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L'Iliade et l'Odyssée

L'Iliade et l'Odyssée

Titel: L'Iliade et l'Odyssée
Autoren: Homère
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maniaient si vigoureusement leurs rames qu’ils échouèrent plus
de la moitié de la longueur du navire sur la plage. Les hommes
emportèrent Ulysse, toujours profondément endormi, et le déposèrent
sur le sable, dans sa couverture. Ils entassèrent soigneusement ses
riches présents, loin du sentier, sous un olivier, de peur que
quelqu’un ne passât avant qu’Ulysse ne fût éveillé. Puis ils
repartirent.
    Quand Ulysse s’éveilla, Athéna répandit une
brume sur la terre, si bien qu’il ne reconnut rien.
    « Hélas, où suis-je ? s’écria-t-il.
Pourquoi les Phéaciens ne m’ont-ils pas emmené à Ithaque, comme ils
me l’avaient promis, au lieu de me déposer dans cet endroit
inconnu ? Que vais-je faire maintenant ? Où aller ?
Et où déposer mes trésors ? »
    Ce fut alors qu’Athéna entra en scène,
déguisée en jeune berger. Ulysse fut heureux de la voir, et lui
demanda dans quelle partie du monde il se trouvait.
    Les yeux d’Athéna brillaient de malice en lui
répondant :
    « Il faut que tu sois fou, étranger, ou
bien loin de chez toi pour ne pas reconnaître cet endroit. Il n’est
pas très grand, il est vrai, et son sol est trop inégal pour les
chevaux et les voitures. Mais on y cultive le blé, et des raisins
qui font du bon vin, et il y a de bonnes pluies et des pâturages.
La réputation de cette île d’Ithaque s’est répandue, dit-on,
jusqu’à Troie. »
    Le coeur d’Ulysse, qui avait tant souffert,
bondit en apprenant qu’il était enfin dans son pays. Mais il n’osa
pas encore dire qui il était, et raconta une longue histoire
prétendant qu’il était un meurtrier de l’île de Crète, qui avait
fait naufrage sur cette côte.
    Athéna sourit de cette histoire fantastique et
l’appela par son nom. Prenant Ulysse par la main, elle ôta son
déguisement et fit disparaître la brume. Ulysse reconnut alors le
pays et aussi la déesse.
    Ils cachèrent d’abord dans une caverne tous
les présents des Phéaciens : l’or, le cuivre massif et les
étoffes finement tissées. Athéna ferma l’ouverture de la caverne
avec une pierre. S’asseyant sous un olivier, elle fit signe à
Ulysse de s’asseoir auprès d’elle, et le mit au courant de la
situation.
    « Il te faudra, ô royal fils de Laerte,
réfléchir au moyen de régler leur compte à ces audacieux qui
règnent en maîtres dans ton palais et dévorent tes richesses, tout
en essayant de persuader ta femme d’épouser l’un d’entre eux. Elle
attend ton retour, les tenant à distance avec de fausses promesses,
mais elle te désire ardemment dans son coeur. »
    « Hélas, s’écria Ulysse, sans tes
conseils je serais mort pendant mon retour. Reste à mes côtés
maintenant, et dis-moi ce qu’il faut faire, car sans ton aide je ne
puis les vaincre tous. »
    « Bien sûr que je t’aiderai, dit Athéna.
Je pense que ces prétendants inonderont bientôt de leur sang le sol
de ton palais. Mais je vais d’abord te transformer pour que
personne ne te reconnaisse. »
    « Puis tu iras tout droit vers le loyal
vieillard qui s’occupe de tes pourceaux. Il t’est toujours fidèle,
ainsi qu’à ton fils et à ta femme Pénélope. Va le voir et fais-le
parler, tandis que je t’envoie ton fils Télémaque. »
    Tout en parlant, Athéna toucha Ulysse de sa
baguette. À ce contact sa peau lisse se flétrit, sa chevelure
brillante perdit son lustre et l’éclat de ses yeux se ternit.
    Elle transforma ses habits en haillons sales,
tachés et sentant la fumée. Elle lui jeta sur le dos une vieille
peau de daim usée, et lui donna un bâton et une besace trouée, avec
une corde pour la porter.
    Et ce fut sous l’apparence d’un vieux mendiant
qu’Ulysse, après tant d’années, rentra chez lui.

L’Odyssée – Scène 14 : Ulysse trouve
un ami
     
    Athéna partit en hâte en direction du palais,
et Ulysse se mit à monter le rude sentier qui traversait les
collines boisées, et conduisait à l’endroit où la déesse lui avait
dit qu’il trouverait le fidèle porcher.
    Ulysse l’y trouva, sur le seuil de la maison
qu’il avait bâtie dans une vaste clairière. Il l’avait construite
tout seul, en pierre brute. Elle était entourée d’une grande cour
fermée par de solides pieux de chêne. Dans cette cour il y avait
douze grandes étables à pourceaux – mais elles n’étaient pas toutes
pleines maintenant, car, depuis des années, les prétendants
dévoraient les plus belles des bêtes.
    Le vieux
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