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Le prix du secret

Le prix du secret

Titel: Le prix du secret
Autoren: Fiona Buckley
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royaume ?
    — Je l’ignore, madame. Vous avez un certain point de vue et Élisabeth un autre, peut-être.
    — D’accord.
    Je fermai les yeux. J’en arrivai au fait et dans ma tête la douleur allait crescendo.
    — Brockley, il me faut prendre une décision. Jusqu’à ce que je découvre que j’avais servi d’appât, je comptais rentrer en Angleterre, attendre et réfléchir. Avant que la paix soit restaurée, pensai-je, j’aurais le temps de voir clair en moi. Mais maintenant, je ne veux plus rentrer du tout. Je veux rester en France, prévenir Matthew et qu’il m’indique où je pourrai vivre jusqu’à ce que la guerre finisse et que je puisse le rejoindre chez lui.
    — Je vois.
    Brockley hésita, puis observa :
    — Vous vous êtes mise dans une mauvaise affaire, madame. Pour ma part, je serai heureux de vous en voir sortir.
    — Moi aussi, mais… Oh, Brockley, que vais-je faire ? Je ne vous retiendrai pas à mon service, Dale et vous. Vous serez libres d’agir comme bon vous semble. Mais si je reste en France, que deviendra Meg ? Je ne peux l’abandonner en Angleterre ! Je ne vais pas non plus la faire venir ici en pleine guerre. Mais qu’arrivera-t-il, si après je ne le peux plus ? Peut-être Cecil ne le permettra-t-il pas. Quel recours aurai-je ? Je ne me sens pas le courage de les regarder en face, Élisabeth et lui, après ce qu’ils m’ont fait. Je veux rester avec Matthew. Mais je veux Meg. Et je m’inquiète pour Fran et vous. Brockley, je ne sais plus où j’en suis !
    Avec une compassion muette, il me tendit la bassine. Ensuite je me rallongeai, vidée et exténuée, mais la douleur commençait enfin à s’estomper.
    — Je ne peux retourner à mon ancienne vie, murmurai-je. Mais ma fille vit chez les Henderson grâce aux dispositions de Cecil. Supposez qu’il revienne là-dessus…
    La maladie rendait ma voix rauque. Il y avait de l’eau du puits dans une cruche près du lit, et une coupe à côté. Brockley m’en servit un peu et la porta à mes lèvres.
    — Buvez une petite gorgée, juste pour calmer votre gorge. Pourquoi ne vivriez-vous pas auprès de votre mari ? C’est bien la place d’une épouse. Quant à savoir ce que nous ferons, Fran et moi, ce sera à elle d’en décider. Elle a traversé une terrible épreuve, mais nous avons une dette infinie envers vous et nous ne l’oublierons pas. Votre seul véritable motif d’inquiétude, au fond, c’est Meg.
    Je hochai la tête et le regrettai aussitôt, mais l’élancement sous mon crâne était un peu moins vif, cette fois. Je plissai les yeux et parvins enfin à concentrer mon regard sur Brockley.
    — Sir Henry Sidney est un brave homme et semble avoir de l’amitié pour vous. Ne porterait-il pas votre message en Angleterre, en préservant les intérêts de Meg si nécessaire ? Mais peut-être que tout se passera bien. À mon avis, Cecil ne voudra pas faire de mal à une enfant. Il est trop fin pour ne pas deviner la cause de votre ressentiment et, par le passé, n’a-t-il pas déclaré lui-même que votre place était auprès de votre mari ?
    — Si.
    — Alors, prenez Sir Henry comme émissaire. Chargez-le d’expliquer que vous restez ici et de veiller sur Meg. Confiez-lui votre désir qu’elle demeure à Thamesbank. J’irai avec lui, si vous le souhaitez, et je reviendrai tout vous raconter. Les Henderson ont de l’affection pour la petite ; ils auront à cœur d’agir pour son bien. Et si vous me permettez un conseil…
    — Je vous en prie. C’est pour cela que je vous ai consulté.
    — Cachez à Sir Henry que vous voulez la faire venir après la guerre. Prétendez que vous tenez à ce qu’elle grandisse en Angleterre. Cela devrait satisfaire Cecil et, au moment opportun, il sera plus facile de l’enlever. On ne peut vous refuser une permission que vous n’avez jamais sollicitée !
    — Au cas où Cecil se servirait d’elle pour me faire revenir ?
    — Quelque chose de ce genre, madame. Comment comptez-vous entrer en rapport avec messire de la Roche ? Savez-vous où il se trouve ?
    — Non.
    Adossée contre mes oreillers, je sentais ma migraine refluer, refluer telle la marée sur un rivage. Brockley avait accompli son office. Il avait clarifié mes pensées. Je pouvais me libérer d’un mode de vie dont je souffrais. Plus personne ne devrait s’empoisonner, se noyer ou affronter le gibet à cause de moi. Je serais avec Matthew ; en temps voulu, Meg me
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