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Les chevaliers de la table ronde

Les chevaliers de la table ronde

Titel: Les chevaliers de la table ronde
Autoren: Jean Markale
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[9] , et tous deux avaient
fait alliance avec Frolle, duc d’Allemagne [10] , qui était un haut et
puissant baron. Les trois alliés avaient rassemblé de grandes troupes et se dirigeaient
vers le royaume de Carmélide. Léodagan ne pouvait compter que sur deux rois de
la Bretagne armorique, deux frères qui avaient nom Ban de Bénoïc [11] et Bohort de Gaunes [12]  ; mais ceux-ci, qui
ne disposaient que de peu de ressources, avaient décidé de se rendre auprès du
roi Arthur pour lui demander son aide.
    Dès qu’il apprit que le roi Ban et le roi Bohort venaient
pour le rencontrer, Arthur fit tendre de soieries et de tapisseries et joncher
d’herbes et de fleurs les routes qui menaient à sa forteresse de Kaerlion, et
il voulut que les femmes et les jeunes filles de la région allassent en
chantant à leur rencontre, tandis qu’il s’y rendait lui-même, à la tête d’un
magnifique cortège. Puis il donna des fêtes en l’honneur de ses hôtes, si bien
que Ban et Bohort, ainsi que leur frère Guinebaut, qui était un très sage et
savant clerc, en furent très satisfaits. Enfin, ils exposèrent à Arthur l’objet
de leur voyage et expliquèrent avec soin quelles étaient les menaces qui
pesaient sur les Bretons d’Armorique, suppliant Arthur de les aider à chasser
les envahisseurs. Pour cela, ajoutèrent-ils, ils étaient tout disposés à reconnaître
le roi Arthur comme leur souverain légitime et s’engageaient à le servir lorsqu’il
déciderait de libérer l’île de Bretagne de tous les Saxons qui tentaient de
reconquérir les terres qu’Uther Pendragon les avait contraints à abandonner. Des
serments furent échangés sur les saintes reliques, en présence de l’archevêque
et de tous les vassaux qui se trouvaient présents dans la forteresse. Et l’on
dressa un plan de campagne grâce auquel on pourrait résoudre les difficultés
actuelles au mieux des intérêts du royaume de Bretagne.
    Peu de temps après, le roi Arthur rassembla les troupes qui
lui étaient fidèles et, en compagnie des rois Ban et Bohort, s’embarqua sur la
mer. Une fois sur les rivages d’Armorique, ils furent très bien reçus par les
gens du peuple qui voyaient en eux leur sauvegarde devant les empiétements de
Claudas de la Terre Déserte et de ses complices. Ils se mirent en route en
toute hâte et allèrent si bien qu’ils parvinrent bientôt à Carahaise [13] ,
en Carmélide, où le roi Léodagan tenait conseil, dans sa forteresse, avec ses
vassaux. Ils se présentèrent en se tenant tous par la main et saluèrent le roi
l’un après l’autre. Et le roi Ban se fit l’interprète de ses compagnons pour
affirmer que tous ceux qui se trouvaient là ne se quitteraient point tant qu’ils
n’auraient pas chassé les ennemis qui envahissaient leurs domaines.
    Ils n’étaient pas arrivés depuis une semaine que l’armée ennemie
parut devant Carahaise. Le conseiller de Rome, Ponce Antoine, qui était un très
bon et preux guerrier, menait les Romains, le duc Frolle, les Allemands et
Claudas, les gens de la Terre Déserte. C’était un mardi soir, le 30 avril [14] .
Dès que les guetteurs aperçurent au loin les éclaireurs ennemis et la fumée des
premiers incendies, on ferma les portes de la forteresse et tout le monde
courut aux armes. Les hommes du roi Léodagan se rassemblèrent sous l’enseigne d’azur
à trois bandes d’or, que portait le sénéchal Cléodalis. Arthur et ses bons
compagnons formèrent une troupe très dense sous une bannière qui représentait
un petit dragon à queue longue et tordue qui semblait lancer des flammes :
chacun croyait voir sa langue bouger sans cesse dans sa gueule béante.
    Il y avait, près de la grande porte de Carahaise, un
vieillard qui semblait observer ces préparatifs avec beaucoup d’intérêt. Il se
permettait même de donner des conseils aux guerriers à propos de leur armement
et de leur maintien ; mais aucun d’entre eux n’aurait pu reconnaître en
cet homme chenu, qui paraissait si faible, le devin Merlin dont on disait tant
de choses admirables, mais qui semblait avoir disparu depuis que le roi Arthur
avait soulevé l’épée flamboyante devant la forteresse de Kaerlion. Merlin était
présent, mais il ne tenait guère à ce qu’on pût dire ensuite que le combat n’avait
conduit à la victoire que grâce à lui. C’est pourquoi il se contentait d’observer
les événements, attendant le moment propice pour intervenir de façon
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