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L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie
Autoren: Rachel Lee
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constater que le loup était toujours là.
    Que se passait-il ? Rêvait-elle toujours ? S'était-elle
réveillée dans un autre monde ? Cette Ilduin disparue depuis longtemps lui
avait-elle vraiment parlé ?
    Ou était-elle simplement en train de perdre l'esprit ?
    Le loup s'approcha et fourra sa grosse tête duveteuse sous
sa main. Elle le gratta instinctivement derrière les oreilles et s'émerveilla
de la douceur soyeuse de sa fourrure.
    Elle avait dû avoir une crise de somnambulisme, se dit-elle.
Par chance, elle s'était habillée avant de sortir d'Anahar car sans cela, elle
serait morte de froid à cette heure.
    Elle était sur le point de faire demi-tour pour rejoindre la
ville lorsque le loup rejeta la tête en arrière et hurla. Ce son était magnifique,
musical même.
    L'appel reçut une réponse. Tess frémit en entendant les hurlements
d'autres loups au sein des arbres étranges et robustes du désert vert des
contrées anaris. Ils étaient les plus sinistres, les plus lugubres qu'elle avait
jamais entendus. Il devait y avoir des dizaines de loups.
    Puis ils sortirent du couvert des arbres, sans cesser de
hurler, en une harmonie qui donnait l'impression d'entendre des dizaines
d'animaux. Or ils n'étaient que sept, tous aussi blancs que celui qui se tenait
à ses côtés.
    Elle aurait dû être terrifiée. Elle aurait dû s'enfuir. Elle
aurait dû recourir à ses pouvoirs afin de se protéger. Au lieu de cela, elle ne
bougea pas d'un pouce tandis que la meute de loups se précipitait vers elle,
leurs yeux jaunes brillants, une sorte de sourire sur les babines, comme s'ils
retrouvaient leur foyer.
    Une fois près d'elle, ils cessèrent de hurler et se mirent à
gémir en tournant autour de ses jambes, la reniflant comme s'ils cherchaient à
la connaître. Puis, comme mus par un ordre silencieux, les sept loups
s'assirent et la regardèrent.
    Elle parla, ne sachant que faire d'autre.
    — Que voulez-vous ?
    La seule réponse qu'elle reçut vint du chef de la meute. Il
quitta sa place et se mit à tirer sa robe.
    Il l'entraînait doucement.
    Vers la prison.
    Les autres suivirent. Qu'est-ce que tout cela signifiait ?
     
    Ras Lutte, ancien lieutenant de l'armée bozandari, approcha
de son souverain d'un pas lent, comme s'il espérait passer inaperçu. Il avait
des nouvelles à délivrer — tel était son devoir. Il connaissait bien, trop
bien, cette expression austère sur le visage de l'homme assis sur le trône, un
visage qui paraissait marqué par les dieux eux-mêmes. Il n'en avait plus arboré
d'autre depuis des mois, semblait-il.
         Mais il demeurait étonnamment beau avec son teint
clair, ses cheveux d'or et ses yeux bleus. D'après Lutte et d'autres, il aurait
pu être l'enfant des dieux : jamais l'on n'avait vu homme si beau et si charismatique...
    Avant que cette humeur sombre ne s'empare de de lui.
    Bah ! au moins, personne n'était-il mort à cause de ces
silences lugubres.
    —   Mon seigneur, dit enfin Lutte, après avoir posé le poing
droit sur son cœur et s'être incliné. J'espère ne pas vous déranger mais la
femme a parlé.
    Le monarque leva lentement la tête, comme s'il avait besoin
de toutes ses forces afin d'en soulever le poids. Lutte n'en fut pas certain
mais crut voir des larmes dans ses yeux. Il baissa immédiatement les siens et
fixa le sol. Il n'avait pas le droit de voir un tel spectacle.
    —   Qu'y a-t-il, lieutenant ? demanda le souverain.
    Chaque mot paraissait provenir d'une grotte profonde.
    —   La Dame Filandière commande aux loups, mon seigneur. Bientôt, nous dit la femme, l'hôte de l'Ennemi se mettra en marche.
    L'homme ferma les yeux un instant puis hocha la tête.
    — Comme le prédit la prophétie.
    Lutte ne savait pas grand-chose des prophéties et y prêtait
moins de foi encore. Il hésitait même à se fier à la femme prisonnière dans sa
chambre ; elle n'était que l'ombre d'un être humain, mangeait et buvait à
peine, le corps aussi desséché que les cadavres que Lutte avait eu l'occasion
de voir.
    Il était un homme de science, expert en mathématiques — la
science et les mathématiques de la guerre. Né dans une grande famille
bozandari, formé par l'Académie Militaire, il avait fait ses preuves sur le
champ de bataille et au cours d'une demi-douzaine de campagnes. Son exil,
imposé à la suite d'une liaison avec l'épouse d'un supérieur, n'avait changé en
rien son caractère. On pouvait renvoyer un soldat de l'armée mais
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