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No Angel

Titel: No Angel
Autoren: Jay Dobyns
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importance… désormais Skull Valley et l’Arizona – Smitty, Bad Bob, Sonny, tout le monde – nous considéreraient comme membres à part entière. Il déclara que, de son point de vue, nous étions des Hells Angels parce que nous nous étions comportés en Hells Angels. Il ajouta :
    — Bird, notre club repose sur des règles et des règlements. Tu es un Hells Angel et on l’officialisera à Laconia.
    Je compris à cet instant que l’opération était terminée. J’étais parvenu à persuader les patrons de l’ATF que le statut de membre à part entière serait un gros avantage, mais je n’obtiendrais pas le feu vert sans restriction s’il n’était pas garanti. Nos patrons n’attendraient pas Laconia, et encore moins neuf mois. À mon avis, dans le meilleur des cas, il nous restait un mois.
    J’avais tort. Dans les semaines précédant la mise en scène du meurtre, Slats avait indiqué aux patrons combien coûterait la poursuite de l’opération. Pris de panique, ils lui avaient ordonné d’y mettre un terme. Slats entreprit de demander les mandats, ce qui l’obligea à témoigner devant le Grand Jury. Il obtint ses mises en examen pour trafic de drogue, recel, appartenance à un groupe se livrant au crime organisé et détention d’armes. Début juin, il avait compris que l’opération était en sursis. Il ne m’avait pas averti parce qu’il savait qu’il ne pouvait m’empêcher d’agir comme je l’entendais tant qu’elle était théoriquement en cours. Comme lui, j’étais tout simplement trop têtu.
    Toutefois, immédiatement après la mise en scène du meurtre, j’ignorais tout cela. C’était inutile, mais on resta un peu à Skull Valley, le 30, après avoir appris qu’il nous faudrait attendre nos têtes de mort. Je ne voulais pas renoncer. Je savais qu’un jour je verrais les gars pour la dernière fois. Je me disais qu’alors les Hells Angels ne me manqueraient pas beaucoup, mais que je regretterais Timmy, Pops, JJ et l’existence étrange que nous partagions. C’était devenu mon monde. J’avais oublié d’où je venais et je n’étais pas sûr de pouvoir y retourner même si je le souhaitais. Je ne pourrais renoncer aussi facilement à Bird.
    Bobby me prit à part et me parla plus longuement de son meurtre. Joby se joignit à nous et dit qu’il savait ce que Bobby avait fait. Il ajouta que, si Bobby tombait, il rendrait public ce qu’il avait fait.
    — Ouais, je peux pas parler de ces trucs maintenant, sinon je me retrouverais en taule à vie, tu vois ?
    Au bout d’un moment, on se prépara à partir. Sur le pas de la porte, Bobby me dit qu’il avait deux AK-47 et me demanda de trouver un acheteur. Je répondis qu’il n’y avait pas de problème, que j’étais toujours Bird, hein ? Il esquissa un sourire.
    Je ne revis pas les gars de Skull Valley.
    Le même jour, à Phoenix, on passa chez Duane « Crow » Williams, l’Angel âgé et gâteux de Mesa, qui m’appelait Pruno. On ne resta pas longtemps. Il déraillait complètement. Une fois rentré à la maison de Carroll Street, je rédigeai les notes que Slats allait reprendre dans le dernier rapport de Black Biscuit :
    Vers seize heures, les agents sont arrivés chez Duane « Crow » Williams, domicilié ******. Un pick-up Dodge immatriculé ***** dans l’Arizona et portant le signe distinctif des handicapés se trouvait sur les lieux.
    À l’occasion de ce contact, Williams donna aux agents, entre autres, les indications suivantes :
    Nous (les Hells Angels) ne savons pas qui a tué Hoover.
    Nous croyons savoir qui a tué Hoover.
    Nous devrions tuer les gens qui, selon nous, ont tué Hoover.
    Il faudra que quelqu’un meure pour venger le meurtre de Hoover.
    L’enquête se poursuit.
     
    Pour le 4 juillet, à Skull Valley, il y eut une fête à laquelle on n’assista pas. On ne prit pas la peine de leur dire qu’on ne viendrait pas. On disparut le 1 er  juillet. Grâce aux auditions des suspects, j’appris plus tard que notre absence avait été le principal sujet de conversation. Presque tous croyaient que nous étions allés récupérer de l’argent pour le compte de Big Lou ou que nous étions partis au Mexique pour affaires, mais ne pouvaient s’en assurer. Depuis des mois, il était très rare que nous ne restions pas en contact avec eux.
    Slats nous avait ordonné de rentrer chez nous. Il nous avait obtenu deux semaines de vacances et tenait à ce que nous les prenions.
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