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L'Iliade et l'Odyssée

L'Iliade et l'Odyssée

Titel: L'Iliade et l'Odyssée
Autoren: Homère
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« D’où vient ton hôte ? Quel navire l’a
amené ? Sûrement il n’est pas venu à pied à
Ithaque. »
    « Mon enfant, dit Eumée, il dit qu’il est
exilé de Crète. Je le remets entre tes mains. »
    « Eumée, ceci me gêne, dit le jeune
Télémaque. Comment puis-je emmener cet étranger au palais, pour le
faire insulter par ces grossiers prétendants ? Il est
difficile à un seul homme de résister à une foule. »
    « Tu me permettras de dire un mot,
répondit Ulysse. Sûrement tu n’as pas l’intention de laisser
continuer ce scandale dans ta propre maison, toi qui es de noble
naissance. Ah ! si je pouvais retrouver ma jeunesse ! Si
j’étais le fils d’Ulysse, ou Ulysse lui-même revenu de ses voyages
(car tout espoir n’est pas perdu), je ferais regretter amèrement à
ces prétendants toutes les actions qu’ils commettent. »
    « Eh bien ! dit Télémaque, l’issue
est entre les mains des dieux. »
    Eumée mit bientôt ses sandales et les attacha.
Il partit faire quelques commissions en ville.
    Athéna regarda Eumée quitter la ferme. Elle
pensa alors qu’il était temps qu’Ulysse se fasse reconnaître de
Télémaque. Aussi elle parla silencieusement à Ulysse, lui
disant : « Confie ton secret à Télémaque. Vous serez deux
alors à tramer la perte des prétendants. »
    Athéna le toucha de sa baguette d’or, et son
manteau et sa tunique resplendirent comme neufs ; il reprit sa
haute taille et sa stature musclée ; ses joues se remplirent,
sa barbe et ses cheveux reprirent leur lustre. Télémaque vit cette
transformation et détourna les yeux rapidement, craignant que ce ne
fût un dieu.
    Mais Ulysse le rassura : « Je ne
suis pas un dieu, mais ton propre père, pour qui tu as tant
souffert. Athéna nous a réunis pour que nous réfléchissions à la
meilleure manière de régler leur compte à nos ennemis. »
    « Tout seuls ! s’écria Télémaque.
J’ai souvent entendu parler, père, de ton habilité de guerrier.
Mais c’est trop. Ils ne sont pas seulement dix ou vingts, ces
prétendants, mais plus de cent, et des jeunes gens robustes. Il
vaudrait mieux trouver quelqu’un d’autre pour nous aider si
possible. »
    « Nous avons Athéna et le puissant Zeus,
dit le vaillant Ulysse. Ils seront à nos côtés dans la bataille, et
je crois que cela suffira. »
    « Mais pour le moment il te faut rentrer
à la maison et te mêler aux prétendants comme de coutume. Je m’y
ferai conduire plus tard par Eumée, sous mon costume de mendiant.
Mais que personne, même Pénélope ou Laerte, ne sache qui je
suis ! »
    Télémaque acquiesça, et comme Eumée revenait
de la ville, Athéna transforma à nouveau Ulysse en vieux mendiant.
Télémaque fit comme si rien ne s’était passé et tous trois
s’assirent devant leur souper. Et bientôt après, ils dormaient tous
profondément.

L’Odyssée – Scène 16 : Préparatifs
de bataille
     
    L’Aurore vit Télémaque liant ses sandales pour
partir en ville. Sa lance à la main, il marchait rapidement,
pensant à la bataille prochaine. En arrivant au palais, il posa sa
lance contre une colonne et franchit le seuil de pierre.
    Les prétendants s’amusaient à des jeux et des
concours d’adresse dans la cour ; mais quand on appela pour le
dîner, ils se précipitèrent dans la maison en foule, jetant leurs
manteaux sur des chaises, prêts à festoyer de nouveau.
    Cependant Ulysse, vêtu de haillons, sa besace
trouée pendue à son épaule par une courroie, arrivait à la porte du
palais avec le fidèle Eumée.
    Eumée entra dans la maison et prit un
tabouret. Il s’installa à côté de Télémaque et se mit à manger.
    Ulysse entra enfin, comme un mendiant, dans sa
propre maison. Il fit le tour de la compagnie, tendant la main
comme s’il avait été mendiant toute sa vie. De nombreux prétendants
eurent pitié de ses haillons et lui donnèrent du pain et de la
viande jusqu’à ce que sa besace fut bourrée. Mais Antinoos, le chef
des prétendants, qui était allé jusqu’à tramer la perte de
Télémaque, ne voulut rien entendre. Il saisit un tabouret, le lança
avec force, et atteignit Ulysse en dessous de l’épaule droite.
    Ulysse ne chancela pas sous le coup. Il ne fit
que secouer la tête en silence, mais il roulait en son coeur de
funestes projets. Puis il retourna s’asseoir vers la porte. Là, sa
besace à côté de lui, il lança sur Antinoos une terrible
malédiction.
    Ces paroles remplirent
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