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Les souliers bruns du quai Voltaire

Les souliers bruns du quai Voltaire

Titel: Les souliers bruns du quai Voltaire
Autoren: Claude Izner
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de magasins appartenant à des Juifs ont été saccagés. Il y a eu des morts et de nombreux blessés. Les exactions étaient menées par un agitateur du nom de Max Régis qui proposait « d’arroser de sang juif l’arbre de la Liberté ».
     
    N’écrivez jamais ! Mais comment ? C’est bien simple : en employant toujours LA MACHINE À ÉCRIRE. Vous ne risquerez pas d’aller à l’île du Diable ou au Cherche-Midi, car les experts les plus malins ne pourront jamais prouver que votre propre écriture est de vous plutôt que d’un autre.
     
    On a calculé très sérieusement, en vue d’une guerre toujours possible, que si les soldats des différentes puissances européennes actuellement sous les drapeaux étaient placés à la suite les uns des autres sur quatre rangs, cette colonne atteindrait au moins 40 000 kilomètres de long. Quand on sait que le maintien des armées permanentes coûte 14 millions de francs par jour à l’Europe, ne nous étonnons pas de sa frénésie à conquérir de nouvelles sources de matières premières. Semblable à Chronos qui dévora ses propres enfants, l’armée exige toujours davantage d’hommes en uniforme, et le fantassin français qui, en 1860, devait mesurer au moins 1,60 m pour être incorporé, voit sa taille réglementaire diminuer jusqu’à 1,54 m. Cette même taille est exigible maintenant en Allemagne, alors qu’en 1893 le minimum était de 1,65 m ; il en va de même pour les autres pays : 1,55 m en Italie, 1,65 m en Angleterre, 1,54 m en Russie, 1,55 m en Suisse, 1,60 m en Norvège, 1,56 m en Hollande et 1,61 m aux États-Unis.
    La peste continue de ravager les Indes On y a dénombré 129 nouveaux cas et 111 décès. On compte dans les hôpitaux 717 pestiférés. Les rats morts pullulent.
     
    Rhumatisants, goutteux, guérissez-vous avec la véritable poudre Planche !
    MORT d’ennui pour ne pas avoir demandé les catalogues .
    Février
    Le 7, devant la cour d’assises de la Seine, s’est ouvert le procès intenté à Émile Zola, inculpé de diffamation envers le conseil de guerre qui a acquitté le commandant Esterházy. Ce procès, précédé d’une pétition des « intellectuels » en faveur de la révision, a déclenché une vive émotion tant en France qu’à l’étranger, ainsi que d’ardentes campagnes de presse et des manifestations houleuses au Palais de justice et dans la rue.
    À Cuba, l’une des dernières colonies espagnoles, les autochtones se sont révoltés. Pour les mater, le général espagnol Weyler a ordonné de regrouper la population civile dans des camps de concentration. Cette décision a suscité une vive indignation aux États-Unis où la presse à sensation créée par Joseph Pulitzer et William Randolph Hearst s’est employée à exciter l’opinion. Le cuirassé américain Maine a été envoyé à la rescousse au port de La Havane. Le 15, une explosion s’est produite à son bord, il a pris feu et a coulé corps et biens. 253 hommes et 2 officiers ont péri, on compte 115 blessés. Cette catastrophe a provoqué une grande émotion aux États-Unis et une irritation croissante contre l’Espagne. Une commission a été chargée d’examiner quelles en seraient les causes et les auteurs.
    À Paris, une nouvelle revue hebdomadaire, Psst… ! , dirigée par Caran d’Ache et Forain – considérés comme les meilleurs caricaturistes contemporains –, se lance dans la bagarre « pour faire luire la vérité », c’est-à-dire la cause de l’état-major contre Dreyfus. C’est un journal sans texte de trois ou quatre pages. La « une », dessinée par Forain, manque parfois d’élégance, telle celle du 10 juin intitulée  La vérité sortant de son puits , où Zola surgit du trou des cabinets, un petit Dreyfus dans les bras. Pour répondre à cette publication, Le Sifflet , dirigé par A. Steens, a fait son apparition dans les kiosques. Le principal animateur en est H.-G. Ibels. Le Sifflet , moins incisif que Psst… ! , attaque les adversaires de la révision du procès, spécialement les officiers et surtout Esterházy.
    Le 23, après des débats qui ont duré quinze séances, Émile Zola et M. Perreux ont été reconnus par le jury coupables d’avoir diffamé le premier conseil de guerre de Paris, sans circonstances atténuantes. La cour a condamné le premier à un an de prison et 3 000 francs d’amende et le second à quatre mois et 3 000 francs.
     
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