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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon
Autoren: Lindsey Davis
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Elle zyeutait les garçons sans vergogne, et les côtés de sa tunique étaient toujours décousus à dessein. En outre, quand elle se rendait au cirque, les hommes qui tenaient son ombrelle étaient tous de répugnants personnages. Finalement, elle jeta son dévolu sur un plâtrier du nom de Mico et l’épousa. C’est à ce moment-là que je cessai pratiquement de lui adresser la parole.
    Cinq de leurs enfants avaient survécu. Le dernier ne devait même pas avoir 2 ans. Mais la petite enfance étant ce qu’elle était, il pouvait fort bien rejoindre sa mère avant d’avoir fêté ses 3 ans.
    Helena ne participait pas à notre conversation. Elle s’était endormie appuyée contre mon épaule. Je me tournai un peu vers elle pour rendre sa position plus confortable – une position qui me permettait aussi de la regarder et de me dire que la Parque Clotho pouvait tisser quelque chose de joli quand l’envie lui en prenait. Personne ne dormait aussi profondément qu’Helena quand je l’entourais de mon bras. Elle était tout à fait détendue. Et je trouvais vraiment agréable d’être utile à quelqu’un.
    Ma mère nous enveloppa tous deux d’une couverture.
    — Alors, elle est encore avec toi ?
    Si elle n’avait manifesté que du mépris pour mes compagnes précédentes, en revanche elle reconnaissait qu’Helena Justina était beaucoup trop bien pour moi. C’est d’ailleurs ce que pensaient nombre de gens. À commencer par les parents de la dame. Et peut-être avaient-ils raison. Même à Rome, où régnaient une grande affectation et des principes frelatés, elle aurait facilement pu trouver mieux.
    — J’en ai l’impression, oui, répondis-je en caressant le doux creux de sa tempe droite avec mon pouce.
    Le sommeil la faisait paraître douce et gentille, mais je savais que ce n’était pas là sa vraie nature.
    — J’avais entendu dire qu’elle était partie.
    — Eh bien, tu vois. Elle est ici. Ça ne devait donc pas être vrai.
    Ce n’était pas une réponse susceptible de contenter ma mère.
    — Est-ce qu’elle essayait de s’éloigner de toi, ou est-ce qu’elle courait après toi ?
    Elle paraissait avoir un bon aperçu de la façon dont nous conduisions nos vies. Quand elle comprit que je ne répondrais pas à sa question, elle poursuivit :
    — Est-ce que vous avez fini par vous mettre d’accord ?
    Je pense que ni Helena ni moi n’étions capables de donner une réponse précise. Notre liaison connaissait des moments explosifs. Le fait qu’Helena Justina soit la fille d’un sénateur millionnaire et moi un détective privé sans le sou, n’augmentait pas nos chances. J’étais incapable de dire si chaque jour nous rapprochait d’une séparation inévitable, ou si, au contraire, le temps passé ensemble allait finir par rendre cette séparation impossible. Mon mutisme ne désarma pas ma mère qui continua inexorablement :
    — J’ai aussi entendu dire que Titus César lui faisait de l’œil.
    Ce n’était pas non plus une déclaration qui appelait un commentaire. Mais il est exact que Titus pouvait constituer une menace sérieuse. Helena assurait qu’elle avait repoussé ses avances, mais qui pouvait augurer de la suite des événements ? Peut-être qu’au fond d’elle-même, elle était heureuse d’être revenue à Rome où elle aurait d’autres occasions de continuer à impressionner le fils de l’empereur ? Il faut avouer qu’elle aurait été idiote de ne pas le faire. J’aurais dû la garder dans une province…
    Le problème, c’est que pour réclamer l’argent qu’on me devait pour le travail accompli en Germanie, je n’avais d’autre solution que de regagner Rome afin de faire mon rapport à l’empereur Vespasien. Et Helena était tout naturellement rentrée avec moi. La vie devait continuer. Si Titus me cherchait des ennuis, j’étais décidé à me défendre.
    — Tout le monde dit que tu finiras par la laisser tomber, déclara ma mère d’un ton joyeux.
    — Ce n’est pourtant pas ce que j’ai fait jusqu’à présent, rétorquai-je sèchement.
    — Inutile de prendre ce ton avec moi, commenta M’an.
     
    Il était tard. Exceptionnellement, on n’entendait pas le moindre bruit chez les autres locataires de l’immeuble. Pour meubler le silence qui s’était installé entre nous, ma mère jouait machinalement avec la mèche de la lampe à huile en poterie et fronçait les sourcils d’un air mécontent en regardant la scène
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