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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon
Autoren: Lindsey Davis
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sévi pendant plusieurs années – avant de devenir célèbre en balançant sa carcasse par-dessus un rempart de Judée pour retomber sur un faisceau de lances rebelles.
    — Alors c’est là que tu as connu Festus ?
    — Exact, laissa-t-il tomber d’un air condescendant.
    Pendant que nous parlions, j’étais conscient de mouvements divers dans mon dos. Helena et les autres avaient envie d’aller se coucher. Et moi aussi.
    — Eh bien, tu ne trouveras pas Festus ici et tu sais pourquoi !
    — Festus et moi, on était des copains.
    — Festus a toujours eu des tas de copains.
    Je m’efforçais de ne pas céder au bouillonnement intérieur qui m’agitait pour m’exprimer d’un ton calme. Festus – que les vers lui bouffent les yeux ! – devenait l’ami de n’importe quel macaque capable de lui payer à boire. Puis, débordant de générosité, mon frère nous ramenait sa nouvelle connaissance à la maison.
    — Il y a un problème ? s’enquit le légionnaire. (L’air plein d’innocence qu’il arborait ne pouvait qu’éveiller les soupçons.) Festus m’a souvent répété que si jamais je me trouvais à Rome…
    — Tu pourrais t’installer chez sa mère ?
    — C’est ce qu’il a toujours dit !
    Rien de bien nouveau là-dedans. Et je savais que la Quinzième légion avait été récemment retirée de la zone de guerre en Judée pour être redéployée en Pannonie. Nombre de légionnaires de cette unité devaient avoir droit à une période de permission à Rome.
    — Je n’en doute pas. Depuis quand es-tu installé ici ?
    — Quelques semaines.
    Je traduisis « plusieurs mois ».
    — Bon, je suis heureux que la Quinzième Apollinaris ait contribué à augmenter le budget de Junilla Tacita !
    Je le fixai droit dans les yeux. Nous savions tous les deux qu’il n’avait aidé ma mère en rien. Quel foutu retour à la maison ! D’abord mon appartement dévasté, puis un occupant ici. Depuis mon départ, Rome paraissait s’être peuplée de minables à la recherche de lits gratuits.
    Je commençais à me demander où ma mère se cachait. Penser à elle éveilla en moi une étrange nostalgie. J’avais soudain envie qu’elle me verse du bouillon chaud dans mon bol préféré et qu’elle me débarrasse de mes vêtements humides, comme lorsque j’étais enfant.
    Comme le soldat jugea bon de ne faire aucun commentaire, j’ajoutai d’un ton sec :
    — Malheureusement ton billet de logement n’est plus valable, Censorinus. La famille est de retour.
    — Bien sûr. Je vais déménager dès que possible…
    Je n’avais plus du tout envie de rire. Même mes dents étaient fatiguées. Je montrai de la main le groupe pathétique que j’avais amené avec moi. Restés debout, ils étaient trop épuisés pour avoir envie de se joindre à la conversation.
    — Je serais heureux que tu prennes tes dispositions très rapidement.
    Son regard se dirigea vers les volets fermés contre lesquels la pluie tambourinait de plus belle.
    — Tu ne vas tout de même pas me mettre dehors par une nuit pareille, Falco !
    Ce n’était évidemment pas charitable, mais il ne me déplaisait pas de rendre quelques-uns des coups du sort que je venais de recevoir.
    — Un peu d’humidité ne va pas faire reculer un soldat, si ?
    J’aurais pu continuer à ironiser de la sorte, mais ma mère fit son entrée dans la cuisine. Ses yeux noirs perçants balayèrent la pièce.
    — Ah, tu es de retour ? constata-t-elle, comme si je revenais d’arracher les mauvaises herbes dans un carré de carottes.
    C’était une petite femme soignée qui paraissait insensible à la fatigue. Elle me frôla pour aller embrasser Helena, puis s’occupa de ma nièce qui dormait à moitié.
    — Ça fait plaisir de voir que je t’ai manqué, murmurai-je…
    M’an préféra ignorer le pathos.
    — Tu aurais pu t’activer un peu plus, dit-elle en regardant Helena.
    Son attitude me faisait clairement comprendre que je devais m’attendre à de mauvaises nouvelles. Incapable d’affronter la crise qui secouait le clan Didius, je me contentai de chercher une solution au problème le plus pressant.
    — On est venus chercher refuge ici. Je suppose que le lit du grand frère est déjà retenu ?
    — Oui. Je me disais bien que tu aurais ton mot à dire là-dessus !
    Je pouvais constater que Censorinus commençait à devenir nerveux. Ma mère me regardait pleine d’espoir, tandis que j’essayais de deviner ce
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