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Le Temple Noir

Le Temple Noir

Titel: Le Temple Noir
Autoren: Eric Giacometti
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idéal en ces temps de crise ?
    Le frère obèse se dandina sur sa canne. L’humidité faisait souffrir son genou.
    — J’ai lu les messages de son blog, un vrai tissu d’absurdités, sauf sur un point.
    — Lequel ?
    — Dans l’un de ses posts, il a évoqué les trois pierres sacrées de Londres. La première, qui était à Westminster, utilisée pour le sacre des rois et des reines, la deuxième dans la City, trouvée sur un site païen et qui protège la ville. La troisième aux mains des francs-maçons, au sommet d’un triangle parfait, là précisément où tu viens de l’enterrer. J’ai vérifié sur la carte, cela donne un magnifique triangle. Le hasard fait bien les choses, tu ne trouves pas ?
    Standford sourit.
    — Le hasard, c’est Dieu qui voyage incognito, mon frère. Rentrons, nous avons une tenue.
    Le frère obèse s’éloigna en sa compagnie.
    — Voilà une explication trop déiste, qui n’aurait pas convaincu notre cher frère Antoine. Au fait, que devient-il ? J’ai appris qu’il avait démissionné.
    Le visage de Standford se fit plus grave. Il abandonna son ton léger.
    — Il est loin, très loin d’ici…

    Centre de recherche nucléaire de Dalton
West Cumbria
    Les deux hommes en combinaison de protection antiradiations étaient assis face à l’écran de l’ordinateur, dans le laboratoire du Dr Mantinéa. L’un d’entre eux retira une grosse clé USB oblongue et l’inséra dans sa poche, puis brancha un fin rectangle noir. L’écran se brouilla, des chiffres défilèrent dans tous les sens. L’homme se tourna vers son compagnon.
    — Dix minutes avant que le virus ne détruise toutes les données de l’unité centrale.
    — Aucun risque de copie stockée ailleurs, répondit Andrew Chasteuil.
    — Non, tout sera effacé, sauf le contenu de la clé. Tu as récupéré tous les os ?
    Le rouquin indiqua d’un signe de tête, un sac de toile frappé du logo des déchets radioactifs.
    — Ça va partir dans leur circuit de destruction. Désintégration garantie. Tu sais ce que Standford va faire de la clé ?
    Chasteuil sourit derrière son masque.
    — Non, mais ce sera pour le plus grand bien de Sa Majesté.

Épilogue
    Sierra Leone
Freetown
De nos jours
    La nuit était tombée sur la capitale de la Sierra Leone, mais la ville bouillonnait d’activité. La pluie tombait à verse depuis une heure et transformait les rues en patinoires de boue. Marcas avala d’un trait son verre de mojito et contempla la photo posée sur le comptoir du bar.
    Gabrielle pendue à son cou souriait à l’objectif. En arrière-plan, on distinguait la rangée de palmiers plantés sur la plage de Tennessee Williams, à Key West.
    Il n’arrivait pas encore à croire qu’elle était morte dans la chambre froide et austère d’une clinique londonienne. Son corps avait lâché d’un seul coup. Elle était partie quasiment au moment où il avait abattu Fainsworth. Trois mois s’étaient écoulés depuis son enterrement au Père-Lachaise, à Paris, et il n’avait pas surmonté son deuil. Pire, il buvait plus que de raison et s’accrochait avec son fils à tout bout de champ. Il bâclait son travail et ses collègues ne le reconnaissaient plus. Il fallait fuir la France, quitter le pays pour se ressourcer ailleurs. Au bout du monde. C’était Standford qui lui avait indiqué la Sierra Leone et fourni l’adresse de son contact sur place.
    Il consulta sa montre. Cela faisait exactement huit heures qu’il avait atterri dans ce pays minuscule, après avoir fait escale à Dakar. Il avait pris l’hôtel le plus potable de la ville, du côté des plages de Lumley, et l’avait regretté à peine installé. Truffé d’hommes d’affaires occidentaux et africains, de trafiquants en tout genre. Il était resté dans sa chambre tout l’après-midi.
    Il caressa la photo du doigt, puis consulta sa montre. Il était presque 19 heures.
    Une main se posa sur son épaule. Un parfum féminin se répandit derrière lui. Pendant un instant, il laissa planer l’incertitude. Il se tournerait et Gabrielle lui sourirait pour l’embrasser. La voix féminine brisa l’enchantement.
    — Vous avez du feu ?
    Il pivota lentement.
    Une jeune femme blonde, trop blonde, apparut devant lui. La trentaine, le corps moulé dans une robe noire favorablement échancrée, une allure élancée mais déséquilibrée par la poitrine refaite. Elle tenait une cigarette entre ses doigts, le coude plié, la main en
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