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Les Amants De Venise

Titel: Les Amants De Venise
Autoren: Michel Zévaco
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le
sifflement modulé qui lui avait déjà servi de signal dans le jardin
d’Olivolo.
    Presque aussitôt deux hommes surgirent de la tente, et l’un
d’eux, sautant à terre, le bonnet à la main, s’approcha en
disant :
    « Où faut-il vous conduire, monseigneur ?
    – À Saint-Marc », dit Roland en prenant place dans
l’embarcation.
    Guido Gennaro fut invité à entrer sous la tente et à s’y tenir
tranquille. Roland demeura près des rameurs.
    La gondole se mit à filer le long des canaux, et une demi-heure
plus tard, s’arrêta près de la place Saint-Marc.
    Les quatre passagers débarquèrent, c’est-à-dire Roland, le chef
de police, Scalabrino et son compagnon.
    Celui-ci, dès lors, marcha le premier.
    « Où me conduisent-ils ? » songea le chef de
police.
    Il avait d’abord supposé que la gondole allait sortir de Venise
et qu’on allait le conduire dans la montagne. Cela lui laissait un
jour de réflexion, et puis il comptait sur les hasards de la
route.
    Or, on le faisait débarquer devant Saint-Marc.
    Silencieusement, on longeait le pied du vaste et sombre
monument.
    Enfin, on s’arrêta devant une petite porte basse pratiquée sur
l’un des flancs de la cathédrale.
    L’homme qui, depuis le jardin, servait de guide à Roland, sortit
de ses vêtements une clef et ouvrit. Quelques instants plus tard
ils étaient dans l’intérieur de l’église, vaguement éclairée par
quelques lumières placées en des chapelles latérales.
    « Vite ! dit l’homme. Il va être trop tard. »
    Il entraîna ses compagnons derrière le maître-autel, ouvrit une
autre porte et commença à descendre un escalier.
    Au bout de trente marches, il s’arrêta.
    Là, l’obscurité était complète. L’homme alluma une lanterne
sourde.
    Gennaro constata qu’il se trouvait dans une des cryptes de
Saint-Marc. C’était une salle assez vaste autour de laquelle
étaient rangés des tombeaux.
    L’homme se dirigea vers l’un de ces tombeaux, poussa un ressort
et dérangea une dalle. Roland entra dans le tombeau.
    Scalabrino l’y suivit, entraînant le chef de police.
    Alors la dalle reprit sa place.
    Au centre de cette dalle, un trou en losange avait été percé,
sorte de fenêtre grillagée.
    Par cette fenêtre, de l’intérieur du tombeau, on pouvait voir et
entendre ce qui se passait et ce qui se disait dans la crypte.
    « Regardez et écoutez ! fit Roland d’une voix
grave ; mais pas un mot, ou vous êtes mort. »
    Scalabrino montra son poignard.
    « Ne craignez rien », dit Gennaro frappé
d’étonnement.
    À ce moment, la faible lueur qui éclairait la crypte
s’éteignit ; l’homme qui avait conduit Roland s’était
éloigné.
    Un quart d’heure s’écoula dans le plus profond silence.
    Tout à coup, les sons lointains, graves et tristes du bronze se
firent entendre en haut, comme très loin. Gennaro compta douze
coups.
    « Minuit ! » murmura-t-il.
    Les dernières vibrations du bronze résonnaient encore sourdement
lorsque la crypte s’emplit de lumière.
    « Regardez bien », souffla Roland.
    Et il se recula pour laisser place à Gennaro.
    Le chef de police colla son visage au grillage de la minuscule
fenêtre du tombeau, et le spectacle qu’il eut sous les yeux
l’absorba au point qu’il oublia la situation où il se trouvait.
    Une douzaine d’hommes venaient d’apparaître dans la crypte.
    Ils portaient des torches. Et c’était la rouge lueur de ces
torches qui venait d’éclairer soudain la crypte.
    Ces hommes se rangèrent autour de la salle et fichèrent leurs
torches, qui sur des dalles, qui sur le socle d’une statue.
    Ils étaient douze.
    Il y eut ainsi douze torches rangées symétriquement autour de la
salle. Chacun des hommes demeura debout près de sa torche.
    Gennaro remarqua alors que cette disposition formait une sorte
de fer à cheval autour d’une estrade basse sur laquelle étaient
placés plusieurs sièges.
    Un quart d’heure s’écoula encore.
    Alors, des hommes descendant tous par le même escalier
commencèrent à apparaître dans la crypte. Ils arrivaient isolément,
ou par groupes. Mais tous étaient masqués, tous étaient
silencieux ; chacun d’eux, en arrivant dans la salle, prenait
place près de l’une des torches. Au bout de vingt minutes, il y eut
ainsi autour de chaque torche une dizaine de ces fantômes.
    Gennaro comprit que les hommes aux torches devaient être des
chefs de groupes.
    À ce moment, il y avait en tout une
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