Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
Stonecrop, homme sans foi ni loi.
    — Je te l’ai dit. J’ai vu Hubert à Wissant ; il m’a confirmé que le trésor existait bel et bien.
    À travers la bruine grise et brumeuse, il désigna la côte.
    — Nous ferons sous peu escale devant l’Orwell et nous rendrons à l’ermitage. Hubert y sera.
    — Pourquoi ne nous accompagne-t-il pas ?
    Blackstock se mit à rire.
    — Hubert n’aime pas la mer. Qui plus est, il est occupé ailleurs, une affaire entre lui et moi qui ne te concerne pas.
    Stonecrop releva son capuchon et se détourna pendant que son maître portait les yeux vers le grand mât à la voile de toile ferlée. Une fois encore il regarda autour de lui et s’assura que tout allait bien, vigies postées à la proue et à la poupe pour détecter les écueils.
    Ses pensées revinrent à la Carte du Cloître ; c’était ainsi que son propriétaire, le marchand allemand Paulents, avait appelé le vieux manuscrit. Le croquis avait la forme d’un cloître et délimitait un espace de terres en friche dans le Suffolk autour d’un groupe d’anciens tumulus près de la Denham. Selon le relevé, un de ces tertres renfermait le fabuleux trésor d’un roi barbare enseveli dans un drakkar chargé d’un bord à l’autre d’or, de vaisselle d’argent, de joyaux précieux et d’armures coûteuses, rançon royale qui n’attendait que d’être revendiquée.
    Blackstock réfléchit à l’énigme posée par le manuscrit.
    — Un bateau à terre, enterré près d’une rivière, mais hors de portée de la marée.
    — De quoi s’agit-il, capitaine ?
    — Rien.
    Blackstock sourit in petto. Il serait bien temps, se dit-il, d’informer Stonecrop et le reste de l’équipage.
    Il se balançait au rythme des oscillations du bâtiment ballotté par le puissant vent de nord-est qui soulevait des écrans d’embruns. Il regarda derechef le nid-de-pie en haut du mât, puis autour de lui les marins qui jetaient de l’eau par-dessus les bastingages. Comme d’habitude, il tendit l’oreille pour écouter la musique du vaisseau. Peu importait la tempête ; c’était le navire qui comptait ! Il avait beaucoup appris des pirates aguerris qui hantaient le détroit entre Douvres et Calais, les routes commerciales vers Bordeaux et ses vins et, plus au sud, les ports espagnols, voire – comme il pourrait le faire à présent, s’il se dirigeait vers le nord-est – les ports pris dans les glaces de la Baltique. Andit de Bodleck, maître et capitaine de L’Ame des Limbes, venu du Brabant, avait été son principal mentor. Oui, Andit avait été un excellent professeur, bien qu’il eût été capturé par deux cogghes royales d’Édouard I er d’Angleterre, que son bateau eût été coulé et lui pendu au gibet surplombant Goodwin Sands, la veille du pèlerinage à l’ermitage de Saint-Patrick. Blackstock avait entendu dire qu’Andit avait refusé le ministère du prêtre local ; le pirate se proclamait païen et faisait des offrandes à une sinistre déesse de la guerre nommée Nemetonae.
    — Drôle de vie, commenta Blackstock à haute voix.
    — Oui, capitaine ?
    Blackstock estima cette fois qu’il était avisé de répondre.
    — Fort peu de gens, Stonecrop, lança-t-il par-dessus les craquements du bâtiment, font vraiment confiance aux prêtres ; ils préféreraient plutôt être rossés que de se confesser à eux.
    Blackstock jeta un coup d’oeil vers la proue. Cinq hommes au moins étaient d’anciens ecclésiastiques qui avaient commis un crime et se retrouvaient à présent en hauts-de-chausses de serge et justaucorps de cuir, les cheveux comme la barbe emmêlés, toute trace de tonsure depuis longtemps disparue. Il se demanda combien d’entre eux, s’ils étaient faits prisonniers, en appelleraient au privilège de clergie {3} .
    Hubert le ferait-il ? Mais, bien sûr, cette vie pleine de dangers allait cesser quand ils auraient trouvé ce bateau et sa précieuse cargaison. Hubert avait d’abord été sceptique, mais Blackstock avait insisté, disant que si un marchand hanséatique de haut rang comme Paulents ou un négociant prince et chevalier comme Sir Walter Castledene croyaient à cette histoire, elle avait sans nul doute du vrai. Puis, par pur hasard, Hubert avait traqué un orfèvre de Bishop’s Lynn, un collectionneur de livres et de manuscrits, qui avait occis un prêtre lors d’une rixe dans une auberge et avait été publiquement prononcé ultegatum – hors la loi.
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher