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L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie
Autoren: Rachel Lee
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sera facile pour quiconque, même pour l'orateur le plus
habile, de convaincre ces soldats de trahir les leurs.
    Elle perçut, plus qu elle ne vit, son hochement de tête.
    —   Et pourtant, dit-il au bout d'un moment, ils ne deviendront
pas des traîtres mais des sauveurs. Ils sauveront l'ensemble de l'humanité.
    —   Alors, allez les voir et dites-leur qui vous êtes en
réalité. Cela a fonctionné avec Tuzza.
    Archer soupira.
    —   Combien croiront que j'aie pu vivre si longtemps, caché
parmi eux ?
    —   J'ai du mal à le croire moi-même. Etait-ce aussi
terrible que je l'imagine ?
    —   Une véritable malédiction. J'aurais accueilli la mort
avec gratitude à maintes reprises. Mais le châtiment est juste. Mes actes ont
conduit les Premiers Nés à leur perte. Pourquoi ne devrais-je pas errer à
travers le monde, étranger parmi les étrangers, pour le reste de l'éternité ?
    —   Vos actes n'étaient pas les seuls répréhensibles.
    Elle lui fit face dans le vent violent.
    —   Ce n'est parce que vous avez une conscience que vous
êtes le seul responsable. J'ai examiné le passé à travers mes rêves et les
légendes anciennes et ce que j'y ai vu m'indique que les responsabilités
étaient diverses. Malgré vos dires, Annuvil, vous n'êtes pas le seul coupable.
    —   Sans doute pas. Mais quelle importance ? J'ai survécu
pour vivre cette époque et ces événements. Si je m'acquitte de ma dette et fais
ce que l'on attend de moi cette fois, peut-être les dieux me libèreront-ils.
    Elle pencha la tête en arrière afin de mieux voir son
visage.
    —   Vous désirez votre propre mort ? Etes-vous sûr que ce
voeu soit approprié pour un homme qui doit prendre notre tête dans la guerre
contre Ardred ?
    A sa grande surprise, il éclata de rire.
    —   Il existe bien des façons de libérer un homme. Peut-être
serais-je enfin libre de devenir mortel. Ou autre chose. Comment le saurais-je
? Les intentions des dieux sont toujours obscures.
    —   Je commence à le comprendre également.
    Elle avait été heureuse de l'entendre rire, bien qu'elle ne
puisse lui reprocher son amertume face à son sort. Elle ne pouvait imaginer à
quel point ces siècles de solitude avaient été horribles pour lui.
    —   Il est étonnant..., hasarda-t-elle, que ces années ne
vous aient pas rendu fou.
    —   Cela fut parfois le cas. Par chance, je me souviens à
peine de ces épisodes. Ils sont flous dans mon esprit et j'ai perdu toute
notion du temps. J'ai parfois vécu telle une bête dans les bois, je crois.
    —   Je suis désolée. Désolée et admirative car je n'aurais
jamais pu survivre à pareilles épreuves. Comment avez-vous pu continuer ?
    —   On m'avait promis, dit-il avec lenteur, qu'un jour, ma
Thériel me serait rendue.
    Elle recula légèrement. Pour une raison qu'elle refusait
d'énoncer, elle se sentait... blessée.
    —   Qui vous a fait cette promesse ?
    —   Elanor. Elle m'est apparue après... après la destruction
de Dederand. Elle m'a promis que si je la servais bien, je reverrais ma femme.
Je me suis accroché à cette promesse.
    —   Etes-vous certain de pouvoir faire confiance à Elanor ?
Ou à n'importe quel dieu ?
    Il secoua la tête.
    —   Non. Je reconnais volontiers que non. Leurs desseins ne
sont pas les nôtres. Mais... c'est tout ce que j'ai. Mon cœur est mort avec
Thériel et il ne me reste que cet espoir. Je dois y croire.
    —   Je vois.
    Elle lui tourna le dos et le manteau noir retomba, laissant
le vent la glacer jusqu'aux os. Elle tendit les bras comme pour embrasser la
nuit hivernale. Un flocon de neige, le premier qui fût jamais tombé dans cette
vallée de mémoire d'homme, voleta et atterrit sur l'un de ses doigts.
    —   J'ignore qui je suis, dit-elle en regardant le flocon
fondre sur sa peau. Je ne sais pas d'où je viens. Je n'ai pas de promesses pour
me soutenir. Mais je suis pourtant ici et je fais mon devoir.
    —   Alors, peut-être votre fardeau est-il de loin le plus
lourd.
    Elle se retourna brusquement.
    —   Que veulent-ils dire lorsqu'ils m'appellent la Dame Filandière ?
    —   Il est dit qu'un jour, une Ilduin viendra et sera
capable de plier la réalité selon sa volonté.
    —   Et ils croient que je suis celle-là ?
    —   Vous avez brandi l'épée de la Filandière sur le champ de bataille.
    —   N'importe qui aurait pu le faire.
    —   Jamais comme vous l'avez fait.
    Elle ferma les yeux, se
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