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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté
Autoren: Diana Gabaldon
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il était ensuite allé avec son père féliciter le fringant dramaturge grisé par le triomphe et le champagne.
    A Londres, Burgoyne était surnommé « Gentleman Johnny ». La haute société londonienne se l’arrachait, en dépit du fait que sa femme ait dû fuir en France quelques années auparavant pour échapper à une arrestation pour dettes. Cela étant, c’était là un délit tellement courant que personne ne vous en tenait rigueur.
    Qu’oncle Hal semble apprécier John Burgoyne, en revanche, le surprenait davantage. Oncle Hal n’avait guère de patience pour le théâtre et encore moins pour les dramaturges, même si, étrangement, il possédait dans sa bibliothèque les œuvres complètes d’Aphra Behn. Lord John lui avait confié un jour, sous le sceau du secret, que son frère Hal avait été autrefois passionnément attaché à Mme Behn. A l’époque, il était veuf et n’avait pas encore épousé Minnie.
    Son père lui avait expliqué :
    « C’est que, vois-tu, Mme Behn étant morte, il ne risquait rien. »
    Désireux de ne pas montrer son incompréhension, William avait hoché la tête d’un air entendu même s’il ne voyait pas du tout ce que son père entendait par là.
    Il avait depuis longtemps cessé de chercher à comprendre son oncle. Sa grand-mère Benedicta était sans doute la seule à pouvoir le faire. Penser à oncle Hal lui rappela soudain son cousin Henry et sa gorge se serra.
    Adam avait dû apprendre la nouvelle, lui aussi, mais il ne pouvait rien faire pour son frère. Pas plus que lui, que le devoir appelait dans le Nord. Cependant, son père et oncle Hal avaient sûrement un plan…
    Son cheval redressa brusquement la tête et s’ébroua. Un homme se tenait sur le bord de la route, un bras levé pour lui faire signe.
    William retint sa monture et scruta le sous-bois au cas où des complices seraient tapis derrière les arbres, prêts à détrousser l’innocent voyageur. Le bas-côté était relativement dégagé et la première ligne de troncs était trop dense et touffue pour que quelqu’un s’y cache. Il s’arrêta à distance respectueuse de l’inconnu, un vieil homme au visage sillonné de rides et aux cheveux d’un blanc pur tressés dans la nuque. Il s’appuyait sur un grand bâton.
    — Je vous souhaite le bonjour, monsieur, déclara William.
    — Moi pareillement, jeune homme.
    Ce devait être un gentleman car il avait fière allure, ses vêtements étaient de qualité et il avait un bon cheval que William apercevait entravé et paissant non loin de là. Il se détendit légèrement.
    — Où allez-vous ainsi, monsieur ? demanda-t-il poliment.
    Le vieillard, un Ecossais à en croire son accent, haussa les épaules :
    — Cela dépend un peu de ce que vous m’apprendrez, jeune homme. Je suis à la recherche d’un homme nommé Ian Murray. Il me semble que vous le connaissez ?
    Cette question déconcerta William. Comment le savait-il ? S’il connaissait Murray, peut-être ce dernier lui avait-il parlé de lui ? Il répondit prudemment :
    — Je le connais en effet mais je ne sais pas où il se trouve.
    — Ah non ?
    L’homme le dévisageait avec une insistance déplacée. Ce vieux bouc le prenait-il pour un menteur ?
    — Non, répéta-t-il d’un ton ferme. Je l’ai rencontré dans le Great Dismal il y a de cela quelques semaines, en compagnie de Mohawks. J’ignore où il est parti depuis.
    — Des Mohawks… répéta l’homme, songeur.
    William vit son regard s’arrêter sur la griffe d’ours accrochée à son cou.
    — C’est un Mohawk qui vous a donné cette babiole ?
    William se raidit, n’appréciant guère la connotation péjorative du terme « babiole ».
    — M. Murray me l’a apportée, de la part d’un ami.
    — Un ami… reprit le vieil homme en scrutant attentivement William. Comment vous appelez-vous, jeune homme ?
    — Je ne vois pas en quoi cela vous concerne, monsieur, répondit William que cet examen mettait mal à l’aise. Bonne journée !
    Les traits de l’homme se durcirent et sa main se crispa sur le pommeau de sa canne quand William rassembla ses rênes. Juste avant de s’éloigner, il eut le temps de remarquer qu’il lui manquait deux doigts. Il crut un instant que le vieillard allait monter en selle à son tour et tenter de le rattraper mais, quand il se retourna, l’homme était toujours debout sur le bas-côté, à l’observer.
    Cela ne changeait plus grand-chose mais, afin d’attirer le
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