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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple
Autoren: Jean (d) Aillon
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lui qui a fait courir ces rumeurs infâmes sur les chevaliers du Temple ? On le dit, et c'est bien possible. Déjà, en 1306, il avait confisqué les biens des Juifs et il savait comment s'y prendre pour préparer l'opinion à ce genre de décision inique. Bref, le 13 octobre, à l'aube, les gens d'armes de Guillaume de Nogaret ont pénétré dans la Villeneuve et Nogaret a arrêté lui-même Jacques de Molay et les cent cinquante chevaliers qui se trouvaient là. Ensuite, Alain de Pareilles, chef des archers du roi, a commencé la fouille des bâtiments. Il cherchait le trésor du Temple, mais n'a rien trouvé.
    « Tu entends Guy ? Rien ! Où était la fortune du Temple ? Où étaient les butins des croisades ? Où étaient les revenus des immenses domaines qu'ils possédaient ? Où était cet or qu'ils utilisaient pour racheter des prisonniers aux Sarrasins ? Tout avait disparu ! Voilà pourquoi Molay devait être interrogé et torturé durant sept ans. Mais s'il a reconnu les crimes de blasphème, il n'a jamais rien dit sur le trésor de l'Ordre.
    — Mon frère aurait donc mis la main dessus ? persifla Guy, en montrant le coffret.
    Le grand prieur se leva difficilement pour aller chercher un livre dans la bibliothèque de sa chambre. C'était un vieil ouvrage en maroquin vert. Il chercha une page et la lut :
    — Voici ce qu'a déclaré au pape, en juin 1308, Jean de Chalon 9 , un templier de Nemours : La veille de l'arrestation des templiers, trois chariots de paille provenant des écuries du Temple ont quitté la commanderie avec une cinquantaine de chevaux. Ce n'était pas exceptionnel, de tels transports, il y en avait tous les jours. Seulement ce convoi-là était conduit par le frère de Jean de Chalon, Hugues, et, surtout, par Gérard de Villers, le commandeur des templiers pour la France. Étonnant, non ? Pour un banal convoi de paille, peut-être souillée, car venant des écuries…
    — Il y avait quelque chose sous la paille… suggéra Guy.
    — Sans doute ! On murmure que Molay et Jean du Tour, le trésorier du Temple, avaient été secrètement prévenus de l'opération du roi. Qu'ils auraient fait charger une cinquantaine de coffres de fer contenant les archives, l'or et les objets précieux de l'Ordre. Quant aux chevaux, ils auraient été destinés à remplacer ceux qui tiraient les chariots.
    — Et le Bel aurait laissé faire ? La veille de sa grande opération ? demanda Guy, sans cacher son scepticisme.
    — N'oublie pas que la Villeneuve était hors de Paris. Le Bel n'y avait pas de gardes et des chariots entraient et sortaient chaque jour. Quoi qu'il en soit, le roi n'a rien obtenu après avoir arrêté Molay. Plus tard, les possessions des templiers ont été données à notre ordre – en 1312 – et le Bel a exigé une dîme à verser à son trésor, pour solde de tout compte. Nous l'avons fait l'année suivante. Ça nous a coûté 200 000 livres.
    Le grand prieur se tut et le silence s'installa, troublé seulement par le crépitement du feu dans la cheminée. Ce fut Guy qui le rompit :
    —  Triginta ferreae arcae , trente coffres… vous parliez de cinquante, mon oncle…
    — En effet.
    — Trente… cinquante… Quelle importance ? fit Roger en haussant les épaules.
    — Ce trésor, je suppose que beaucoup l'ont cherché ? demanda Guy.
    — Des milliers de gens ! À commencer par Philippe le Bel. Mais personne ne l'a trouvé ! reconnut le grand prieur dans un sourire.
    — Alors pourquoi ce parchemin indiquerait-il où il se trouve ? Tout ceci n'est qu'une farce ! ajouta Guy, avec un sourire ironique en désignant le coffret.
    — Une farce qui aurait coûté cher en pièces d'or ! remarqua Roger de Rabutin. Et dans quel but ?
    — Je te l'accorde, mon frère, fit Guy en levant les mains, dans un geste d'acquiescement. Le texte est donc de Molay… mais qui pourrait comprendre un tel rébus ?
    — Comme tu l'as proposé, il s'agit certainement d'instructions que Molay laissait pour un templier en mission, dit le grand prieur.
    — Je ne crois pas aux coffres dans les chariots de paille, rétorqua Roger.
    — Que veux-tu dire ? demanda son oncle.
    — Molay aurait pris trop de risques. Qu'une patrouille aux ordres de Nogaret suive les chariots, les fouille, et l'or aurait été découvert. Sans compter que les chariots devaient être si lourdement chargés qu'on les aurait remarqués. N'importe quel soldat se serait douté de quelque
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