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Les templiers

Les templiers

Titel: Les templiers
Autoren: Laurent Daillez
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autre a épousé une femme qui n’est pas sa compatriote, une Syrienne, une Arménienne ou même une Sarrasine qui a reçu la grâce du baptême, tel autre a chez lui ou son gendre ou sa bru ou son beau-père ou son beau-fils   ; celui-ci est entouré de ses neveux ou même de ses petits-neveux   ; l’un cultive ses vignes, l’autre ses champs   ; ils parlent diverses langues et sont déjà tous parvenus à s’entendre. Les idiomes les plus différents sont maintenant communs à l’une et à l’autre nation, et la confiance rapproche les races les plus éloignées. Il a été écrit, en effet   : le lion et le bœuf mangeront au même râtelier. L’étranger est maintenant indigène, le pèlerin est devenu habitant. De jour en jour nos parents et nos proches nous viennent rejoindre ici, abandonnant les biens qu’ils possèdent en Occident. Ceux qui étaient pauvres dans leur pays, ici Dieu les a faits riches   ; ceux qui n’avaient que peu d’écus possèdent ici un nombre infini de Byzantins   ; ceux qui n’avaient qu’une métairie, Dieu leur donne ici une ville. Pourquoi retournerait-il en Occident, celui qui trouve l’Orient si favorable   ?   »
    La première croisade n’était plus qu’un souvenir. Si les colons étaient nombreux, les hommes d’armes étaient plus rares. Beaucoup avaient regagné leur pays   ; les autres étaient vieux ou morts. La croisade de 1101 fut un désastre pour la Palestine. Plus de 100 000 immigrants furent massacrés ou faits prisonniers. Selon Jacques de Vitry, « personne ne pouvait aller tranquillement visiter les Lieux-Saints, car les brigands et les voleurs infestaient les chemins, surprenaient les pèlerins, en détroussaient un grand nombre et en massacraient beaucoup.   »
    Ainsi naquit l’Ordre du Temple. Son but primitif fut de protéger les pèlerins sur les routes. Sous l’influence d’Hugues de Payens, d’origine champenoise, Geoffroy de Saint-Omer et quelques autres chevaliers bien intentionnés se réunirent en confrérie. Les documents antérieurs à l’Ordre permettent de dire que son fondateur était déjà d’un certain âge   : à l’origine du Temple, il devait avoir 55 ans. Quant aux pauvres chevaliers du Christ, la tradition n’a pas retenu les noms des premiers d’entre eux. Ils vécurent presque dans l’oubli jusqu’en 1126, date où Hugues de Champagne vint grossir les rangs de la Milice. Cela fit grand bruit et provoqua même la colère de saint Bernard.
    Néanmoins une question se pose. Quelle est la date exacte de la fondation du Temple   ? Les textes sont trop clairs pour ne pas en faire état. La tradition attribue celle de 1118. Selon Guillaume de Tyr, l’Ordre fut fondé l’année où Baudouin devint roi. Cette précision est juste, car il fut couronné roi de Jérusalem en 1119, dans l’église de Bethléem. Les textes de la Règle du Temple en font état lorsqu’ils relatent le procès-verbal de l’assemblée   : « par les prières de Maître Hugues de Payens, sous lequel ladite chevalerie prit son commencement par la grâce du Saint-Esprit, ils s’assemblèrent à Troyes... à la fête de Saint Hilaire en l’an de l’Incarnation de Jésus-Christ M et C et XXVIII, la neuvième année du début de ladite chevalerie.   » Nous devons alors rétablir les faits. L’assemblée de Troyes eut lieu le 13 janvier 1128. Avec les textes diplomatiques et principalement l’acte de la donation du 1 er octobre 1127, nous pouvons établir que l’Ordre du Temple fut fondé entre le 1 er novembre 1119 et le 12 janvier 1120.
    Le récit le plus complet, le plus objectif, que nous ayons sur les débuts du Temple est celui de Jacques de Vitry, dans son histoire de la Terre Sainte   : « Certains chevaliers, aimés- de Dieu et ordonnés à Son service, renoncèrent au monde et se consacrèrent au Christ. Par des vœux solennels, prononcés devant le patriarche de Jérusalem, ils s’engagèrent à défendre les pèlerins contre les brigands et ravisseurs, à protéger les chemins et à servir de chevalerie au souverain roi. Ils observèrent la pauvreté, la chasteté et l’obéissance, selon la règle des chanoines réguliers. Leurs chefs étaient deux hommes vénérables, Hugues de Payens et Geoffroy de Saint-Omer. Au début, il n’y en avait que neuf qui prirent une décision si sainte et, pendant neuf ans, ils servirent en habits séculiers et se vêtirent de ce que les fidèles leur donnèrent en aumônes. Le
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