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L'Iliade et l'Odyssée

L'Iliade et l'Odyssée

Titel: L'Iliade et l'Odyssée
Autoren: Homère
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porcher était assis là, se faisant
une paire de sandales d’un morceau de cuir de boeuf. Ses chiens
féroces aperçurent Ulysse et se précipitèrent sur lui, avec de
grands aboiements. Ulysse garda son sang-froid. Il s’assit
immédiatement et laissa tomber son bâton.
    Même ainsi ils auraient pu lui faire du mal,
si le vieux porcher n’avait pas lâché son cuir et n’était pas
accouru. Il écarta les chiens de la voix et leur lança des pierres.
Il conduisit l’étranger à sa cabane, le faisant asseoir sur un tas
de brindilles recouvertes d’une peau de chèvre sauvage. Ulysse fut
très heureux de cet accueil. Il le fut encore plus quand le
porcher, retroussant sa tunique, alla vers les enclos, y tua deux
porcelets, les découpa et les fit rôtir à la broche. Une fois
cuits, il les servit tout chauds à Ulysse, saupoudrés de farine
blanche. Et il mélangea dans une jatte du vin doux comme le
miel.
    « Mange, étranger, dit le porcher, en
s’asseyant en face d’Ulysse. Nous ne pouvons t’offrir que des
cochons de lait. Les gros porcs vont aux prétendants de ma
maîtresse, qui ne craignent ni dieu ni mortel. Je ne peux
m’empêcher de penser que les prétendants ont appris qu’Ulysse, mon
maître, qui s’en est allé à la guerre de Troie, est mort quelque
part. Et cela explique peut-être pourquoi ils ne font pas la cour à
ma maîtresse comme ils devraient le faire, en s’en allant en cas de
refus. Au lieu de cela ils continuent à rester ici, gaspillant la
richesse de mon maître, tuant ses bestiaux et buvant son bon vin
rouge. »
    « Qui était ce riche maître ?
demanda Ulysse. Il est possible que je l’aie rencontré quelque
part. »
    « Non, vieillard, dit le porcher. Inutile
de venir raconter ici que tu as vu Ulysse, pour en convaincre sa
femme et son fils. Ils entendent dire cela depuis des années, par
tous les vagabonds qui viennent à Ithaque. »
    « Ami, dit Ulysse, je vais faire plus que
dire que je l’ai vu. Je te jure qu’il sera de retour avant la fin
de ce mois et tirera vengeance de tout ce qui s’est passé dans sa
maison. »
    « Vieillard, dit Eumée le vieux porcher,
en hochant la tête, Ulysse ne reviendra jamais. Mais toi, qui es-tu
et quelle est ta famille ? Quel navire t’a amené
ici ? »
    Ulysse raconta une ingénieuse histoire. Il dit
qu’il venait de Crète, qu’il avait combattu devant Troie, qu’il
avait eu des aventures en Égypte et sur le Nil lointain, qu’il
avait enduré bien des maux, subi des naufrages et souffert la
trahison.
    Avec la nuit le temps était devenu orageux. La
pluie tombait ; le vent d’Ouest soufflait et des nuages épais
couvraient la lune. Eumée fit un lit pour son hôte près du feu, en
empilant des peaux de mouton et de chèvre. Ulysse se coucha et
Eumée le couvrit d’un manteau épais qu’il réservait pour les jours
de très mauvais temps.
    Mais lui, le fidèle intendant, sortit pour
dormir près des porcs. Armé d’un javelot et d’une épée, couvert
d’une peau de mouton, il passa la nuit là où dormaient les gros
pourceaux, à l’abri d’un rocher.

L’Odyssée – Scène 15 : Télémaque
reconnaît son père
     
    Athéna rendit visite à Télémaque, qui ne
dormait pas, et lui dit d’aller à la cabane du porcher dès le lever
du jour. Télémaque obéit à ses ordres. À l’aube il attacha ses
sandales et se dirigea à grands pas vers la maison où vivait son
fidèle porcher.
    À ce moment-là Ulysse et le porcher
préparaient leur petit déjeuner dans la cabane, car on avait emmené
paître les pourceaux. À l’approche de Télémaque, les chiens ne
poussèrent pas un aboiement, mais sautèrent autour de lui en
frétillant de la queue.
    Ulysse entendit les pas du nouveau venu et vit
les chiens lui faire fête. Il cria à son compagnon :
« Voici venir quelqu’un que vous connaissez sûrement bien, car
les chiens frétillent de la queue. »
    Avant qu’il eût fini de parler, son propre
fils était sur le seuil. Le brave porcher bondit, laissant tomber
les coupes où il préparait du vin. Il accueillit son jeune maître
avec autant d’affection que s’il avait été son fils, sanglotant
presque de joie.
    Télémaque accepta avec plaisir un siège dans
la cabane. Il partagea avec plaisir le repas des deux hommes,
composé du rôti de la veille, servi dans des écuelles, avec du pain
dans des corbeilles et du bon vin dans un vase.
    Quand ils eurent terminé, Télémaque dit au
porcher :
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