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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple
Autoren: Jean (d) Aillon
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trouvait assez haut et il ne parvint même pas à la toucher avec sa main.
    — Étonnante sculpture, n'est-ce pas ? lança le maître maçon qui l'avait observé. Mais, vous savez, ces croix, il y en a dans toutes les maisons du Temple. On les retrouve aussi sur les gisants de l'église.
    Rabutin opina. D'ailleurs, de près, la pierre ne ressemblait plus du tout à un coffre. Il sentit alors la tête lui tourner.
    — Voulez-vous un siège, monsieur ? s'enquit le maçon qui avait remarqué sa soudaine pâleur.
    — Volontiers ! répondit Bussy, en se passant une main sur le front.
    Il transpirait abondamment et connaissait ces symptômes. Le maître demanda à un ouvrier de porter une escabelle et le comte s'y assit un moment. Comme il frissonnait, on lui proposa de le raccompagner à l'hôtel du prieur, ce qu'il accepta volontiers. En chemin, il expliqua à son accompagnateur que son malaise n'était qu'un nouvel accès d'une mauvaise fièvre contractée en Catalogne. Elle ne durait jamais longtemps, et si elle disparaissait dans la journée, il reviendrait dans la soirée. Il demanda donc qu'on ne ferme pas la porte à clef.
    Le maçon objecta qu'on pourrait lui voler son matériel, ce qui fit rire Bussy qui lui répondit que les seuls voleurs dans le Temple étaient les financiers y trouvant asile, et que ces gens-là n'avaient pas besoin de ses outils !
    *
    Il passa le reste de la journée couché. Le médecin de son oncle, venu le voir, proposa de le saigner. Bussy refusa. Il avait l'habitude de ces brusques crises qui cessaient rapidement. Effectivement, dans la soirée, le malaise disparut presque complètement.
    Dans son lit, Rabutin n'avait cessé de songer à l'effet de la lumière sur le mur. En y réfléchissant, il avait bien distingué une sorte de découpe autour de la pierre, comme si elle pouvait être ouverte à la manière du couvercle d'un coffre dont elle avait la forme.
    Peu avant vêpres, il se leva et se fit habiller avant de demander à son ordonnance, M. de Saint-Félis, de l'accompagner.
    Ils s'étaient chaudement couverts, car il gelait à nouveau. Dehors, il faisait déjà sombre et quelques flocons de neige virevoltaient. Devant la rotonde de l'église, quelques moines et des chevaliers en manteau noir attendaient un office. En chemin, Rabutin expliqua à son ordonnance les grandes lignes de ce qu'il avait en tête.
    — Ce matin, dans la maison que mon oncle m'a offerte, j'ai aperçu quelque chose qui m'intrigue et me trotte dans la tête. Je voudrais examiner de près une sculpture mais il me faudra grimper sur une échelle, et avec cette maudite fièvre, j'ai besoin de vous…
    Les volets des maisons étaient soigneusement fermés dans la ruelle déserte, mais les cheminées qui fumaient prouvaient qu'elles n'étaient pas vides d'habitants. Le maçon avait obéi et la porte était ouverte. Ils entrèrent. Avec son briquet à silex, Saint-Félis alluma la lanterne qu'il avait apportée, tandis que Roger de Rabutin faisait le tour de la salle vide et trouvait ce qu'il cherchait : une longue échelle posée contre un mur.
    — Aidez-moi à la mettre ici, demanda-t-il.
    Ils l'installèrent près de l'escalier et Rabutin grimpa jusqu'à la croix templière située à une dizaine de pieds du sol. Tenant la lanterne de la main gauche, il passa l'index de la main droite sur la pierre et constata qu'elle était vraiment bombée par rapport au reste du mur blanchi à la chaux. Il y avait aussi un fin sillon autour de la croix. Pouvait-on y introduire une lame ?
    — Saint-Félis, avez-vous un couteau ?
    Aucun des deux n'était venu armé et l'ordonnance n'avait aucune idée de ce que recherchait son officier. Il fit le tour de la pièce dans la pénombre et découvrit une lame assez fine, utilisée par les ouvriers pour tailler des étais de bois.
    Avec ce fer, le comte commença à creuser le sillon. C'était facile, car il n'y avait que de la poussière à l'intérieur, mais la position sur l'échelle se révélait pénible. Au bout d'un moment, fatigué, il demanda à Saint-Félis de le remplacer.
    L'ordonnance alla beaucoup plus vite que lui. Rapidement, il parvint à enfoncer la lame sur trois ou quatre pouces.
    — La pierre bouge, monsieur, dit-il soudain. Que dois-je faire ?
    — Essayez de la retirer !
    Saint-Félis introduisit la lame dans un espace un peu plus large, comme creusé exprès. La pierre sculptée n'avait guère de profondeur. Presque plate, bien
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