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Les quatre livres des stratagèmes

Les quatre livres des stratagèmes

Titel: Les quatre livres des stratagèmes
Autoren: Sextus Julius Frontin
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Pius était en
Espagne, on lui demanda un jour ce qu’il ferait le lendemain ;
il répondit : « Si ma tunique pouvait le dire, je la
brûlerais, » [22]
    13 Quelqu’un priait M. Licinius
Crassus de dire quand il lèverait le camp :
« Craignez-vous, répondit-il, de ne pas entendre la
trompette ? » [23]

II. Épier les desseins de l’ennemi.
     
    1 Scipion l’Africain, ayant saisi
l’occasion d’envoyer une ambassade à Syphax, députa Lélius, et le
fit accompagner de tribuns et de centurions d’élite, qui, déguisés
en esclaves, étaient chargés de reconnaître les forces du roi. Afin
d’examiner plus facilement la situation du camp, ils laissèrent à
dessein échapper un cheval, et, sous prétexte de chercher à
l’atteindre, parcoururent la plus grande partie des retranchements.
D’après le rapport qu’ils firent, on incendia le camp, et la guerre
fut ainsi terminée.
    2 Pendant la guerre d’Étrurie, au temps
où les généraux romains ne connaissaient pas encore de moyens plus
adroits pour observer l’ennemi, Q. Fabius Maximus donna l’ordre à
son frère Fabius Céson, qui parlaient la langue des Étrusques, de
prendre le costume de ce peuple, et de s’avancer dans la forêt
Ciminia, où nos soldats n’avaient point encore pénétré. Il
s’acquitta de sa mission avec tant de prudence et d’habileté, que,
parvenu de l’autre côté de la forêt, il sut amener à une alliance
les Camertes Ombriens, ayant reconnu qu’ils n’étaient pas ennemis
du nom romain.
    3 Les Carthaginois ayant remarqué que la
puissance d’Alexandre s’était accrue au point de devenir
inquiétante même pour l’Afrique, un des leurs, homme résolu, nommé
Hamilcar Rhodinus, alla, d’après leurs ordres, se réfugier auprès
de ce roi, comme s’il était exilé, et mit tous ses soins à gagner
sa confiance. Aussitôt qu’il y eut réussi, il fit connaître à ses
concitoyens les projets du monarque [24] .
    4 Les Carthaginois eurent à Rome des
émissaires qui, sous le prétexte d’une ambassade, devaient y
séjourner longtemps et surprendre nos desseins.
    5 En Espagne, M. Caton, ne pouvant
pénétrer les desseins de l’ennemi par un autre moyen, ordonna à
trois cents soldats de se précipiter ensemble sur un poste
espagnol, d’en enlever un homme, et de l’amener au camp sain et
sauf. Le prisonnier, mis à la torture, révéla tous les secrets des
siens.
    6 Lors de la guerre des Cimbres et des
Teutons, le consul C. Marius, voulant éprouver la fidélité des
Gaulois et des Liguriens, leur envoya des lettres dont la première
enveloppe leur défendait d’ouvrir, avant une époque déterminée,
l’intérieur, qui était scellé ; puis il réclama ces mêmes
dépêches avant ce temps, et les ayant trouvées décachetées, il
comprit que ces peuples fomentaient des projets hostiles.
    Il y a encore, pour pénétrer les desseins de
l’ennemi, des moyens que les généraux emploient par eux-mêmes, sans
aucun secours étranger. En voici des exemples :
    7 Pendant la guerre d’Étrurie, le consul
Emilius Paullus allait faire descendre son armée dans une plaine,
près de Poplonie, lorsqu’il vit de loin une multitude d’oiseaux
s’élever d’une forêt, en précipitant leur vol. Il pensa qu’il y
avait là quelque embuscade, parce que les oiseaux s’étaient envolés
effarouchés et en grand nombre. Des espions qu’il envoya lui
apprirent, en effet, que dix mille Boïens s’y disposaient à
surprendre l’armée romaine. Alors, tandis qu’il était attendu d’un
côté, il fît passer ses légions de l’autre, et enveloppa
l’ennemi.
    8 De même Tisamène, fils d’Oreste, averti
que le sommet d’une montagne fortifiée par la nature était occupé
par l’ennemi, envoya reconnaître les lieux. Ses éclaireurs lui
ayant affirmé qu’il se trompait, il se mettait déjà en marche,
quand il vit que de cette hauteur, dont il se méfiait, une grande
quantité d’oiseaux s’étaient envolés à la fois, et ne s’y
reposaient pas. Il en conclut qu’une troupe ennemie y était cachée,
il tourna donc la montagne avec son armée, et évita ainsi
l’embuscade.
    9 Hasdrubal, frère d’Hannibal, s’aperçut
de la réunion des armées de Livius et de Néron, malgré la
précaution qu’ils avaient prise de ne point étendre leur camp. Il
avait remarqué de leur côté des chevaux plus efflanqués, et des
hommes dont le teint était plus hâlé que de coutume, comme
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