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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths
Autoren: J. M. Auel
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n’avait pas possédé cette faculté d’apprendre... ?
    Elle fit un signe à l’enfant, l’un des simples gestes de salut,
parmi les premiers qu’on lui avait enseignés si longtemps auparavant. Elle
surprit dans ses yeux une lueur d’intérêt, mais il secoua la tête et parut
perplexe. Jamais, comprit-elle, il n’avait appris le langage par signes du
Clan, mais il devait avoir en lui les vestiges de la mémoire du Clan. Un bref
instant, elle en était sûre, il avait reconnu le signe.
    — Rydag peut toucher le petit cheval ? répéta Latie.
    — Oui, répondit Ayla.
    Elle prit la main du petit garçon. Il est si maigre, si frêle,
pensa-t-elle. Elle comprit alors tout le reste. Il ne pouvait pas courir, comme
les autres enfants. Il ne pouvait pas se livrer à leurs jeux brutaux. Il ne
pouvait que les regarder et les envier.
    Avec une tendresse que Jondalar n’avait encore jamais lue sur
son visage, Ayla souleva Rydag pour l’asseoir sur le dos de Whinney. Elle fit
signe à la jument de la suivre et leur fit faire lentement le tour du Camp. Les
conversations s’interrompirent : tout le monde ouvrait de grands yeux au
spectacle de Rydag à cheval. Mis à part Talut et les quelques personnes qui
avaient rencontré le couple et les animaux près de la rivière, on n’avait
encore jamais vu personne monter à cheval. On n’avait jamais même envisagé une
telle idée.
    Une forte matrone émergea de l’étrange habitation. A la vue de
Rydag installé sur le dos de la jument qui s’était cabrée dangereusement près d’elle,
elle fut d’abord portée à courir à son aide. Mais, en approchant, elle prit
conscience du spectacle silencieux qui se jouait devant elle.
    L’enfant avait une expression émerveillée, ravie. Combien de
fois avait-il suivi d’un regard d’envie les activités des autres enfants, que
sa faiblesse et son aspect physique différent l’empêchaient d’imiter ?
Combien de fois avait-il souhaité pouvoir se faire admirer, envier ?
Maintenant, pour la première fois, petits et grands le suivaient d’un regard
admiratif et jaloux.
    La femme voyait tout cela et s’en étonnait. Cette étrangère
avait-elle vraiment compris si vite l’enfant ? L’avait-elle si vite
accepté ? Elle surprit le regard d’Ayla fixé sur Rydag et elle sut qu’elle
ne se trompait pas.
    Ayla saisit ce regard de la matrone, elle la vit lui sourire.
Elle lui sourit en retour, s’arrêta près d’elle.
    — Tu as rendu Rydag très heureux, dit la femme.
    Elle tendait les bras au petit garçon que l’étrangère blonde
soulevait.
    — C’est peu, dit Ayla. La femme hocha la tête.
    — Je m’appelle Nezzie.
    — Mon nom est Ayla.
    Toutes deux se dévisagèrent prudemment, sans hostilité, mais
comme pour tâter le terrain en vue de relations futures.
    Les questions qu’elle avait envie de poser à propos de Rydag se
bousculaient dans l’esprit de la jeune femme. Pourtant, elle hésitait. Était-il
convenable de les formuler ? Nezzie était-elle la mère de ce petit ?
Dans ce cas, comment avait-elle donné naissance à un enfant d’esprits
mêlés ? Le problème qui la tourmentait depuis la naissance de Durc
revenait l’assaillir. Comment la vie commençait-elle ? Une femme en
reconnaissait la présence uniquement quand son corps changeait, à mesure que
grossissait l’enfant. Mais comment s’introduisait-il à l’intérieur d’une
femme ?
    Creb et Iza croyaient qu’une nouvelle vie commençait quand une
femme absorbait les esprits totémiques d’un homme. Jondalar pensait que la
Grande Terre Mère mêlait les esprits d’un homme et d’une femme et les introduisait
à l’intérieur de la femme lorsqu’elle devenait grosse. Mais Ayla s’était formé
sa propre opinion. Elle avait remarqué chez son fils certaines de ses propres
caractéristiques et certaines autres du Clan. Elle avait alors compris qu’aucune
vie ne s’était développée en elle jusqu’au jour où Broud l’avait pénétrée de
force.
    Elle frissonna à cet affreux souvenir. Elle en était arrivée à
la certitude que, lorsqu’un homme mettait son organe dans l’endroit où les
enfants se formaient, quelque chose incitait la vie à commencer à l’intérieur d’une
femme. Jondalar, quand elle lui en avait parlé, avait trouvé l’idée étrange. Il
avait voulu la convaincre que c’était la Mère qui créait la vie. Elle ne l’avait
pas vraiment cru. A présent, elle se posait des questions.
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