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Les cons

Les cons

Titel: Les cons
Autoren: Julien Boyer
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là pour une sorte d'entretien d'embauche pour un poste ici là, à Lyon (je vous avais pas dit, mais franchement, on s'en fout). J'étais un peu trop fatigué pour jouer une bonne comédie, mais je m'en battait les couilles, c'était un poste dont je voulais pas. J'étais venu uniquement parce que ça me permettait d'aller au gala d'Anna aux frais de la boite et de revoir Émilie.
        Au sortir du boulot, je suis allé droit chez Émilie Toujours son superbe appartement, toujours son inénarrable bordel. Toujours son sourire guinigmatique. J'étais un peu à la ramasse, mais j'ai été fouiller en moi mes derniers lambeau de taquet. J'y ai trouvé de quoi faire une ou deux nuits blanches de plus.
        Je l'ai invitée au kebab, puis après on est allés au Perroquet Bourré où on a bu du rhum dégueulasse avec Serge, un pote de glaçons. Et puis on a bougé à l'Abreuvoir, un des meilleurs bars du monde, où la musique était trop forte. Il s'est rien passé de mémorable, mais je m'en souviendrais quand même. J'aime bien Émilie, pour des raisons que j'ai du mal à cerner. J'espère que c'est pas lié à nos interactions sexuelles passées, mais j'apprécie beaucoup sa compagnie. Serge aussi d'ailleurs. Malgré la fatigue que j'avais accumulé, j'étais à un bon 8,5 sur l'échelle de Flash Gordon. On est finalement rentrés pas trop tard. On s'est couchés en chambres séparés sans la moindre tension, j'ai quand même dormi avec un oreiller dans les bras.
        Le lendemain matin, à l'aéroport de Lyon, en attendant l'embarquement. J'étais assis sur un de ces sièges de salle d'attente. De temps en temps je levais les yeux de mon bouquin et, embrassant du regard le terminal B, je me sentait enfiévré de sentimentalité nationaliste.
Ô France, toi sans qui...
Les gens étaient beaux et sympathiques. J'ai engagé la conversation avec le couple à coté de moi. Même leur bébé me faisait des bulles de salive. J'ai allègrement dragué la meuf qui enregistrait les bagages, j'étais léger comme un nuage.
        À peine rentré dans l'avion, ça a recommencé. Les hôtesses étaient britaines. La responsable nous a fait les consignes de sécurité de sa voix criarde et de son accent inintelligible. Évidemment, elles avaient pas la moindre notion de français. Le vol pris une heure et poil. Le pilote a failli nous répandre sur le tarmac. À peine sorti j'ai commencé à ressentir ces pulsions meurtrières. À chaque minute, ça s'amplifiait de façon exponentielle.
        À l'arrêt de train de l'aéroport, il n'y a que 4 quais mais l'absence de signalétique sensée t'oblige à aller demander ton chemin à un mec qui est payé pour remplir le rôle d'un panneau d'affichage. En attendant le train pour le centre-ville, j'avais envie de marteler le béton gris de mes poings ensanglantés en hurlant : « I... HATE... THIS... PLACE............ THIS ZOO............ THIS PRISON.......... THIS... REALITY ». Seigneur tout puissant, une fois que votre bonne volonté m'aura éloigné de cette terre maudite ; je vous en supplie, faites que je n'aie jamais à y retourner.

        Jeudi 14 décembre 2006
        Eh ben, ça m'a pris moins de temps que j'aurais cru pour raconter tout ça C'est l'heure de faire la conclusion du chapitre, mais je peux pas. J'ai annoncé en en-tête que c'était le dernier chapitre et il me reste encore 5 jours à vivre.
        Enfin je veux dire, 5 jours avant de revivre.
        Quoi de notable depuis mon retour. En sortant de l'aéroport, alors que le fiel britain s'infiltrait en moi petit à petit, j'ai reçu un coup de fil de Mike, mon collègue par alliance : « Je suis en route vers l'Écosse, je vais avoir besoin de toi demain, tu peux prendre l'avion ce soir? ». J'ai commencé par l'envoyer chier bien comme il faut et puis je me suis rappelé que mon point fort, c'était la flexibilité. J'ai donc passé une courte nuit à la maison, debout à 4h30 du mat pour reprendre l'avion. Arrivée à 8h, on a enchainé sur une lourde journée de travail.
        De retour deux jours après (vendredi matin) je suis passé en coup de vent à la maison chercher mon sac. Direction Londres.
        Des fois je me demande pourquoi je me fatigue à payer un loyer.
        À Londres, j'ai passé un pur week-end avec les potes là-bas. On a rien fait de fracassant. Genre : le point focal de mon week-end a été une visite de musée. On a eu la version théâtre des
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