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Peines, tortures et supplices

Peines, tortures et supplices

Titel: Peines, tortures et supplices
Autoren: Anonymous
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murailles humides.
    «Son crime était d'avoir, dans un mouvement de colère, pris le gardien par la barbe.»
IV.
LES CAGES DE FER
    «Ces cages, dit P. Larousse, étaient disposées de telle façon que celui qui y était renfermé ne pouvait s'y tenir ni debout, ni assis, ni couché, et cela durant des années, si le supplice ne se terminait pas par la mort.»
    Une des plus célèbres cages de fer se trouvait dans le château de Loches. Elle était située dans les oubliettes que Louis XI avait fait creuser. Cette cage était en bois garni de fer, et avait 8 pieds carrés sur 6 de hauteur. On peut en voir le dessin dans l'un des portefeuilles du cabinet des Estampes de la Bibliothèque impériale. Le premier qui en fit l'essai fut l'inventeur lui-même, le cardinal La Balue, qu'on y tint enfermé pendant onze ans, à la grande joie du peuple, qui en fit des chansons. Philippe de Commines y fut enfermé pendant huit mois.
    Beaucoup de prisons d'État avaient leur cage de fer, comme les châteaux du moyen-âge leurs oubliettes. La cage de fer du mont Saint-Michel est l'une des plus connues.
DEUXIÈME PARTIE
LES BAGNES
I.
TRANSPORT AU BAGNE.
    Pendant longtemps, le transport des condamnés se fit à pied, par étapes, en réunion de forçats dont l'ensemble dépassait quelquefois le nombre de deux cents. On donnait à cette longue série de malfaiteurs le nom de chaîne.
II.
LE FERREMENT.
    Le ferrement des galériens s'effectuait à Bicêtre et se composait d'un collier espèce de carcan dont le boulon était solidement rivé. De ce collier partait un chaînon qui descendait à la ceinture, pour monter de ce point au collier du forçat voisin et ainsi de suite jusqu'à l'extrémité de la colonne, rattachée dans son ensemble au moyen d'une chaîne générale.
III.
L'INSTALLATION.
    Aussitôt que le forçat est rendu à destination, il perd son caractère d'homme; il n'est même plus une chose: un numéro sur la matricule du bagne, et c'est tout. On lui rase la tête, on le dépouille de ses vêtements, que l'on remplace par le costume réglementaire.
IV.
LE TROUSSEAU DU FORÇAT.
    Ce trousseau se compose comme suit: deux chemises de grosse toile écrue.
    Le Mouy , veste rouge en étoffe de laine très-commune, sans collet ni bouton.
    Deux larges pantalons, soit en étoffes semblables à celle de la veste, soit en toile écrue suivant la saison.
    Un bonnet de laine portant le numéro sur une petite plaque de fer-blanc. Ce bonnet est rouge pour les condamnés à temps, vert pour les condamnés à perpétuité.
    Une paire de gros souliers ferrés.
    Cette garderobe doit durer deux ans.
V.
LA CHAÎNE DU FORÇAT.
    La chaîne du forçat est composée de dix-huit maillons; chaque maillon a 33 centimètres.
    Voici comment s'opère l'accouplement. À peine descendu ou plutôt transporté de la voiture cellulaire, le condamné est placé à plat ventre sur la souche, un forçat lui fait plier le genou en lui élevant la jambe jusqu'à la hauteur d'une enclume fixe; un anneau d'acier nommé la manille lui embrasse la jambe, et aussitôt est fermé et rivé par le marteau du ferreur. La chaîne est prise dans la manille. À l'aide d'un anneau de jonction on marie les deux chaînes et on opère l'accouplement ou la mise en couple.
    Le condamné revêt une ceinture en cuir à laquelle est attaché un crochet de fer qui supporte une partie de sa chaîne, et la relève le long de la jambe jusqu'à la ceinture.
    La double chaîne est une longue et lourde entrave qui attache à son banc l'indocile, le récidiviste ou l'évadé quand il subit un jugement à perpétuité. Cette attache laisse au condamné la faculté de faire quelques pas dans la salle où il vit tout le jour parmi ceux qui subissent la même peine et où il a surtout abondance d'air vital.
    Un maillon triangulaire, qu'on nomme martinet, réunit pendant la promenade dans le port qu'on accorde quelquefois plusieurs heures des condamnés de cette catégorie; et la nuit il est fixé au ramas, anneau où aboutissent toutes les chaînes.
VI.
LE TRAVAIL DU FORÇAT.
    Un coup de canon donne le signal du travail dans le port, à cinq heures pour l'été, à six heures pour l'hiver. La cloche du bagne sonne et le sifflet du surveillant met les galériens debout. À la sortie de la chiourme, sortie qui se fait avec ordre et par couples, un rondier explore au moyen d'un marteau les manilles et les maillons du ferrement, pour s'assurer que la lime ou le ciseau ne les ont pas attaqués.
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