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Les quatre livres des stratagèmes

Les quatre livres des stratagèmes

Titel: Les quatre livres des stratagèmes
Autoren: Sextus Julius Frontin
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il
arrive après une marche.

III Adopter une manière de faire la
guerre.
     
    [25]
    1 Alexandre, roi de Macédoine, ayant une
armée pleine d’ardeur, préféra toujours, comme manière de faire la
guerre, la bataille rangée.
    2 Pendant la guerre civile, C. César,
ayant une armée de vétérans, et sachant que celle de l’ennemi était
composée de recrues, s’attacha continuellement à livrer des
batailles.
    3 Fabius Maximus, envoyé contre Hannibal,
que ses victoires avaient enorgueilli, résolut d’éviter les chances
des combats, et de mettre seulement à couvert l’Italie, ce qui lui
valut le surnom de Temporisateur et, par cela même, la réputation
de grand capitaine.
    4 Les Byzantins, pour éviter les hasards
des combats contre Philippe, renoncèrent à la défense de leurs
frontières, se retirèrent dans l’enceinte fortifiée de leur ville,
et réussirent ainsi à éloigner ce roi, qui ne put supporter les
lenteurs du siège.
    5 Dans la seconde guerre Punique,
Hasdrubal, fils de Giscon, étant vaincu en Espagne, et poursuivi
par P. Scipion, partagea son armée entre différentes villes. Il en
résulta que Scipion, pour ne point occuper ses troupes à faire
plusieurs sièges à la fois, les ramena dans leurs quartiers
d’hiver.
    6 À l’approche de Xerxès, Thémistocle,
pensant que les Athéniens ne pourraient ni livrer bataille, ni
défendre leurs frontières, pas même leurs remparts, leur conseilla
d’envoyer leurs enfants et leurs femmes à Trézène et dans d’autres
villes, d’abandonner Athènes, et de se disposer à combattre sur
mer.
    7 Périclès en fit autant, dans la même
république, contre les Lacédémoniens [26] .
    8 Tandis qu’Hannibal s’obstinait à rester
en Italie, Scipion, en faisant passer son armée en Afrique, mit les
Carthaginois dans la nécessité de rappeler leur général. Par ce
moyen Scipion transporta la guerre du territoire romain sur celui
de l’ennemi.
    9 Les Athéniens, souvent inquiétés par
les Lacédémoniens, qui leur avaient enlevé le château de Décélie,
et s’y étaient fortifiés, envoyèrent une flotte pour ravager le
Péloponnèse, et réussirent à faire rappeler l’armée lacédémonienne
qui était à Décélie.
    10 L’empereur César Domitien Auguste,
voyant que du sein des bois et de retraites cachées, les Germains,
par une tactique qu’ils avaient adoptée, venaient fréquemment
assaillir nos troupes, et trouvaient ensuite un refuge assuré dans
la profondeur de leurs forêts [27] , recula
de cent vingt milles les limites de l’empire ; par là, non
seulement il changea la situation de la guerre, mais il réduisit
sous sa puissance ces ennemis, dont les retraites furent mises à
découvert.

IV. Faire passer son armée à travers des
lieux occupés par l’ennemi.
     
    1 Pendant que le consul Emilius Paullus
conduisait son armée en Lucanie, par un chemin resserré le long du
rivage, la flotte des Tarentins, qui s’était mise en embuscade, lui
lançait des flèches empoisonnées : il couvrit le flanc de sa
troupe avec des prisonniers, et l’ennemi, craignant de les
atteindre, cessa de tirer.
    2 Agésilas, roi de Lacédémone, revenant
de Phrygie chargé de butin, et poursuivi par les ennemis, qui le
harcelaient partout où le terrain leur donnait l’avantage, étendit
de chaque côté de ses troupes une file de prisonniers ; et les
ennemis, en épargnant ceux-ci, donnèrent aux Lacédémoniens le temps
de s’éloigner.
    3 Le même roi, ayant à franchir un défilé
qu’il trouva occupé par les Thébains, changea de route, et feignit
de se diriger sur Thèbes. Les ennemis, effrayés, étant accourus à
la défense de leur ville, Agésilas reprit le chemin qu’il avait
d’abord résolu de suivre, et passa le défilé sans obstacle.
    4 Nicostrate, général des Étoliens,
marchant contre les Épirotes, et ne pouvant entrer sur leur
territoire que par deux passages étroits, se présenta comme dans
l’intention d’en forcer un. Tous les Épirotes étant accourus pour
le défendre, il laissa sur ce point un détachement, pour faire
croire que toute son armée y était arrêtée ; et il alla
lui-même, avec le reste de ses troupes, passer par l’autre défilé,
où il n’était point attendu.
    5 Le Perse Autophradate, conduisant son
armée en Pisidie, et trouvant un défilé gardé par les troupes de ce
pays, feignit de craindre la difficulté du passage, et commença à
faire retraite. Les Pisidiens
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