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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre
Autoren: Ken Follett
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dit-elle d’une voix tendue. Va
reprendre notre cochon. »
    Tom se
débarrassa aussitôt de sa sacoche et dégagea de sa ceinture son grand marteau à
tête de fer. Il tenait toujours son pic dans la main droite. Il observa les
buissons piétines sur le passage du voleur et, entendant le cochon qui grognait
dans les bois, s’enfonça au milieu de la broussaille.
    La piste
était facile à suivre. Le hors-la-loi, un homme vigoureusement bâti, alourdi
par le cochon qu’il portait, ouvrait un large passage dans la végétation,
aplatissant sur sa route fleurs, buissons et arbustes. Tom fonça derrière lui,
en proie à une furieuse envie de lui sauter dessus et de le ruer de coups. Il
traversa un bouquet de jeunes bouleaux, dévala une pente et franchit un bout de
marécage avant d’arriver sur un étroit sentier. Là, il s’arrêta. Le voleur
avait pu partir vers la gauche ou vers la droite et rien n’indiquait son
chemin. Tom entendit les cris du porc quelque part sur sa gauche. Il perçut aussi
le bruit de quelqu’un qui fonçait derrière lui dans la forêt – sans doute
Alfred. Il repartit.
    Le sentier
l’entraîna dans un creux, puis tourna brusquement et se mit à monter. On
entendait distinctement le cochon, maintenant. Tom grimpa la pente, le souffle
court – les années passées à respirer la poussière de pierre avaient affaibli
ses poumons. Il aperçut soudain le voleur non loin devant lui, courant comme
s’il avait le diable aux trousses. Tom força l’allure, sûr de le rattraper, car
un homme chargé d’un porc ne peut pas courir bien vite, ni bien longtemps. Mais
sa poitrine lui faisait mal. Le voleur était maintenant à quinze pas, puis à
douze. Tom leva le pic au-dessus de sa tête, comme un javelot. Encore quelques
foulées et il le lancerait. Onze pas, dix…
    Il aperçut
tout à coup, du coin de l’œil, un visage maigre coiffé d’un bonnet vert
émergeant des buissons. Trop tard pour l’éviter. Un gros bâton s’abattit en
travers de sa route, il trébucha dessus et tomba. Il avait lâché son pic, mais
il tenait toujours bon le marteau. Il roula par terre et se redressa sur un
genou. Il le voyait maintenant : ils étaient deux : l’homme au bonnet
vert et un chauve à la barbe blanche broussailleuse. Ils se précipitèrent sur
Tom.
    Celui-ci
fit un pas de côté et balança son marteau en direction du bonnet vert. L’homme
esquiva le coup mais la lourde tête de fer s’abattit sur son épaule. Il poussa
un hurlement de douleur et s’effondra en se tenant le bras comme s’il était
brisé. A peine Tom eut-il le temps de récupérer le marteau que le chauve se
jetait sur lui. Tom brandit l’arme et lui fendit la joue.
    Les
attaquants reculèrent, tenant à deux mains leurs blessures. Tom sentait qu’ils
avaient perdu tout esprit combatif. Il se retourna. Le voleur continuait à fuir
le long du sentier. Tom se remit à sa poursuite, ignorant la douleur qui lui
tenaillait la poitrine. Mais il n’avait parcouru que quelques pas lorsqu’il
entendit une voix familière crier derrière lui. Alfred.
    Il
s’arrêta et se retourna.
    Alfred se
battait bec et ongles contre les deux brutes. Il frappa trois ou quatre fois à
la tête l’homme au bonnet vert, puis donna un coup de pied dans les jarrets du
chauve. Les deux hommes se jetèrent sur lui, amoindrissant beaucoup l’impact de
ses coups. Tom hésita, partagé entre son désir de récupérer le cochon et celui
de venir au secours de son fils. Le chauve fit alors un croche-pied à Alfred
et, comme le garçon heurtait le sol, les deux hommes tombèrent sur lui à bras
raccourcis.
    Tom revint
sur ses pas. Il chargea le chauve de plein fouet et l’envoya s’écraser dans les
buissons ; avant de se retourner vers le bonnet vert en balançant son
marteau. L’homme esquiva le premier coup, tourna les talons et plongea dans le
sous-bois sans laisser à Tom le temps de frapper encore. Tom se retourna pour
voir le chauve détaler par le sentier. Il regarda dans la direction
opposée : le voleur avec le cochon avait disparu. Il poussa un bref
juron : ce porc représentait la moitié de ses économies de l’année. Il
s’effondra sur le sol, hors d’haleine.
    « Nous
les avons rossés tous les trois ! » cria Alfred, tout excité.
    Tom le
regarda. « Oui, mais ils ont notre cochon », dit-il. La colère lui
brûlait l’estomac comme du cidre aigre. Un porc bien gras comme celui-ci
pouvait se vendre soixante pence.
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