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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths
Autoren: J. M. Auel
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des cavernes s’introduire dans la
fissure pour l’atteindre. Elle poussa un hurlement de peur et de souffrance
quand la patte trouva sa cuisse nue et la sillonna de quatre estafilades
parallèles. L’Esprit même du Grand Lion des Cavernes l’avait choisie et marquée
pour montrer qu’il était son totem, lui avait expliqué Creb, après une épreuve
bien plus pénible que toutes celles auxquelles un homme lui-même était soumis,
alors qu’elle n’était qu’une petite fille de cinq ans. Elle crut sentir la
terre trembler sous ses pieds, et sentit monter une nausée.
    Elle secoua la tête pour chasser un souvenir trop précis.
Jondalar remarqua son malaise.
    — Qu’y a-t-il, Ayla ?
    Elle tendit le bras vers la décoration, au-dessus de l’entrée.
    — J’ai vu ce crâne et je me suis rappelé le jour où j’avais
été choisie , le jour où le Lion des Cavernes est devenu mon totem !
    — Nous sommes le Camp du Lion, déclara une fois de plus
Talut avec orgueil.
    Il ne les comprenait pas quand ils s’exprimaient dans le langage
de Jondalar mais il voyait l’intérêt qu’ils témoignaient au talisman du camp.
    — Le Lion des Cavernes a une profonde signification pour
Ayla, expliqua Jondalar. L’esprit du grand fauve, prétend-elle, la guide et la
protège.
    — Alors tu devrais te sentir bien ici, dit Talut, en la
gratifiant d’un sourire satisfait.
    Elle vit Nezzie emporter Rydag dans ses bras et songea de
nouveau à son fils.
    — Oui, je crois, répondit-elle.
    Avant d’entrer, la jeune femme examina la voûte. Elle sourit en
voyant comment on était arrivé à une aussi parfaite symétrie. C’était simple,
mais elle n’y aurait pas pensé. Deux grandes défenses de mammouth, prises sur
la même bête ou sur deux bêtes de même taille, avaient été solidement fichées
en terre, et les deux pointes se rejoignaient au sommet dans un manchon fait d’un
segment de tibia de l’animal.
    Un lourd rabat en peau de mammouth couvrait l’entrée, assez
haute pour permettre à Talut de pénétrer à l’intérieur sans courber la tête. On
accédait alors à un vaste espace à l’extrémité duquel une autre voûte, juste en
face de la première, était drapée elle aussi de peau de mammouth. Ils
descendirent dans un foyer circulaire dont les épaisses parois s’incurvaient
pour former un plafond voûté.
    En avançant, Ayla remarqua les murs, apparemment recouverts d’une
mosaïque d’os de mammouth, où étaient suspendus des vêtements d’extérieur à des
chevilles et des râteliers chargés d’outils et de récipients. Talut releva l’autre
tenture et, après être passé lui-même, la retint pour livrer passage à ses
invités.
    Ayla descendit encore une marche et s’immobilisa, ouvrit des
yeux stupéfaits. Elle était submergée par tous ces objets inconnus, ces images
insolites, ces couleurs éclatantes. Le spectacle qui se présentait à elle était
en grande partie incompréhensible, et elle se raccrocha à ce qu’elle
connaissait.
    A peu près au centre de l’espace dans lequel ils se trouvaient,
une énorme pièce de viande, embrochée sur une longue perche, rôtissait
au-dessus d’un vaste foyer. Chaque extrémité de la perche reposait dans la
cavité de l’articulation d’un os de jambe de mammouth enfoncé verticalement
dans le sol. Un jeune garçon tournait une manivelle faite de bois de cerf. C’était
l’un des enfants qui s’étaient attardés pour observer Ayla et Whinney. La jeune
femme le reconnut, lui sourit. Il lui rendit son sourire.
    Les yeux d’Ayla s’accoutumaient à la pénombre, et elle s’étonnait
de se trouver dans une salle aussi vaste, aussi propre et confortable. Le foyer
était le premier d’une série qui s’alignait au long de cette habitation de plus
de vingt-cinq mètres sur plus de six mètres.
    A la dérobée, Ayla pressa tour à tour ses doigts sur sa cuisse
en prononçant mentalement les noms des chiffres que lui avait enseignés
Jondalar. Sept foyers.
    Il faisait bon, dans ce logis semi-souterrain. Les feux
réchauffaient l’atmosphère, plus qu’ils ne le faisaient généralement dans les
cavernes auxquelles elle était habituée. Il y faisait même chaud, et elle
remarqua, un peu plus loin, des gens très légèrement vêtus.
    Curieusement, il ne faisait pas plus sombre vers l’autre
extrémité de l’habitation. Le plafond conservait à peu près la même hauteur d’un
bout à l’autre, quatre mètres environ,
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