Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Maitre Philippe

Le Maitre Philippe

Titel: Le Maitre Philippe
Autoren: Jean Bricaud
Vom Netzwerk:
interne, il fut écarté du service du professeur Teissier
et se vit refuser par la Faculté de Médecine sa cinquième inscription, parce qu’il
pratiquait «  la médecine occulte, en véritable charlatan  ».
     
    En 1881, il adjoignit à son cabinet de consultation un
laboratoire de chimie, science à laquelle il s’intéressait particulièrement. On
doit à ses recherches certaines spécialités d’hygiène telles que la Philippine ,
eau de quinine concentrée, régénératrice de la chevelure, et la poudre
dentifrice Rubathier.
     
    Après avoir habité pendant quelque temps rue d’Algérie, il vint,
en 1885, se fixer au n° 35 de la rue Tête d’Or, dans un petit hôtel
particulier, maison mystérieuse où tant de gens devaient venir bercer leurs
espoirs.
     
    *
    *    *
     
    C’est dans cet hôtel de la rue Tête-d’Or, petite maison à un
étage, séparée de la rue par un jardinet et un mur élevé, que le maître
Philippe donna ses consultations les plus retentissantes. Les malades affluaient ;
son cabinet ne désemplissait pas.
     
    Il eut bientôt maille à partir avec la justice lyonnaise.
     
    Les médecins, jaloux de ce « charlatan » qui leur
enlevait leur clientèle, le firent traduire plusieurs fois devant le tribunal
correctionnel pour exercice illégal de la médecine.
     
    L’année 1887 est celle de sa première condamnation. Il fut
condamné, le 03 novembre, à une amende de 15 francs : «  attendu ,
dit le Tribunal, que tes faits constituent le délit prévu et puni par l’article
35 de la loi du 19 ventôse, an XI  ».
     
    En 1890, il fut de nouveau poursuivi et condamné à quarante-six
amendes de 16 francs ; puis en 1892, il fut traduit deux fois devant le
Tribunal correctionnel, acquitté la première fois, et condamné la deuxième fois
à vingt-neuf amendes de 15 francs.
     
    Ses défenseurs habituels étaient M e Clozel, avocat à
la Cour d’Appel, et M e Fleury-Ravarin, ancien député.
     
    A la longue, les médecins se lassèrent de poursuivre cet « empirique »,
à qui les condamnations pour exercice illégal de la médecine ne faisaient que
de la réclame et ne servaient qu’à accroître la clientèle. Plusieurs même
finirent par lui envoyer des clients dont le cas était embarrassant.
     
    C’est vers cette époque qu’il entra en rapport avec les
occultistes, et notamment Papus, qui allait devenir un de ses plus fervents
disciples.
     
    C’est également à cette époque qu’il eut, par des voies
mystérieuses, la révélation de ses origines, révélation dont Papus a parlé en
termes voilés dans sa revue L’Initiation de mars 1896, en un article
intitulé : «  L’incarnation de l’élu  ».
     
    Je fus présenté au maître Philippe, au cours d’une de ses
séances de la rue Tête-d’Or, par son gendre, le D r . L… Il voulut
bien m’accepter au nombre de ses élèves.
     
    Au premier abord, rien dans le Maître ne frappait. Petit, carré
d’épaules, de corpulence assez forte et légèrement bedonnant, d’aspect jovial, on
l’eût volontiers pris pour un petit rentier débonnaire. Des cheveux bruns, abondants,
partagés au milieu, bordaient un front haut et découvert. Un pli assez marqué
séparait ses yeux qui, par contraste, étaient bleus, sous des paupières
tombantes, indice de prédisposition à la clairvoyance.
     
    Il portait une forte moustache, à moitié tombante. Un cou
ramassé supportait cet ensemble physionomique.
     
    Il avait gardé de son origine paysanne une allure bonhomme et
des goûts simples.
     
    Telle était l’impression qu’il produisait à première vue.
     
    C’est seulement après un entretien que l’étonnante douceur de
son regard, jointe à sa pénétration peu commune, que le son de sa voix, la
mesure de ses propos, son sourire, possédaient. Il était au suprême degré un persuasif,
servi par de merveilleuses qualités psychiques.
     
    Avec son charme et le torrent d’effluves magnétiques qu’il
projetait hors de lui, il pouvait tenter sur des sujets accessibles tous les
redressements de volonté, imposer les plus sévères disciplines, morigéner ou
absoudre avec une autorité que nul autre homme n’aurait été à même d’acquérir. Il
était de la race des Cagliostro et des Vintras, de ceux qui engendrent la foi, la
foi qui soulève les montagnes !
     
    Nous allons voir maintenant le Maître Philippe dans sa salle de
consultation, devant ses malades.
     
    Au début, les
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher