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Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil

Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil

Titel: Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil
Autoren: Max Gallo
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parfois sacrilèges, d’Athénaïs de Montespan, qui a osé dire du confesseur du roi : « Ce père de La Chaise est une chaise de commodité. »
    Comment Athénaïs ne comprend-elle pas que, quand la souffrance commence à mordiller le corps et parfois à le lacérer, on désire se rapprocher de la religion ? Et Mme de Maintenon parle des devoirs que l’on doit à Dieu, du respect que l’on doit à ses prêtres.
    Elle invite à la prière et à la confession.
    Même le roi, quand il a franchi le mitan de sa vie, a besoin d’entendre cela.

60.
     
    Il pense que le temps est venu de se confesser, de communier.
    Il ne veut plus se contenter de faire ses pâques, en négligeant, tout au long de l’année, de respecter les règles de l’Église de Dieu.
    Il admire la piété, la soumission à Dieu de Mme de Maintenon. Et avec elle, il lui arrive de dire des chapelets ou même de se mêler aux croyants qui adorent le saint sacrement.
    Il perçoit l’étonnement de son entourage quand il dit qu’il veut montrer au pape, Innocent XI, qu’il est le Roi Très Chrétien, le souverain de la fille aînée de l’Église, le royaume de saint Martin, de Clovis et de Saint Louis.
    Il souffre de ne pas être parvenu à extirper du royaume les hérétiques de la religion prétendument réformée. Et ces protestants continuent de se rassembler autour de leurs pasteurs !
    Il écoute Le Tellier et Louvois qui affirment que les conversions sont nombreuses, que ces huguenots, lorsqu’ils sont contraints d’héberger des dragons, préfèrent abandonner leur fausse religion, attirés aussi par l’exonération des impôts accordée aux convertis.
    Louis veut aller plus loin.
    Il faut, dit-il, interdire les mariages entre catholiques et protestants. Et il s’étonne des silences du pape. Comme si Innocent XI ne mesurait pas l’esprit de croisade qui anime le roi de France, et continuait de lui reprocher d’appliquer la « régale », qui permet au souverain d’encaisser les bénéfices des évêchés vacants, de désigner les évêques ou les abbesses, de défendre ces pouvoirs temporels du roi.
    Il ne cédera pas sur ce point.
    Il a posé sur sa table de marbre une nouvelle lettre de Colbert, respectueuse mais irritante, revenant sur les dépenses, la difficulté de faire naître des recettes par des « affaires extraordinaires ». Et après tout la régale en est une, et Innocent XI devrait comprendre qu’un Roi Très Chrétien, s’il veut conduire son royaume sur la juste voie, a besoin d’argent et qu’il est autorisé à le prendre là où il se trouve, et même dans les évêchés vacants !
    Il poursuit la lecture de la lettre du contrôleur général des Finances.
    « À l’égard de la finance, quoique cela ne me regarde en rien, écrit Colbert, je supplie seulement Votre Majesté de me permettre de lui dire qu’en guerre et en paix, elle n’a jamais consulté ses finances pour résoudre ses dépenses, ce qui est si extraordinaire qu’assurément il n’y a point d’exemple. »
    Louis pose la lettre.
    Comment Colbert ose-t-il le comparer à d’autres souverains ?
    Il est Louis le Grand, l’extraordinaire, et sa manière de gouverner est donc extraordinaire !
    « Les dépenses ont excédé de beaucoup les recettes, continue Colbert, et peut-être que cela convierait Votre Majesté à modérer et retrancher les dépenses excessives et mettre un peu de proportion entre les recettes et les dépenses. »
    Colbert imagine-t-il seulement ce que sont les besoins, les obligations et les devoirs d’un roi de France, du Roi-Soleil ?
    « Je sais bien, Sire, que le personnage que je fais en cela n’est pas agréable, conclut Colbert, mais dans le service de Votre Majesté les fonctions sont différentes ; les unes n’ont jamais que des agréments dont les dépenses sont les fondements ; celle dont Votre Majesté m’honore a ce malheur qu’elle puisse produire rien d’agréable…»
    Colbert vise Louvois, à n’en pas douter.
    Il faut lui répondre.
    « Vous faites très bien de travailler à établir le crédit, j’espère que vous en viendrez à bout en peu de temps…»
    C’est le rôle du contrôleur des Finances ! Et que Colbert n’oublie pas quel a été le sort de Fouquet qui vient de mourir dans la forteresse de Pignerol. Que Colbert établisse un règlement général sur les gabelles, mais qu’il ne sorte pas de ce dont il est chargé.
    Or Louis a le sentiment que Colbert ne
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