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Lettres - Tome II

Lettres - Tome II

Titel: Lettres - Tome II
Autoren: Pline le Jeune
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femme de notre ville s’est précipitée avec son mari. » Je lui en demandai la raison. Le mari, malade depuis longtemps, était rongé par un ulcère des parties secrètes. La femme obtint qu’il lui permît d’examiner son mal, l’assurant que personne ne lui dirait plus franchement s’il pouvait guérir. Elle le vit et ne garda aucun espoir ; alors elle l’exhorta à mourir et voulut même l’accompagner dans la mort, le guider, lui en donner l’exemple, l’y contraindre ; car elle s’attacha avec son mari et se jeta dans le lac. Cette belle action ne m’est connue, même à moi, qui suis de la même ville, que depuis peu, non qu’elle soit moins noble que le dévouement célèbre d’Arria, mais c’est son auteur qui était de moins noble naissance. Adieu.
     
    XXV. – C. PLINE SALUE SON CHER HISPANUS.
    La disparition d’un chevalier romain.
     
    Vous m’écrivez que Robustus, brillant chevalier romain, a fait route avec Atilius Scaurus, mon ami, jusqu’à Ocriculum sans le quitter, et puis n’a plus été revu nulle part ; vous me demandez de faire venir Scaurus pour que, s’il le peut, il oriente nos recherches. Il viendra, mais je crains que ce ne soit en vain. Je soupçonne que Robustus a été victime de quelque accident semblable à celui qui est arrivé à Metilius Crispus, mon compatriote. J’avais obtenu pour lui le commandement d’une centurie et je lui avais même donné à son départ quarante mille sesterces pour se monter et s’équiper ; et je n’ai reçu depuis ni lettre de lui, ni nouvelle de sa mort. À-t-il péri victime de ses gens, ou avec ses gens, on ne sait ; ce qui est sûr, c’est que, ni lui, ni aucun de ses esclaves, n’a reparu, de même que pour Robustus. Essayons cependant, appelons Scaurus ; accordons cela à vos prières si recommandables, accordons-le à celles de cet excellent jeune homme qui met une pitié filiale admirable et même une admirable adresse à rechercher son père. Que les dieux lui viennent en aide pour le lui faire retrouver, comme il a retrouvé déjà celui qui l’accompagnait. Adieu.
     
    XXVI. – C. PLINE SALUE SON CHER SERVIANUS.
    Félicitation sur un mariage.
     
    Je me réjouis que vous ayez fiancé votre fille à Fuscus Salinator et je vous en félicite. Sa famille est patricienne, son père digne de toute estime, sa mère d’un mérite égal ; lui aime les lettres, il est instruit et même éloquent ; il joint la naïveté d’un enfant, à la grâce d’un jeune homme, à la gravité d’un vieillard ; et ma tendresse pour lui me m’aveugle pas. Je l’aime certes vivement (il l’a mérité par ses attentions, par son respect), mais je le juge, et avec d’autant plus de sévérité, que je l’aime davantage ; aussi puis-je vous garantir, le connaissant à fond, que vous aurez en lui le meilleur gendre que vous puissiez rêver. Il ne lui reste qu’à vous rendre au plutôt grand-père de petits enfants qui lui ressemblent. Quel heureux temps que celui où j’aurai le bonheur de prendre dans vos bras ses fils, vos petits-fils, comme s’ils étaient mes fils ou mes petits-fils, et de les tenir dans les miens presque avec les mêmes droits que vous ! Adieu.
     
    XXVII. – C. PLINE SALUE SON CHER SEVERUS.
    Honneurs dus à Trajan.
     
    Vous me priez d’examiner quel honneur vous pourriez, à titre de consul désigné, proposer de décerner au prince. Il est facile de trouver, difficile de choisir, car ses vertus fournissent une ample matière. Je vous écrirai cependant mon avis, ou plutôt, comme je préférerais, je vous le donnerai de vive voix, après vous avoir exposé mes hésitations. Je ne sais si je dois vous conseiller le parti que j’ai pris moi-même autrefois. Désigné consul, je me suis abstenu de cette pratique {17} , qui sans être une flatterie, en avait l’apparence ; je n’ai prétendu montrer ni indépendance, ni hardiesse ; mais je connaissais bien notre prince, et je savais que la plus belle louange à lui décerner, était d’éviter toute apparence d’honneur obligatoire. Je me rappelais aussi que les honneurs avaient été prodigués aux plus mauvais empereurs, et que l’on ne pouvait mieux distinguer le nôtre, qui est excellent, que par des propositions contraires. Je ne cachai pas d’ailleurs ma pensée et l’exprimai ouvertement, de peur de sembler agir ainsi non à dessein, mais par oubli. Telle fut alors ma conduite ; mais tout le monde n’a pas les mêmes idées,
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