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Mathieu et l'affaire Aurore

Mathieu et l'affaire Aurore

Titel: Mathieu et l'affaire Aurore
Autoren: Jean-Pierre Charland
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que cela ?
    — Entendons-nous sur le mot «ronronner». Cela fera plus romantique.
    Le nouveau marié eut envie de l’attirer vers lui, mais déjà elle enfilait sa robe. Pour se rendre au magasin PICARD, elle devait prendre deux tramways. Mieux valait ne pas la mettre en retard. Passant la porte à son tour, il s’arrêta pour dire:
    — Je dors bien mieux. Je te remercie.
    — Cela doit être l’un des avantages du mariage évoqué par le curé, rétorqua-t-elle avec un clin d’œil.
    Quelques minutes plus tard, ils prenaient place à la grande table de la salle à manger avec Elisabeth. Les touristes, pouvant se prélasser un peu dans leur lit, descendraient plus tard.
    Avec un tact irréprochable, la maîtresse des lieux entendait faire de la nouvelle venue une épouse de notable modèle. Flavie s’abandonnait avec la meilleure des grâces à cet élégant Pygmalion.

    FIN DU TOME DEUX

    Quelques mots

    Marie-Anne Houde ne fut jamais exécutée. La sentence fut commuée en prison à vie après la naissance de jumeaux pendant son incarcération à Québec. Son transfert à Kingston vint ensuite. Atteinte d’un cancer, libérée le 3 juillet de 1935, elle mourra le 12 mai 1936.
    Télesphore Gagnon connut un sort plus enviable encore.
    Condamné à la prison à vie, il fut libéré dès 1925. De retour dans son village, il se remaria en 1938. Il décéda pendant l’été de 1961.

    *****
    Pourquoi reprendre encore l’histoire d’Aurore, l’enfant martyre de Sainte-Philomène-de-Fortierville ? On s’est peu intéressé jusqu’ici aux motivations ou, si l’on préfère, aux justifications des parents. Pourtant, celles-ci étaient apparues suffisantes pour que personne dans leur localité, y compris l’abbé Ferdinand Massé, n’intervienne dans cette histoire. Adjutor Gagnon fut le premier à alerter les pouvoirs publics, en la personne du juge de paix Oréus Mailhot, deux jours avant le décès.
    Le long silence de leurs concitoyens tenait au fait que ces crimes se passaient dans le secret de la maison, mais aussi à des principes largement admis alors: 1) le caractère inviolable de la vie privée ou familiale; 2)l’usage des châtiments corporels dans l’éducation des enfants.
    Les péripéties du procès lui-même demeuraient peu connues. Dans ses directives au jury, le juge Pelletier affirmait que l’accusation
    possédait
    peu
    d’arguments
    solides

    avant le témoignage de Marie-Jeanne Gagnon, puis celui de ses frères. Littéralement, la fillette fut responsable du verdict final, puis de la sentence. Son calvaire, ou plutôt l’histoire de sa rédemption, méritait d’être racontée.
    La situation de cette enfant devint plus effroyable encore quand on pense qu’en témoignant contre sa belle-mère, elle révélait ses propres fautes. Ses demi-frères vinrent corroborer au procès les accusations de « complicité » formulées par l’avocat de la défense, Joseph-Napoléon Francœur.
    Malgré les deux mille pages de documents utilisés pour préparer le roman, la tâche fut rendue facile grâce à une source providentielle : un site Internet intitulé Les grands mystères de l'histoire canadienne (Canadian Mysteries). Vous pourrez sans mal le consulter et y trouver une grande partie des sources primaires : documents tirés des archives judiciaires et nombreux
    articles
    venus
    des
    journaux.
    Toutefois,
    tout n’y est pas, et parfois on trouve des erreurs de classement des documents.
    Cependant,
    le
    travail
    effectué
    par
    ses
    auteurs est remarquable.
    Le site Bibliothèque et archives nationales du Québec comprend lui aussi de nombreux documents utiles, dont des collections de journaux.
    J’ai essayé de rester fidèle aux témoignages rendus en cour. Je n’en ai cependant pas reproduit le texte. Un témoignage est, par sa nature même, un récit hachuré, marqué d’hésitations, extrêmement répétitif, car les avocats cherchent des contradictions, des omissions, des erreurs de faits, etc. ; ou alors ils veulent éviter toute omission ou toute erreur, justement.
    Par exemple, voici un extrait de la déposition de Marie-Jeanne, relatant les brûlures faites avec le tisonnier. Maître Arthur Fitzpatrick, substitut du procureur général, pose les questions :

    Q. Comment se prenait-elle pour la brûler ?
    R. Elle rattachait après la table, elle la brûlait avec le tisonnier; elle la brûlait partout.
    Q. Où faisait-elle chauffer le tisonnier?
    R. Dans la porte du
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