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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths
Autoren: J. M. Auel
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regarda d’abord avec surprise puis avec gratitude. Elle
prit une assiette, faite d’une plaque d’ivoire légèrement incurvée détachée d’une
défense, et, avec une profonde gravité, choisit la plus belle tranche. Jondalar
lui sourit, avec un signe d’approbation, et les autres se pressèrent afin de se
servir à leur tour. Quand elle eut fini de manger, Ayla posa l’assiette sur le
sol, comme elle l’avait vu faire à ses compagnons.
    — Je me demandais si tu voulais nous montrer une danse
nouvelle, tout à l’heure, dit une voix derrière elle.
    Elle se retourna, vit les yeux sombres de l’homme à la peau
foncée.
    Le mot « danse » lui était inconnu, mais il lui
souriait amicalement. Elle lui rendit son sourire.
    — Quelqu’un t’a-t-il déjà dit combien tu es belle quand tu
souris ? demanda-t-il.
    — Belle ? Moi ?
    Elle se mit à rire, secoua la tête d’un air incrédule.
    Jondalar lui avait dit un jour les mêmes mots ou presque, mais
elle ne se considérait pas sous cet aspect. De tout temps, bien avant d’avoir
atteint l’âge nubile, elle avait été plus grande et plus mince que les gens qui
l’avaient élevée. Elle était si différente d’eux, avec son front bombé et le
drôle d’os, sous sa bouche, que Jondalar appelait un menton, qu’elle s’était
toujours trouvée laide.
    Ranec, intrigué, l’observait. Elle riait avec une spontanéité
enfantine, comme si elle pensait sincèrement qu’il venait de dire quelque chose
de comique. Il n’avait pas prévu ce genre de réaction. Un sourire de
coquetterie, peut-être, ou bien une invite faite d’un air entendu. Mais les
yeux gris-bleu d’Ayla étaient d’une totale innocence, il n’y avait rien d’affecté
ni d’apprêté dans sa manière de renverser la tête en arrière ou de rejeter ses
longs cheveux loin de son visage.
    Elle se mouvait avec la grâce naturelle et fluide d’un animal,
un cheval, peut-être, ou bien un lion. Il y avait autour d’elle une sorte d’aura,
une qualité qu’il était incapable de définir vraiment, mais qui alliait à des
éléments de candeur et de franchise un certain mystère. Elle semblait innocente
comme un tout jeune enfant, ouverte à tout, mais elle était en même temps une
femme, au plein sens du terme, une femme d’une beauté saisissante, totale.
    Il la détaillait avec curiosité et intérêt. Sa chevelure,
longue, abondante, naturellement ondée, avait le blond doré, brillant d’un
champ de hautes herbes balancées par le vent. Ses grands yeux largement espacés
étaient frangés de longs cils, un peu plus sombres que ses cheveux. Avec toute
la sensibilité d’un sculpteur, il examinait l’élégante pureté de l’ossature de
son visage, la grâce musclée de son corps. Quand son regard descendit vers la
poitrine pleine, les hanches galbées, il prit une expression qui déconcerta
Ayla.
    Elle rougit, détourna les yeux. Jondalar lui avait bien dit que
c’était parfaitement convenable, mais elle n’était pas bien sûre d’apprécier
cette façon de regarder quelqu’un bien en face. Elle se sentait sans défense,
vulnérable. Elle lança un coup d’œil vers Jondalar. Il lui tournait le dos,
mais elle lut dans son attitude qu’il était furieux. Pourquoi était-il
furieux ? Avait-elle fait quelque chose de mal ?
    — Talut ! Ranec ! Barzec ! Regardez qui est
ici ! appela une voix.
    Tout le monde tourna la tête. Plusieurs personnes venaient d’apparaître
en haut de la pente. Nezzie et Talut se mirent à la gravir à leur rencontre, au
moment où un jeune homme se détachait du groupe pour s’élancer vers eux. Ils se
rencontrèrent à mi-chemin, s’étreignirent avec enthousiasme. Ranec, à son tour,
se précipita vers un autre des arrivants, et, si les retrouvailles furent moins
démonstratives, il n’en serra pas moins contre lui, avec une chaleureuse
affection, un homme plus âgé.
    Ayla, avec une étrange sensation de vide, regarda les autres
membres du Camp déserter les visiteurs, dans leur impatience de retrouver des
parents et des amis. Tous parlaient et riaient en même temps. Elle, elle était
Ayla de Nulle Part. Elle n’avait aucun lieu où aller, aucun foyer à retrouver,
pas de clan pour l’accueillir par des étreintes, des embrassades. Iza et Creb,
qui l’avaient aimée, étaient morts, et elle était morte pour ceux qu’elle
aimait.
    Uba, la fille d’Iza, avait été pour elle une véritable
sœur : elles étaient
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