Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'inconnu de l'Élysée

L'inconnu de l'Élysée

Titel: L'inconnu de l'Élysée
Autoren: Pierre Péan
Vom Netzwerk:
l'Irak recouvre sa souveraineté et que son unité soit préservée.
    Agir pour que l'Iran accepte de respecter ses obligations internationales et d'assumer le rôle, qui lui revient, de grande puissance régionale stabilisatrice.
    C'est ainsi, en lançant une dynamique de paix, que nous pourrons le mieux appuyer les indispensables efforts de réforme politique, économique et sociale.
    – Quand vous dites que vous voulez expliquer le monde aux Français, comment faut-il l'interpréter ? Est-ce qu'en disant cela vous ne voulez pas signifier qu'un bon président est celui qui comprend les enjeux actuels ?
    – C'est évidemment le cas ! Je constate que la mondialisation change la donne et nous oblige à évoluer radicalement si nous voulons vivre dans un monde pacifique, prospère et respectueux de valeurs universelles. Prenez trois problèmes sur lesquels les esprits commencent d'ailleurs à évoluer. Des problèmes qui doivent être constamment expliqués aux Français, parce qu'ils conditionnent leur avenir.
    Celui de l'aide au développement : avec la croissance démographique, avec le fossé qui se creuse entre nations riches et nations pauvres, il est urgent de décupler les sommes consacrées à la solidarité internationale, que ce soit pour des raisons morales, politiques et économiques. C'est pourquoi je plaide inlassablement pour que les choses bougent, et je constate tout de même une certaine évolution. Je prends un exemple : l'idée que les budgets des États ne suffiront jamais pour mobiliser les ressources nécessaires à l'aide au développement, qu'il faut des financements innovants, et donc, d'une façon ou d'une autre, une taxation sur les immenses richesses supplémentaires qu'engendre la mondialisation. Au début, cette idée n'était partagée que par M. Lula et par moi, on se voyait en catimini à Genève avec M. Lagos, l'ancien président chilien, et M. Kofi Annan. Aujourd'hui, les financements innovants sont approuvés par une cinquantaine de pays. C'est sans doute la plus importante évolution à laquelle j'aie contribué. Il faut que les Français poursuivent cet effort.
    Celui de l'environnement : nous vivons une crise écologique gravissime. C'est pourquoi, en 2002, à Johannesburg, j'ai dit : « Attention, notre maison brûle ! Il faut agir ensemble », et j'ai proposé, quasiment seul, la création d'une Organisation des Nations unies pour l'environnement. Cette idée a sensiblement progressé. Je vais accueillir une conférence internationale, les 2 et 3 février, au cours de laquelle une soixantaine de pays et des personnalités du monde entier vont marquer leur soutien. C'est un progrès. Les Français doivent en être les pionniers.
    Celui du dialogue des cultures, enfin, sur lequel, hélas, on ne progresse pas suffisamment. Les peuples n'ont pas encore assez compris qu'à l'heure de la mondialisation l'exigence de respect de l'autre, de sa culture, de son histoire, de son identité, s'impose plus que jamais si l'on veut la paix. On voit beaucoup d'initiatives, de bonnes volontés, mais le monde n'a pas pris la mesure de l'enjeu. La France, pays de tolérance, pays de la laïcité, vieille terre d'immigration, doit porter ce message.
    J'essaie de faire partager aux Français ces convictions nourries par une certaine expérience du monde. Et il est vrai que sur ces thèmes, je ne suis pas de l'école libérale. Parce que je crois que le libéralisme porté aux extrêmes, tel qu'on prétend le pratiquer aujourd'hui, est un système idéologique, et que, comme tout système idéologique, il est étranger à la réalité et aux aspirations des hommes.
    – Depuis 1994, celui qu'on présente comme votre « fils spirituel » n'a cessé de monter des coups contre vous, de vous lancer des petites phrases assassines, et a participé ainsi à la dégradation de votre image. Je pense par exemple à cette fois où il s'est demandé comment on pouvait être fasciné par le sumo, « ces combats de types obèses aux chignons gominés ». En vous rencontrant, j'ai eu pour objectif d'essayer de vous comprendre. Je dois reconnaître que votre relation avec lui m'échappe complètement. Pourquoi l'avoir réintroduit en 2002 en lui confiant un poste important ? Pourquoi ne pas l'avoir nommé à Matignon, où il aurait été confronté aux vrais problèmes, alors qu'à l'Intérieur il pouvait prôner la « rupture » tout en restant au gouvernement ?
    – S'agissant du sumo, et
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher