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L'homme au ventre de plomb

L'homme au ventre de plomb

Titel: L'homme au ventre de plomb
Autoren: Jean-François Parot
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compromettant ?

    La voix de Lambert
s'éleva ; elle était plus ferme, comme si le récit
de sa vengeance l'avait ranimée.

    â€“ Il
constituait au contraire la preuve de la culpabilité du comte
de Ruissec dans le guet-apens où périt son fils. Il
pouvait me servir aussi bien de sauvegarde que de moyen de chantage.
Mais il y a un point essentiel sur lequel vous vous trompez,
messieurs. Je n'ai pas su qu'il s'agissait du vicomte de Ruissec.
L'homme qui devait venir devait être masqué pour des
raisons de sécurité. Ce n'est qu'après...
l'exécution... que je constatai qu'il s'agissait du fils de
mon ennemi, et je prends Dieu à témoin, quelle qu'ait
été ma haine pour cette famille, que je n'aurais pas
laissé faire ce qui a été fait si j'avais su
qu'il s'était agi du vicomte.

    â€“ Il est
facile de le dire maintenant, le coupa Sartine. Cela ne m'explique
pas pourquoi le comte voulait se débarrasser de Truche de La
Chaux.

    â€“ Oh ! Les
raisons étaient nombreuses, reprit Nicolas. Truche de La Chaux
avait volé les bijoux de Madame Adélaïde. Il
subissait un chantage du comte, qui l'avait percé à
jour et menaçait de le dénoncer dans le cas où
il n'obéirait pas à ses instructions.

    â€“ Quelles
étaient-elles ?

    â€“ Il était
chargé d'espionner la grande dame dont nous parlons. Son
service lui permettait de l'approcher et, le cas échéant,
d'abandonner dans ses appartements les libelles infâmes que la
conspiration multipliait contre elle et le roi. Or il est plus que
probable que le comte ait eu vent de l'attitude ambiguë de son
instrument, car il avait d'autres créatures auprès de
cette grande dame. Truche ne cherchait que son intérêt
et le prenait là où il le trouvait. Ayant tenté
de négocier une bague de Madame Adélaïde auprès
de cette grande dame, celle-ci reconnut le bijou, et, pris à
son propre piège, notre homme fut mis en demeure par elle de
la servir et de la renseigner sur les menées de la coterie du
dauphin et des filles du roi dont elle craignait l'influence. Ainsi,
persuadé du double jeu de Truche, le comte de Ruissec décida
de le supprimer, l'estimant dangereux, et ordonna son exécution.
J'ajoute qu'il voyait d'un mauvais Å“il l'influence de ce
personnage sur ses deux fils.

    â€“ Et le
second meurtre, celui de la comtesse ?

    Lambert ferma les
yeux à l'évocation de cette mort.

    â€“ C'est moi
le coupable. Je me suis introduit avant l'arrivée du
commissaire Le Floch au couvent des Carmes, je me suis approché
d'elle, je l'ai étranglée et l'ai jetée dans le
puits des morts. J'avais été informé par la
femme de chambre de la comtesse de son rendez-vous et je voulais
l'empêcher de parler à tout prix.

    Une quinte de toux
le plia en deux durant de longs instants.

    â€“ Tout cela
ne serait pas advenu si nous n'avions pas été surpris
au pont de Sèvres au moment d'immerger le corps du vicomte
dans la Seine. C'est alors que j'ai eu l'idée de mettre le
fils mort sous le regard du père pour lui faire comprendre
qu'il avait été l'instrument du destin. Ainsi, la mort
du fils balancerait la mort du père, ainsi le fils tué
vengerait le père exécuté. Rien ne pouvait plus
m'arrêter. J'ai rempli ma mission. J'ai vengé mon père.
Le comte a appris mon nom juste avant de mourir et son dernier regard
a été posé sur le fils de sa victime. Sa maison
est décimée.

    Il se redressa,
poussa un grand cri, un flot de sang jaillit de sa bouche. Il retomba
sans connaissance. Sa sœur voulut se jeter sur son corps, elle
fut retenue par un exempt. Déjà, Bourdeau s'affairait
pour faire sortir le brancard. Mlle Bichelière fut reconduite
au secret dans sa cellule.

    M. de Sartine
considérait, immobile, le feu qui s'éteignait doucement
dans la grande cheminée.

    â€“ Il n'en a
pas pour longtemps. Cela vaut peut-être mieux pour tout le
monde. Quant à sa sœur, elle finira ses jours dans un
in-pace. Ou son équivalent, puisque la chose n'existe plus. Au
fond d'un couvent, au mieux, ou d'une forteresse d'État, au
pire. Trois questions, Nicolas. La première : comment
saviez-vous que le vicomte avait été tué dans
l'atelier du parc ? Nous avons des aveux, mais auparavant ?

    Nicolas ouvrit son
calepin noir et
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