait cela. Je sais qui c’est, maître, et je vous donnerai tout ce que vous voulez pour l’envoûter à son tour.
    — Mossé, mon ami, protesta
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