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Lettres - Tome II

Lettres - Tome II

Titel: Lettres - Tome II
Autoren: Pline le Jeune
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un excès de bienveillance, mais quelque mensonge est permis aux poètes. Enfin je tâcherai de lui ravir sa pièce et je vous l’enverrai pour que vous la lisiez, ou plutôt, pour que vous l’appreniez par cœur ; car je suis sûr que vous ne la quitterez plus, une fois que vous l’aurez entre vos mains. Adieu.
     
    XXII. – C. PLINE SALUE SON CHER TIRON.
    La confiance aveugle.
     
    Il vient de se passer une affaire importante et d’un grand intérêt pour tous ceux qui sont destinés au gouvernement des provinces, pour tous ceux qui se fient aveuglément à des amis. Lustricius Bruttianus ayant découvert plusieurs actes coupables de son subordonné Montanius Atticinus, l’écrivit à l’empereur. Atticinus mit le comble à sa honte en accusant celui qu’il avait trompé, et sa demande d’enquête fut reçue.
    Je fus parmi les juges. L’un et l’autre, ont plaidé leur cause eux-mêmes, mais en traitant les points essentiels séparément, ce qui permet à la vérité d’éclater aussitôt. Bruttianus présenta son testament, qu’il disait écrit de la main d’Atticinus. Ce fait prouvait bien et leur intimité secrète et la nécessité où s’était trouvé Bruttianus de dénoncer un ami si cher. Il énuméra ensuite des actes honteux, évidents ; Atticinus, ne pouvant se justifier, se défendit en accusant, mais sa défense prouva ses turpitudes, et son accusation ses crimes. Ayant corrompu l’esclave d’un secrétaire, il avait intercepté des registres, les avait altérés, et pour comble de scélératesse il tournait contre son ami son propre forfait. La conduite de l’empereur fut parfaite : ce n’est pas sur Bruttianus, mais tout de suite sur Atticinus qu’il demanda les avis. On l’a condamné et relégué dans une île. Bruttianus a obtenu un juste témoignage de son honnêteté, auquel s’est ajoutée une réputation de fermeté. Car après une défense fort habile, il a soutenu vivement l’accusation et a montré autant d’énergie que d’intégrité et de loyauté.
    Je vous raconte cette affaire, pour vous avertir que, désigné comme gouverneur de province, vous devez compter surtout sur vous et ne vous reposer sur personne ; pour vous apprendre en outre, qu’au cas où l’on surprendrait votre bonne foi – puissent mes vœux vous en préserver – vous avez ici une vengeance toute prête ; mais appliquez tous vos efforts à ne pas en avoir besoin. Car le plaisir de se venger n’égale pas la douleur d’être trahi. Adieu.
     
    XXIII. – C. PLINE SALUE SON CHER TRIARIUS.
    La fraternité littéraire.
     
    Vous me priez avec insistance de plaider une cause qui vous tient à cœur, pleine d’intérêt d’ailleurs et glorieuse à défendre ; je m’en chargerai, mais pas gratuitement. Vous vous récriez : « Est-il possible, de ne pas plaider gratuitement, vous ! » C’est possible. Car le salaire que j’exigerai me fera plus d’honneur qu’une assistance gratuite. Je demande ou plutôt je stipule que Cremutius Ruso plaide avec moi. C’est mon habitude, et j’ai déjà rendu ce service à plusieurs jeunes gens en vue. Car je brûle du désir de présenter au barreau les jeunes gens bien doués et de les confier à la renommée. Or plus qu’à tout autre, je dois à mon cher Ruso ces bons offices, je les dois à sa naissance, je les dois à l’exquise affection qu’il a pour moi ; je prise beaucoup de le faire paraître, entendre dans les mêmes causes que moi, et surtout pour la même partie. Obligez-moi, obligez-moi avant qu’il parle, car après qu’il aura parlé vous me remercierez. Je vous suis garant qu’il répondra à vos préoccupations, à mes espérances, à l’importance de la cause. Il est doué de si belles qualités qu’il sera bientôt en état de produire les autres, pourvu qu’avant il ait été poussé par nous. Car il n’est pas de talent si éclatant dès les débuts, qui puisse percer, s’il ne rencontre un sujet, une occasion, et même un protecteur et un patron. Adieu.
     
    XXIV. – C. PLINE SALUE SON CHER MACER.
    Acte de dévouement obscur.
     
    Quelle différence dans l’appréciation des actes selon la personnalité de leur auteur ! Les mêmes actions, suivant que vous serez illustre ou obscur seront portées aux nues, ou ravalées plus bas que terre. Je naviguais sur mon cher Larius, quand un vieillard de mes amis me montra une villa, et même une pièce qui s’avance sur le lac : « De là, me dit-il, un jour une
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