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L'Iliade et l'Odyssée

L'Iliade et l'Odyssée

Titel: L'Iliade et l'Odyssée
Autoren: Homère
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inutile, et vaine ma sueur
et la fatigue de mes chevaux lorsque je rassemblais les armées par
toute la Grèce. Tu dis que Troie va être épargnée. À ta guise, mais
n’attends pas que je t’approuve. »
    Zeus s’irrita à son tour : « Quel
mal Priam et ses enfants t’ont-ils fait pour que tu soies si
résolue à détruire leur belle ville ? De toutes les cités du
monde, Troie est la plus chère à mon coeur. »
    « Tout ce que je te demande, répondit
Héra, est de permettre à Athéna de descendre sur le champ de
bataille et de pousser les Troyens à rompre la trêve. À coup sûr,
je mérite ces égards comme déesse et comme épouse. »
    Zeus acquiesça. Athéna descendit d’un bond sur
la terre, pareille à un météore. Les guetteurs dans la plaine
comprirent qu’elle apportait un message des dieux. Mais quel
était-il : la paix ou la guerre ?
    Athéna connaissait la réponse. Elle prit la
forme d’un guerrier troyen et se mit à chercher l’habile archer
Pandaros.
    « Pandaros, lui dit-elle, ne voudrais-tu
pas gagner la faveur des Troyens en faisant périr Ménélas d’une
seule flèche de ton arc ? Pâris te donnerait à coup sûr un
très beau présent. Allons ! Tire donc sur l’illustre Ménélas,
tout en priant Apollon à l’arc renommé et en lui promettant un
sacrifice. »
    Ainsi dit Athéna ; le pauvre sot l’en
crut. Il saisit son grand arc fait des cornes d’un bouquetin et
long de seize palmes. Il banda l’arc, puis le posa à terre.
S’abritant derrière les boucliers de ses compagnons, il prit dans
son carquois une flèche neuve empennée et l’ajusta sur la
corde.
    Tout en priant Apollon, il tira en arrière la
flèche et la corde, jusqu’à ce que la corde fût près de sa
poitrine. Quand il eut tendu en cercle le grand arc, il lâcha la
flèche : la corne crissa et la corde retentit bruyamment.
    À travers la foule, la flèche vola droit vers
Ménélas. Elle traversa le ceinturon, enfonça la cuirasse et déchira
la tunique. Mais Athéna n’avait pas oublié Ménélas : elle
dévia la pointe de la flèche. Le sang pourpre jaillit, mais aucun
endroit vital ne fut atteint.
    Un frisson saisit Agamemnon quand il vit le
sang noir couler de la blessure. Car comment pourrait-il rentrer à
Argos sans son frère à ses côtés ?
    Cependant Ménélas lui dit pour le
réconforter : « La blessure n’est rien et sera vite
guérie. »
    Alors Agamemnon fit venir le médecin Machaon,
qui arracha la flèche, défit le ceinturon et la cuirasse, et suça
le sang de la blessure. Puis il y appliqua quelques baumes
adoucissants.
    Tandis que Machaon soignait Ménélas, les
Troyens commençaient à avancer en armes. Les Grecs reprirent donc
leurs armes, et, poussés par Athéna aux yeux pers, ils tournèrent
leurs pensées vers le combat.
    Nul ne pouvait voir clair dans la mêlée. Comme
des loups, Grecs et Troyens se jetaient les uns sur les autres, et
chaque homme abattait son homme. Nombreux furent les guerriers des
deux armées qui, ce jour-là, tombèrent côte à côte dans la
poussière, payant de leur vie la rupture de la trêve.

L’Iliade – Scène 5 : Le vaillant
Hector
     
    La traîtrise de Pandaros redonna aux Grecs
leur ardeur offensive. Les Troyens étaient sur le point d’être
refoulés dans leur ville, défaits et déshonorés. Mais Hélénos, fils
de Priam et le meilleur devin de Troie, alla trouver Hector.
    « C’est à toi d’organiser la résistance,
dit-il. Tu es le meilleur de tous nos chefs. Retiens les hommes en
avant des portes, ou ils iront se jeter vers les femmes en donnant
la victoire à nos ennemis. Quand tu les auras encouragés, ils
tiendront leurs positions, si épuisés qu’ils soient, car la
nécessité les presse.
    « Puis va vers notre mère, la reine
Hécube, et demande-lui d’offrir à Athéna le plus grand et le plus
beau voile qu’elle possède. Qu’elle promette aussi à la déesse
douze jeunes génisses, si elle prend en pitié notre ville, nos
femmes et nos enfants. »
    Aussitôt Hector sauta de son char à terre.
Brandissant ses piques, il parcourut en tous sens l’armée. Il
redonna tant d’ardeur aux combattants que les Grecs se disaient
qu’un dieu devait secourir les Troyens, à les voir ainsi se
retourner contre eux.
    Puis Hector reprit le chemin de la ville, et
le cuir noir qui courait en bordure de son bouclier battait à la
fois sur sa nuque et sur ses talons. Quand il arriva aux portes
Scées, les
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