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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon
Autoren: Lindsey Davis
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n’avais rien pu trouver à Rome non plus. Mon frère était l’empereur du bluff. Je croyais le connaître mieux que personne, mais il arrivait à me faire marcher moi aussi si l’envie lui en prenait.
    Il fallait tout de même tirer cette sombre histoire au clair.
    — Raconte-moi tout depuis le début. C’était quoi, cette entreprise ?
    — Quelque chose qui devait soi-disant rapporter beaucoup d’argent.
    Difficile de se montrer surpris. Festus avait toujours une nouvelle idée en tête qui allait enfin assurer sa fortune. Et il était tout à fait dans son caractère d’impliquer tous ceux qui partageaient sa tente dans son projet. Il était capable de soutirer de l’argent au pire des avares rencontré le matin même. Ses amis n’avaient donc aucune chance de lui résister.
    — Quoi, exactement ?
    — Je n’en suis pas très sûre.
    Ma mère avait pris un air confus qui ne m’impressionnait pas. Elle était capable d’analyser les faits et de les retenir avec la ténacité d’une pieuvre qui enserre son dîner dans ses tentacules. Elle savait très exactement de quoi Festus était accusé mais préférait que j’en découvre seul les détails. Ce qui signifiait que j’allais me mettre dans une méchante colère en apprenant la vérité et qu’elle préférait se trouver ailleurs à ce moment-là.
    Nous avions eu beau mener cette discussion à voix basse, mon agitation avait dû se communiquer à Helena. Elle se réveilla et demanda soudain très alerte :
    — Marcus, quel est le problème ?
    — Oh ! des histoires de famille, expliquai-je mal à l’aise. Tu n’as pas à t’inquiéter de ça. Dors.
    Mais pour elle, il n’était plus question de dormir.
    — Le soldat ? déduisit-elle correctement. J’ai été surprise que tu te débarrasses de lui aussi cavalièrement. Il essayait de vous escroquer ?
    Je ne répondis rien. Je m’étais toujours montré discret sur les combines de mon frère. Mais ma mère, qui venait de se montrer si réticente envers moi, était prête à tout déballer à Helena.
    — Le soldat paraît sincère. Des ennuis s’annoncent avec l’armée. Au début, je l’ai laissé loger ici parce qu’il avait connu mon fils aîné en Syrie. Mais après avoir casé ses bottes sous ma table, il a commencé à me harceler.
    — À propos de quoi, Junilla Tacita ? demanda Helena indignée.
    Elle utilisait souvent cette expression si formelle. Et, bizarrement, cela paraissait créer une plus grande intimité entre ma mère et elle qu’il n’en avait jamais existé avec mes compagnes précédentes. Il faut dire qu’aucune d’elles n’était familière avec ces tournures de phrases.
    — Il semble y avoir un problème d’argent à cause d’un projet dans lequel ce pauvre Festus se trouvait impliqué, expliqua-t-elle à Helena. Marcus va régler cette difficulté pour nous.
    Je faillis m’étrangler.
    — Je ne me souviens pas avoir rien dit de pareil.
    — C’est vrai que tu vas sûrement être très occupé, déclara ma mère, changeant adroitement de tactique. Tu as beaucoup de travail qui t’attend ?
    Je savais que les clients n’allaient pas se bousculer à ma porte après une absence de six mois. Les gens étant toujours pressés d’accomplir leurs folles manœuvres, mes concurrents n’avaient pas dû se priver de les attirer chez eux pour s’occuper de leur espionnage commercial ou leur trouver des motifs de divorcer. Les clients n’ont pas la patience d’attendre le meilleur détective privé, s’il est occupé en Germanie pour une période indéterminée. Qu’y pouvais-je si l’empereur Vespasien, là-haut sur le Palatin, exigeait que ses affaires soient traitées en priorité ?
    — Je ne pense pas que je vais être débordé dans les jours qui viennent, admis-je à contrecœur.
    De toute façon, ces deux femmes ne me laisseraient pas en paix tant que je n’aurais pas fourré mon nez dans cette sale histoire.
    — Non, je ne crois pas ! s’exclama Helena Justina.
    Mon moral s’assombrit encore davantage. Elle n’avait aucune idée qu’elle conduisait notre attelage dans un cul-de-sac. Elle n’avait jamais connu Festus et ignorait donc dans quelles galères il avait été capable de s’embarquer. Ainsi que la façon dont ses aventures s’étaient généralement terminées.
    — Veux-tu me dire qui d’autre pourrait nous aider ? insista ma mère. Oh ! Marcus, ne me dis pas que tu n’as pas envie de laver le nom
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